3 mars 2014

L’ÉMERGENCE PAR "GABON D'ABORD" POUR MODERNISER ET ACTUALISER "L’UNITÉ NATIONALE"

Les propositions qui sont adressées aux responsables étatiques par les honnêtes citoyens, débarrassés de tout subjectivisme, et par les partisans désintéressés de la MRE, sont moquées et non prises en compte. 

Dans cet article, nous suggérons quelques pistes de réflexion aux acteurs sociopolitiques, socioculturels, socioéconomiques et financiers qui forment le groupe des incontournables  gestionnaires du Gabon  émergent.  

Il faut mettre en œuvre une "économie solidaire" à travers les projets nationaux intégrateurs. Pour cela, la Nouvelle Economie Politique Officielle (NEPO), doit se donner un volet social innovant fondé sur l’encouragement et l’appui à l’initiative privée nationale.

Face à la gestion politique scabreuse du PDG, bientôt ou tard, le milieu politique connaîtra une configuration qui pourrait débuter par une ouverture politique qui, pour être salvatrice et maîtrisée, doit être initiée et conduite sous le strict contrôle du chef de l’Etat. 

Les cas d’indiscipline signalés parmi les conseillers-électeurs pédégistes  lors des votes des conseils locaux ne sont que des signes avant coureurs qui indiquent qu’un examen global de « l’état du Gabon » est devenu nécessaire. 

Sans cela, une géante vague sociale, formée par « la masse silencieuse » des « non inscrits », les compatriotes qui ne sont membres d’aucun parti politique, pourrait balayer les stratégies et les montages politiques tactiques du plus grand parti de la MRE et du pays. Pour n’avoir pas appliqué la résolution relative à la présentation des listes communes « au cas par cas », prise à la réunion des chefs des partis de la Majorité, le PDG va s’obliger à collaborer, non pas avec ses compagnons, mais  avec certains de ses adversaires dans la gestion des conseils, avec le risque de crises en cascade. 

Le PDG est vieillissant, il faut : soit le restructurer et le transformer complètement, soit le remplacer par un nouveau parti politique qui serait le reflet de la politique d’émergence qu’Ali est en train de dessiner. Il ne faut pas être magicien ou voyant pour constater qu’il y a un véritable décalage, un vaste fossé entre les objectifs « idéologiques et fonctionnelles » du PDG et les bases de la nouvelle économie politique officielle (NEPO). 

Quoiqu’encore limitée et maladroite, la mise en place de ce que nous qualifions de « démocratie socioéconomique », que le chef de l’Etat initie par l’intermédiaire d’une politique sociale et solidaire destinée aux gabonais les plus défavorisés n’atteint que très timidement une infime minorité des intéressés. 

Le montage d’une économie libérale et solidaire doit nécessairement et obligatoirement s’accompagner d’un système politique démocratique et responsable impulsé par les personnalités dirigeant des partis politiques sérieux et expérimentés. C’est dans les réalisations économiques bénéfiques pour la masse des gabonais nécessiteux, et dans la prise des décisions justes et saines qu’il faut aller chercher les outils pour combattre et changer l’idée, vraie ou fausse, suivant laquelle : « les gabonais n’aiment pas Ali ». 

Les gabonais, hommes et femmes jeunes doivent davantage apparaître dans les structures et les institutions qui incarnent l’Etat, en commençant par la Présidence de la République. Le désamour d’une grande partie du peuple gabonais pour son Président se trouve d’abord dans l’insuffisance, l’absence de présence ou la sous représentation des gabonais autour de lui. 

C’est certainement par patriotisme, et nullement par fantaisie, par effet de mode ou par hasard que le vieux slogan « Gabon d’abord » a conservé son charmant attrait jusqu’aujourd’hui. 

Le Gabon et son peuple ont contribué, à toutes les époques, de la coloniale à l’indépendance jusqu’à maintenant, au progrès des autres pays francophones sans gains retours significatifs. Ce fait est installé de façon indélébile dans la mémoire des gabonais conscients. 

Seuls ceux qui ne connaissent pas l’histoire du pays peuvent négliger cette donnée historique qui se perpétue et se pratique sous diverses formes actuellement. Sous Omar Bongo, « l’unité nationale » était avant tout et surtout une idéologie à connotation politique voire politicienne qui était véhiculée, défendue et appliquée par des politicards médiocres, vénaux et veules qui l’ont transformée en un slogan vide de sens. 

Ali doit « moderniser » cette référence (Unité nationale) et lui  donner « une valeur adaptée », conforme au contexte du moment. Cette « modernisation-actualisation de l’unité nationale » devrait prendre sa source dans l’harmonisation des projets, des programmes, des plans nationaux fédérateurs (dont le processus est décrit dans le schéma directeur national des infrastructures) de développement avec leur traduction et leur transposition dans les discours des acteurs politiques des directions des partis de la MRE. 

Les comportements des élus locaux du PDG qui sont qualifiés d’indiscipline par certains analystes et observateurs traduisent une vérité fondamentale que les gouvernants ne peuvent pas percevoir parce qu’ils sont trop absorbés par leurs responsabilités, et par la gestion de leurs intérêts personnels. 

Cette vérité est que le peuple a besoin d’unité, de justice, de solidarité et de patriotisme : « Le pays doit être géré au centre » et non par la dictature d’un seul parti, le PDG, dont les victoires sont souvent contestables et contestées.  « Gérer au centre » ne signifie pas forcément entrer au gouvernement, c’est faire en sorte que des gabonais expérimentés et talentueux prennent par au fonctionnement du pays, en commençant par  les institutions républicaines et d’autres centres de décisions : voilà la substance du message des élus PDG qui votent pour les non pédégistes en direction de leur chef. Cette attitude est louable, par ce qu’elle est teintée de patriotisme. 

Cela ne doit bien évidemment pas remettre en cause l’existence des partis, ce qui porterait un coup à la liberté d’expression dont nous sommes friand. Le message est clair. Avant et depuis 2009, le peuple politique a besoin de consensus et d’une démocratie assainie. 

Ce besoin a été mal exprimé par la tapageuse et maladroite demande de la tenue d’une « Conférence nationale souveraine » quelques mois seulement après la présidentielle. 

A cette occasion nous avons eu, et encore maintenant nous avons la preuve qui confirme que le PDG-émergent est mal géré. Il est moins bien géré qu’au temps d’Omar. 

Quel élu PDG-rénovation pouvait donner son vote à un candidat tiers sans son onction ? 

Répétons que le PSGE est porteur d’espoir et de grandeur pour le pays. Il doit être méticuleusement mis en œuvre, sans précipitation, sans excès d’optimisme et sans fanfaronnades. Le PSGE doit privilégier les « projets nationaux intégrateurs » à court et moyen terme que sont les infrastructures de communications (qui font désormais partie du social, en particulier à Libreville), au nombre desquelles les routes nationales, les voiries urbaines, les moyens de transports fluviaux et maritimes et leurs quais et embarcadères. 

C’est à travers les projets de ces secteurs que l’Etat doit affirmer le principe de solidarité sociale et la mission de service public dévolue à son administration, en laissant au secteur privé une place de premier rang dans le transport aérien.  

Au titre des projets de l’émergence que nous qualifions « projets nationaux intégrateurs ou fédérateurs», il y a bien évidemment « l’action sociale » de l’Etat. Ici, les priorités et les urgences sont la santé, les logements, le coût de la vie dans les capitales provinciales et l’emploi qui doit être soutenu par le secteur privé avec l’accompagnement de l’Etat pour la création des entreprises petites et moyennes (PME)… 

Aussi, le plan de modernisation et d’actualisation de l’Unité Nationale à travers le PSGE doit s’appuyer sur un volet « PME gabonaises » qui deviendrait l’outil de la politique de l’émergence en matière de création d’emplois des jeunes, avec pour préalable, la confection d’une « stratégie patriotique de promotion des entreprises : SPPE» orientée vers l’auto emploi. 

La politique sociale traditionnelle de l’Etat, qui consiste à aider les plus vulnérables, à lutter contre les inégalités sociales en créant des organismes spécialisés pour une justice sociale, doit être complétée par d’autres formes et modes de solidarité. 

« L’aide à l’initiative entrepreneuriale privée » est à intégrer dans la Politique sociale de l’émergence. Cette politique de création d’emplois doit bénéficier du soutien des sociétés aux capitaux publics gabonais. 

La formation d’une classe d’entrepreneurs nationaux passent par la solidarité entre les sociétés qui existent et qui ont réussi et celles qui sont en difficultés ou en création. 

Il faut donc compléter les rapprochements politiques qui se font « spontanément » entre les élus PDG et les autres, par un plan d’insertion et de renforcement des nationaux dans les activités économiques du pays. Investissement pour placer les nationaux dans le monde des affaires relève du patriotisme et comporte un risque que nous connaissons pour l’avoir affronté et vaincu par moments. Ce risque est vivace par ce que depuis plusieurs années, les gabonais sont exclus du monde des affaires, de ce fait, ils n’ont ni expérience, ni esprit entrepreneurial qui s’acquièrent par la pratique expérimentale de la gestion d’une entreprise. 

Il revient aux experts de l’émergence d’enrichir le PSGE tout au long de sa mise en œuvre et de l’intégrer habilement et fortement dans le discours politique mobilisateur du chef de l’Etat. 

Il ne s’agit pas de réciter l’affirmation selon laquelle « on veut faire du Gabon un pays émergent… Que des chantiers sont en cours pour la concrétisation des projets programmés etc. », il faut développer la stratégie économique de l’émergence en y intégrant un puissant volet social à conceptualiser politiquement…. 

Le PSGE gagnerait à être expliqué clairement et en permanence aux populations. Les cadres et experts qui sont les plus proches du chef de l’Etat et qui sont les metteurs en scène privilégiés de son projet de développement économique et de progrès social ont le devoir de maîtriser ses contours et de l’enrichir : pas en théorie, mais pratiquement.   

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