23 nov. 2013

GABON : LE CONSEIL D'ETAT : PRESTIGIEUSE INSTITUTION RÉPUBLICAINE OU INSTITUTION D'OPERETTE ?

Cet écrit est à base d’un questionnement. Depuis plusieurs mois, les nombreux compatriotes qui ont des affaires pendantes au Conseil d’Etat, cherchent en vain à rencontrer ses responsables et agents, pour le suivi de leur plainte.  Les femmes, les hommes et les bureaux de l’institution qui doit rendre compte aux administrés de la suite réservée aux contentieux qui les opposent à l’Administration sont introuvables dans la ville. Aux affaires vieilles de près de 10 ans, voire davantage, s’ajoutent celles qui sont en traitement. Il est urgent de liquider la masse de dossiers en souffrance.  

Le Conseil d’Etat occupe une place relativement honorable parmi les Institutions républicaines du Gabon. Dans l’examen et la conduite des conflits qui opposent l’Etat employeur, ses agents et le reste des administrés, cette Administration s’appuie sur le droit pour rendre la justice. Malgré cela, comme la quasi-totalité des institutions du pays, le Conseil reste largement dominé par le joug de la puissance du Pouvoir Exécutif ; et il donne, par moments, l’impression d’agir sous sa dictée. 

Au Gabon, rares sont les administrations qui fonctionnement sur des bases saines. Elles sont toujours en retard et hors délais en ce qui concerne le traitement des cas sociaux et des situations urgentes et vitales pour la sécurité alimentaire et l’intégrité morale des personnes physiques. Le laxisme et la paresse des agents publics sont connus de tous les administrés qui un jour ont sollicité les services de l’Etat ; soit pour obtenir un rendez-vous, pour authentifier un document ou pour valider des faits. L’administration gabonaise est trop lente du sommet à la base ; sa réforme doit sortir des discours politiques pour entrer dans les faits. Il faut aussi souligner les cas d’inattention, voire d’incompétence des responsables administratifs. 

Dans nombre de cas, suite aux mauvais traitements techniques des  dossiers  professionnels, les responsables administratifs poussent les agents ou fonctionnaires à ester en justice contre l’Etat employeur. C’est à ces moments que l’Etat prend une forme objective, humaine et concrète en devenant une cible vulnérable et facile. Les administrations africaines qui rendent les arbitrages ou prennent les décisions de justice dans lesquels l’Etat est impliqué ou pas, ne parviendront jamais à être impartiales, indépendantes, crédibles et prestigieuses ; en particulier quand l’Etat est fautif et condamné. 

Pour des fautes minimes, et à cause de la négligence de ses agents, l’Etat dilapide de colossales sommes d’argent. Le fonctionnaire qui s’adresse à une administration de justice, généralement le Conseil d’Etat, pour demander réparation d’un préjudice qu’il a subi, attend pendant des années l’application de la sanction infligée à l’Etat. Le Conseil est depuis quelques mois invisible et introuvable dans la ville. 

Longtemps logés à la Cité de la Démocratie, plus personne ne sait où sont les nouveaux locaux du Conseil et, ces derniers ont-ils suffisamment de places pour abriter tous les conseillers ? Combien de membres du Conseil sont aujourd’hui actifs ? Combien de dossiers sont en attente de finalisation ? Bien des fois en cas d’aboutissement tardif d’une requête déclarée recevable par un avis du Conseil, ou d’inexécution d’une décision d’indemnisation en faveur d’un citoyen plaignant, ce dernier se trouve esseulé et sans possibilité ni garantie de conduite de sa plainte à bonne fin.  Que faire face au temps qui passe ?   

Les administrations qui entrent en action lors d’un contentieux entre l’Etat et son agent ce sont : l’administration utilisatrice de l’agent, l’Agence judiciaire du Trésor (AJT) et le Conseil d’Etat. 

Quand l’avis de ce dernier déclare fondée la requête du plaignant, avec en filigrane la condamnation de l’Etat, plusieurs années peuvent s’écouler sans que la procédure n’aboutisse. 

L’Etat impartial que nous voulons au Gabon impose à toutes les composantes du corps social le respect des décisions de justice qui sont favorables aux uns et préjudiciables aux autres; que l’on soit une personne morale ou physique, pauvre ou riche, noir ou blanc, jeune, adulte ou vieux, civil, politique ou soldat. Sans cela, l’affirmation de l’égalité de tous devant la loi et la justice ne restera qu’une clause de style destinée à tromper le peuple. 

Quand une administration ne remplit pas, ou ne peut plus remplir ses missions républicaines, il faut mettre fin à son existence. Si, du fait de sa relative impartialité, le Conseil d’Etat est gênant pour le fonctionnement des autres institutions, il faut le supprimer. Face la toute puissance de l’Etat, le Conseil sert, quelque peu, de rempart protecteur au citoyen. Dire que cet organisme qui est, à sa manière, un contre pouvoir républicain n’a pas un siège digne de sa prestance ; quand des administrations et autres agences moins rayonnantes sont installées dans des bâtiments neufs et luxueux. 

Présentement, pour des raisons diverses et variées, beaucoup de dossiers sont bloqués au Conseil d’Etat. D’abord, parce que ses membres ne sont pas dans les conditions optimales de travail pour les finaliser, ensuite, les administrations fautives et sanctionnées mettent tout en œuvre pour ne pas faire avancer les procédures ; enfin le sentiment général est que l’on impose le statuquo à l’organisme étatique en charge du règlement des sommes fixées en réparation des dommages. Ces derniers temps, la rumeur affirme que « les caisses de l’Etat sont vides »... 

Quand on peut bloquer un système informatique pour empêcher l’accès aux comptes publics en mauvais état, quand les télécommunications peuvent être brouillées pour que les informations ne circulent pas avec l’extérieur ; procéder au blocage du paiement des sommes dues aux citoyens est un acte banal. Quel crédit peut-on accorder à une administration qui s’évertue à cacher ses tares plutôt que de respecter et d’appliquer les lois et les règlements en vigueur ?

Les victimes de ces pratiques machiavéliques sont nombreuses dans le pays. Pour être respectés, l’Etat et ses institutions doivent être dignes et vertueux. Le recours aux subterfuges et autres comportements dilatoires n’est que violation de la loi, manque d’éthique et de grandeur d’esprit. Qu’est ce qui explique que le Conseil économique et social (CES) ; la Cour Constitutionnelle, le Conseil national de la communication (CNC), la Commission électorale nationale permanente (CENAP), le Secrétariat général du Gouvernement (SGG), le Parti démocratique gabonais (PDG), la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite et d’autres institutions aient des sièges anciens ou nouveaux…et pas le Conseil d’Etat ? Il y a un véritable problème autour de cette institution. 

Le présent plaidoyer en sa faveur n’est que la traduction de l’écœurement et de l’incompréhension de tous les gabonais qui attendent la suite de leur plainte contre l’Etat, et qui ne parviennent plus à contacter ses membres dont les activités ont un réel impact social. La justice c’est aussi d’exécuter la peine lorsqu’on est condamné par la loi ; et de donner ainsi la preuve qu’on respecte les institutions mises en place pour réguler la vie sociopolitique collective dans le pays. L’irrespect de la loi et l’humiliation du citoyen sont des dénis de justice, de l’Etat de droit, et violation de la loi qui sont assimilables à la haute trahison. Si la loi qui est le moyen courant et normatif édicté par l’Etat, pour régler les conflits, perd sa force et se trouve bafouée par l’Etat lui-même, que reste-t-il aux simples gens pour espérer affronter légalement et victorieusement l’Etat sur une base égalitaire ? 

C’est à croire que les institutions de la République et leurs personnels sont traités en fonction de leur allégeance à l’Exécutif, ou de la qualité des relations personnelles entre leurs dirigeants et ceux de l’exécutif, et de leur dimension sociopolitique et financière.  Le Conseil d’Etat rend moult avis qui ont des conséquences dans la gestion de la trésorerie publique. Particulièrement quand l’Etat est condamné, à payer de fortes sommes pour indemniser un requérant. Aussi, faut-il épisodiquement suspendre ou empêcher les activités du Conseil par de pernicieuses manœuvres afin d’éviter de sortir l’argent des caisses. Le Conseil pourrait alors se trouver dans l’obligation de fixer à la baisse les montants des sommes légitimes à payer pour indemnisation. 

Certes, le Conseil d’Etat, la Cour constitutionnelle et le CNC, ne comptent pas en leur sein que des agents formés ou spécialisés dans leur domaine d’activités. On y trouve des « corps étrangers », nommés par la volonté des chefs et utilisés volontairement ou pas pour servir de repoussoir ou pour retarder les procédures. Un Etat de droit ne peut pas se composer de deux catégories d’Institutions. D’une part, celles qui sont fonctionnelles, dotées de copieux moyens matériels, financiers et humains et dirigées par des personnels aisés et nantis ; et de l’autre, celles qui n’ont d’institution républicaine que le nom et le titre, et qui, en fait sont des « Institutions d’opérette » ne servant que d’apparat et de décorum étatique. 

La République est au service du peuple, et, toutes les institutions qui la forment doivent être respectées et équitablement gérées par l’Institution suprême qui est la Présidence de la République dirigée par un Chef de l’Etat soumis, par son serment, à l’obligation d’être juste envers tous. La simple observation montre que la Cour constitutionnelle, le Sénat, l’Assemblée nationale, le Conseil économique et social et leurs responsables sont placés dans les conditions idoines pour accomplir leurs missions. 

Le Conseil d’Etat semble ne pas être logé à la même enseigne. L’indemnisation des citoyens à partir d’une cagnotte constituée à cet effet comporte habituellement des entraves liées à la cupidité des personnes chargées de conduire l’opération. 

Beaucoup de gabonais sont morts sans avoir reçu les sommes qui leur revenaient suite à une décision légale : Gabon poste, Gabon informatique, Air Gabon, BGL, etc. L’Etat doit payer pour les fautes commises par ses agents véreux, incompétents, paresseux et inattentionnés qui ne comprennent rien à l’éthique, à la hiérarchie, aux procédures et aux us et coutumes administratifs et qui, en retour doivent être durement sanctionnés.



31 oct. 2013

GABON : POUVOIR ET CONTRE POUVOIR

Pendant plusieurs jours, les politiciens, les politistes ou politologues, et la presse privée ont publiquement traduit le sentiment général qui se dégage d’une partie de la population sur la capacité juridique de certains compatriotes à se porter candidats aux prochaines locales. 

Entre autres, deux  noms ont été ciblés, celui de Kerangalt et de Seydou Kane, qui sont légalement devenus gabonais par naturalisation et, de ce fait, ils peuvent revendiquer ou faire prévaloir leurs droits civiques et civils. 

Cependant, quand les dispositions  légales sont confrontées à la vindicte populaire, à la vox populi, quand le droit se heurte aux faits, comme c’est le cas pour ces candidatures, c’est qu’il existe un malaise, un problème, une difficulté, c’est que le phénomène est inhabituel et choquant. Nous avons connu la présence des étrangers, « franco-gabonais », dans la sphère du pouvoir peu de temps avant et après l’indépendance. 

L’insertion au sommet de l’Etat, et dans les organes de gestion des mandats populaires des personnes venues de l’étranger, avait commencé du temps du Premier Ministre et du Président Léon Mba. Elle s’est accentuée sous le règne d’Albert Bernard MBongo. 

Certes, quelques éminents gabonais aux noms à consonance étrangère comme Kachenko, Mamadou, Alvaro, walker, Dossou, Diop, ogonwou, Adétona, Padonou, Adon, Paraiso, Saïzonou, Daouda, Dikéou, Sindikou,   etc. ont fidèlement servi le Gabon parce qu’ils étaient gabonais, par ce qu’ils sont gabonais. 

Aujourd’hui, personne dans le pays ne peut contester l’appartenance de leur descendance au Gabon. Le peuplement historique du Gabon s’est réalisé par les installations successives anciennes et nouvelles des ressortissants de notre sous région de l’Afrique Centrale (ancienne AEF) ; complétées par celles des groupes en provenance de l’Afrique de l’Ouest (AOF) ; en particulier du Sénégal, du Dahomey, du Nigéria, du Togo etc. 

Avant l’indépendance du Gabon, l’intégration de ces arrivants était si totale et si sincère que la prise de la nationalité gabonaise ne les obligeait pas. Leur contribution à l’organisation du jeune nouvel Etat en formation était très appréciée et s’affirmait principalement dans les affaires, avec pour secteurs  de prédilection le commerce et les services. 

A cette époque, le fichier d’état civil territorial était sous le rigoureux contrôle de l’administration coloniale. Et, tous les peuples sous tutelle avaient la « nationalité française ». Au niveau social, des mariages furent célébrés entre gabonais et étrangers. Et, à l’exception de quelques ressortissants congolais, camerounais, et  Equato-guinéens dont les familles, souvent de clans et de patronymes communs, se retrouvaient dans deux de ces pays. 

Rares, à cette époque, étaient les étrangers originaires de l’Afrique de l’Ouest qui occupaient et exerçaient des hautes fonctions administratives ou politiques au Gabon. 

Les mélanges successifs entre les gabonais d’origine et les gabonais d’adoption n’ont pas réussi à créer un climat social national favorable à une saine et durable cohabitation des deux catégories. Au contraire, les mentalités ont évolué vers le rejet catégorique de l’étranger. 

Plusieurs faits expliquent ce rejet du « tout sauf étranger » qui frise parfois la xénophobie. 

D’abord, l’entrée anarchique et continue au Gabon d’une masse d’étrangers en situation irrégulière, puis l’obtention ou l’octroi trop facile et rapide de la nationalité gabonaise par une administration qui n’a pas mis en place une politique d’immigration rationnelle et protectrice. 

Il y a ensuite le développement étouffant des lieux de culte et autres alcôves fétichistes truffés d’étrangers dans les quartiers populaires: églises de réveil, mosquées, marabouts, voyants, charlatans. 

Et enfin, l’implication des étrangers, associés ou pas aux gabonais, dans les faits divers crapuleux et violents. 

Ce rejet généralisé est devenu plus coriace et plus palpable depuis 2009, après la prise de la direction du  pays par Monsieur Ali Bongo Ondimba qui a installé les gabonais d’origine étrangère dans des fonctions étatiques prestigieuses et stratégiques en provoquant chez ses compatriotes,  un profond sentiment de frustration... 

Aujourd’hui, les gabonais se sentent dominés et diminués chez eux, trahis et délaissés par le Chef de l’Etat. Cette crise est née des violentes contestations post électorales qui ont causé une fracture entre la population et le candidat déclaré vainqueur à la présidentielle. 

Malgré l’exécution graduelle des projets contenus dans son projet de société, pourtant porteur d’espoir, et les transformations qui en découlent ; ces faits sont ancrés dans la « mémoire collective des gabonais ». 

En retour, le Chef de l’Etat donne l’impression d’être convaincu, à tort ou à raison, que « son peuple ne l’aime pas, ne le considère pas » ? 

Et que, conscient de ce désamour, il se trouve dans l’obligation de composer avec la catégorie de gabonais qui lui témoignent fidélité, soutien et estime, groupuscule formé de citoyens naturalisés, aux profils et aux statuts sociaux hybrides, traités d’usurpateurs et d’imposteurs par la grande majorité des gabonais. 

Certains, par leur comportement arrogant et hautain provoquent contre eux  le courroux, voire la haine. 

A l’exception de Libreville, Port-Gentil, Gamba, et bien entendu « Lambaréné fourre tout », très peu de gabonais se portent candidats hors de leur « localité d’origine », sans susciter des critiques plus ou moins ouvertes. 

De plus, dans un pays où une partie du peuple refuse droits et prérogatives à l’autre  (le « Tout-sauf-Fang » est assez édifiant et éloquent à cet égard), tout le peuple n’acceptera jamais tout le temps, d’être commandé par une partie des gabonais étrangers.  

C’est dans ce contexte caractérisé par une psychose sociale que les gabonais issus de l’immigration, supposés remplir toutes les conditions pour être éligibles et électeurs aux différents scrutins du pays, sont inscrits dans les listes pour les locales. 

Décidément, on n’arrête pas le progrès…. 

La formation d’une population nationale multiraciale, multiethnique, multiculturelle se fait progressivement au fil du temps ; par le travail et le partage des valeurs du vivre ensemble et en harmonie. 

Ce n’est ni le fait du prince, ni le décret arbitraire d’un pouvoir qui peut unir les personnes qui n’ont rien en commun. 

En Afrique, le joug nègre qui a succédé au joug colonial a hérité et perfectionné les vicieuses et violentes méthodes de commandement de ce dernier, tout en les rendant plus grossières. Les peuples noirs d’Afrique ont souvent été dirigés par des Chefs fantoches, impopulaires, immoraux et insoucieux des difficultés de vie des masses. 

Les gabonais ont raison de refuser chez eux ce que les autres peuples refusent chez eux. 

Depuis que les habitants d’ailleurs ont compris que le gabonais est pacifique et hospitalier, le Gabon est devenu le lieu d’expérimentation et de sublimation de toutes les vilenies, de tous les abus, de toutes les vanités. 

Et, les arrivants qui sont cooptés pour participer à la gestion de leur destin ne sont pas de mentalité irréprochable et de compétence avérée. 

Souventes fois, l’on a constaté que ce sont ces « derniers de la classe » qui parviennent à se hisser au faîte de l’Etat, que ce sont les gabonais à l’état civil entaché d’irrégularités qui sont mieux traités que les gabonais qualifiés « de pure souche ». 

Si le Gabon doit devenir un Etat-uni formé des personnes en provenance des autres parties du monde, ce processus doit se faire sur la base des conditions, des procédures, des principes et des lois rigoureusement codifiés. 

La mondialisation et la libre circulation des personnes ne signifient nullement qu’il faut ouvrir les frontières au point de laisser entrer l’infamie et la perversion de la morale. Notre appareil d’Etat est encore si faiblement structuré, qu’il ne faut pas se précipiter pour instituer la libre circulation des personnes entre l’étranger et le Gabon, et,  faire en sorte que les étrangers se retrouvent insolemment au sommet des Institutions de la République. 

Puisque les Etats noirs semblent avoir opté pour l’autocratie et renoncé à la démocratie, pourquoi donc s’étonner que la bonne gouvernance, le vote citoyen, le suffrage universel et partant la souveraineté du peuple soient blasphémés et relégués au rang des inutilités. 

A tous, la sagesse impose la modération, le respect des valeurs collectives et l’écoute permanente des peuples dont les conditions d’existence sont très médiocres et très éloignées de celles, bien meilleures, de nos contemporains de ce début du siècle.      

29 oct. 2013

POLITIQUE NATIONALE DES LOGEMENTS SOCIAUX...COMMENT ?

L’évocation des expressions : politique sociale, logement social, plan social, crédit social, assistance sociale, sécurité sociale, le Social… ramène à un sympathique sentiment à l’égard des nombreux citoyens qui ont des besoins sans pour autant disposer de moyens suffisants pour les satisfaire. 

Les différentes catégories de personnes qui composent la société sont placées dans des conditions si contradictoires, au point que les unes, la multitude,  expriment des besoins basiques, tandis que les autres, l’infime minorité, peuvent subvenir à la totalité de leurs besoins en conservant un surplus d’argent inutilisé dont ils ne savent même pas quoi en faire. Cette logique qui est propre aux sociétés  capitalistiques et à leur système économique marchand s’est généralisé ; particulièrement depuis le recul du modèle socialiste (suite à la maladroite pérestroïka initiée par M. Gorbatchev  « qui a mis  fin » de la guerre froide) dont se réclamaient l’URSS, la Chine, l’Albanie, Cuba et d’autres régions du monde, en formant le groupe communiste.  

La question sociale, qui se résume à la recherche des solutions à l’ensemble des difficultés de vie des populations les plus vulnérables d’un pays, a toujours été au cœur de l’action publique des gouvernants, en tant qu’elle touche un grand nombre de familles. 

En Afrique et dans le reste du monde, nombreux besoins sont récurrents et font l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics. Au nombre de ces besoins se trouvent : la santé, l’éducation, l’emploi et le logement qui, avant les besoins en infrastructures, en loisirs et divertissements se rapportent directement à l’intégrité physique et moral, et à la dignité de l’homme. 

Pour cela, un Etat ne doit pas donner l’impression de privilégier les activités festives et jouissives dont les coûts représentent des montants réputés faramineux.  

Au Gabon, le Gouvernement en charge de la mise en œuvre de la politique du Chef de l’Etat a entrepris de traiter graduellement la question du logement, en particulier du logement social. Cette orientation politique officielle qui est ancienne, n’a jamais donné que des résultats mitigés. 

Depuis 1949, la politique étatique du logement en faveur des moins nantis a été conduite par 4 principales sociétés : 

  • la Société Immobilière de l’Afrique Equatoriale Française (SIAEF en 1949), 
  • la Société Immobilière du Gabon (SIG de 1960) devenue Société Gabonaise d’Aménagement et d’Equipement Immobilier (SGAEI), 
  • la Société Nationale Immobilière (SNI en 1971) dont les activités,  pour l’essentiel, n’ont abouti qu’à la formation de nouveaux millionnaires par les détournements des fonds mobilisés. 

Parmi les réalisations depuis 1949 se trouvent les lotissements construits à Jeanne et Blanche (quartier Louis en 1949-1950), la Cité des cadres et Camp de police de Port-Gentil (1951-1952), Akébé-Peyrie (1953-1962), Likouala Moussaka (1963-1972), Gamba (1971-1984), Nomba domaine (1974-1984) et plus récemment, Owendo, Angondjé etc. 

Comme dans la majeure partie des pays du monde, aucun projet ne se fait au Gabon sans que des commissions ne soient versées à leurs gestionnaires. 

Les cités construites par ces sociétés immobilières ressemblaient davantage aux « cages à lapins » qu’à des maisons d’habitation pour l’homme : point de court et de jardin, matériaux primaires à l’instar de Likouala Moussaka et de la SNI Owendo et ailleurs, plans et configurations inadaptés aux mœurs locales. 

L’on a sorti les habitations populaires des bidonvilles pour les reconstituer améliorées en cités dortoirs. Les gabonais ne sont pas habitués aux maisons à niveaux ; ils se sentent bien sur la terre ferme. Les maisons destinées aux personnes à faible revenu doivent être simples, fonctionnelles et « posées sur le sol ». 

Nous avons connaissance de ménagères qui possédaient un lopin de terre, qui y ont construit une maison de 3 à 4 chambres comprenant séjour, salle de repas, douche, WC et  cuisine intérieure avec un salaire mensuel de 90.000 FCFA. 

Les experts des sociétés de promotion immobilière et  les dirigeants de l’Etat n’ont jamais intégré cette réalité dans leur politique de « logements sociaux ». Le gabonais originaire d’une province de l’intérieur du pays, à revenu modeste, qui veut bâtir un logement dans la capitale rencontre un problème fondamental : celui d’acquérir un terrain pour construire sa demeure. 

La politique de l’habitat social concerne en priorité les bas salaires. Elle doit consister à octroyer aux nécessiteux une parcelle de terrain : condition sine qua non pour eux, d’accéder à un logement. 

Aussi, plutôt que de proposer aux citoyens des logements préfabriqués de 20 à 25 millions voire plus, l’Etat devrait chercher à ouvrir de grandes étendues de terrains de plusieurs milliers de parcelles, destinées à la vente à des  conditions adaptées aux personnes cibles de la politique de logement social. 

Chacun devrait alors bâtir sa maison en fonction de ses desiderata en respectant les spécifications que les experts de l’urbanisme auront au préalable défini ; en particulier le positionnement et les caractéristiques communes aux constructions. 

C’est de cette façon que l’on sortira la politique officielle de logement social des « quartiers populeux sous-intégrés » pour la positionner dans le cadre des « Quartiers Résidentiels Populaires Gabonais : QRPG) à créer. Il y a assez de place aux alentours de Libreville, du Cap, d’Essassa et de Ntoum pour une telle stratégie d’accès au logement peu coûteux au moment où par enchantement, les axes routiers Libreville-Kango et Libreville-cap Estérias sont en amélioration continue. 

Concomitamment, en partant de la connaissance des demandes en logements et leur prévision d’évolution, l’Etat pourrait créer une société d’économie mixte (SEM) de commercialisation des matériaux de construction. Pour sa faisabilité, l’agencement des phases d’actions de notre réflexion-suggestion seraient : 


1 - Déterminer le potentiel de demandes de terrains et de logements exprimées par les catégories de salariés ou de personnes ayant des revenus qualifiés de « modestes » et reconnues comme tel, et en prévoir la progression ; 

2 - Repérer et fixer les zones et les superficies à mettre en valeur pour la création progressive des parcelles ; 

3 - Dresser un plan de masse comportant le positionnement des bâtiments, des voiries et de toutes les entités commerciales, sportives et de loisirs collectifs ; 

4 - Fixer la dimension normative de la parcelle entre 2.025 et 2.500 m2 ; 

5 - Créer une grande société de BTP qui ferait, en tant que de besoin, appel aux sous-traitants et qui exercerait les activités de déforestage, d’assainissement, de remblai et déblai, de fabrication de matériaux de construction, placée sous la tutelle technique du Ministère de l’habitat et de partenaires privés ; 

6 - Acquérir les matériels et équipements appropriés de génie civil ; 

7 - Lancer les chantiers et fixer la durée indicative des travaux et la  période d’achèvement ; 

8 - Créer un comité indépendant de réception et d’examen des dossiers de demande et de vente des parcelles ; 

9 - Définir et publier les conditions et les critères stricts d’accès aux terrains ; avec pour priorité, l’engagement d’investir dans la construction d’une clôture ; de faire de la maison son habitation principale pendant au moins 5 ans, de ne pas la mettre en location durant cette période et de ne la vendre qu’après un délai prédéterminé avec l’accord du Comité.

Cette réflexion-proposition, qui émane d’un simple observateur, et point d’un expert en génie civil, fait suite à une visite effectuée aux chantiers en cours pour la construction des logements qualifiés de sociaux à Angondjè et dont la laideur n’a d’égal que la connaissance des us, coutumes et modèles d’habitation des gabonais. 

L’exemple des maisons à deux niveaux de Batavéa et Likouala Moussaka a montré que ce style de logement ne convenait nullement aux familles gabonaises. 

Mais voilà que l’on reprend à plusieurs années d’intervalle, ce modèle avec des matériaux préfabriqués qui ne sont pas adaptés à un pays ensoleillé, chaud et humide comme le Gabon. 

De plus, comme au temps de la SGAEI et de la SNI, les bâtisses sont si rapprochées qu’à des occasions et à des situations spéciales ou particulières, on entendrait le voisin ou la voisine rire, pleurer, crier ou gémir… 

Les cités d’Angondjè ne peuvent intéresser que les personnes qui sont dans l’extrême urgence et ayant un besoin immédiat de foyer. 

Il est inhumain et indécent de proposer ce genre de logis, aux familles qui ont des enfants en bas âge, pour habitation et pour la vie dans un pays où il y a de grands espaces libres. 

La rentabilité d’une politique d’habitat social ne se trouve pas au plan commercial, mais bien au plan sociopolitique. Pour cela, l’Etat devrait se détourner de toute considération mercantile et ne privilégier que la satisfaction des intérêts de ses habitants. Seul l’intéressement  des agents privés doit faire l’objet de recherche de profit pour leur rémunération qui doit être en partie assurée par le projet. 

Répétons que la « politique de logement social », repose sur la justice et la transparence et commence par la disponibilité permanente des parcelles à bas prix destinées aux catégories visées. Les acquéreurs des lotissements seront responsables de la confection du plan, de la mobilisation du financement et du rythme des travaux de construction de leur maison. 

La création de nouveaux types de quartiers populaires pourrait constituer, pour la politique d’émergence d’Ali Bongo, un choix, une décision et un acte décisifs et démonstratifs d’une volonté pour apporter une solution durable à un problème social structurel du pays. 

La mise en œuvre de cette importante politique dans les principaux centres urbains, en particulier à Libreville, serait très mobilisatrice et pourrait réactiver l’attention et la confiance des catégories concernées et atténuer les doutes que certains manifestent à l’égard de la politique sociale officielle émergente préconisée par son initiateur.  





26 oct. 2013

UN FOIS N'EST PAS COUTUME... ET SI LE PDG AVAIT RAISON !

Les Chefs de partis membres de la Majorité Républicaine pour l’Emergence (MRE), dont F. Boukoubi est le Secrétaire permanent, mais également responsable du PDG, le parti politique le plus ancien, le plus « populaire », le plus riche et le dépositaire de tous les pouvoirs dans le pays, ont adopté une résolution qui a fait croire aux populations que le camp politique présidentiel passera les alliances électorales, au cas par cas, pour les locales, et marquer ainsi sa solidarité. 

Les listes du PDG viennent d’être publiées et montrent que la résolution n’a pas été suivie d’effet. Comme certains responsables des partis l’avaient pressenti, nulle part dans le pays, les alliances ont été tissées. 

Conclusion, la résolution n’avait donc rien de sérieux et n’était que fallacieuse. 

Ceux qui ont cru, par naïveté ou par ignorance à cette stratégie, viennent de se rendre à l’évidence. Les pédégistes anciens et nouveaux n’auraient donc besoin d’alliés que lorsqu’ils seraient en difficultés ? 

Pour rien au monde, ils partageraient ce qui est bon pour eux avec les autres. Si déjà avec leurs alliés, ils ne sont pas disposés à des ententes, sur quoi peuvent-ils s’accorder avec l’opposition ? Le complexe de supériorité et de force du PDG est tel, qu’il n’en faut rien attendre. 

Toutefois, un examen attentif, objectif et dépassionné de ce comportement montre que, malgré les formes, les pédégistes ont raison sur tous les plans. 

On ne crée pas, et on ne gère pas un parti politique en comptant sur la gentillesse ou le concours des autres, et ne  penser pouvoir exister qu’en passant avec eux, en périodes électorales, des alliances dans lesquelles on n’apporte rien ou très peu. 

Les alliances politiques ne se nouent valablement que lorsque les rapports de forces entre les parties en présence culminent au point que, sans l’autre ou les autres, les solutions sont difficiles à trouver et les évènements difficiles à maitriser. 

Une alliance qui est demandée avec ferme insistance par un camp est considérée par le camp sollicité comme traductrice de la faiblesse et de la clochardisation politique des demandeurs. 

Les alliances politiques faites en temps de conflits, de crise, d’affrontements n’ont pas la même portée que celles établies en temps de paix, d’accalmie ou de tranquillité sociales. Le Gabon est installé dans une phase d’observation, de réflexion et d’étonnement politiques qui s’apparente à la Paix. Mais, il ne doit pas croire qu’il en sera ainsi pour toujours. 

Les pédégistes qui dirigent le pays donnent l’impression de ne pas comprendre que prévoir et anticiper sur les évènements futurs est aussi important que la sécurisation et la protection des comptes bancaires, des biens matériels et la préservation de l’intégrité physique et morale des citoyens. 

Mis à part deux ou trois partis dirigés par d’anciens riches membres des gouvernements et militants ou pas du PDG, amis et parents de feu Omar Bongo, qui peuvent par moments aller vers les gabonais pour leur faire des dons et offrir des collations dans les villages et les quartiers, aucun « petit parti ou parti gazelle» de la MRE n’a la capacité de réunir les moyens matériels, financiers et humains suffisants, pour soutenir l’action du Président Ali Bongo. Aucun de ces partis ne peut s’autofinancer. 

Tous attendent de Chef de l’Etat ce que les populations attendent des hommes politiques : les aides, les dons, l’aumône, la charité, les faveurs. 

Or, l’époque de la charité  semble passée ou momentanément dépassée, même si elle n’est pas morte avec le régime de la Rénovation. Elle ressuscitera lorsque le péril sera en vue. 

La charte de la MRE stipule que : « parmi les moyens de la MRE, il y a la négociation, la concertation, le dialogue, la solidarité, le respect des principes démocratiques, le respect mutuel et le consensus », 

Article 13…« Sur le plan matériel et financier, outre ses moyens propres, chaque parti de la MRE peut bénéficier de manière discrétionnaire de la solidarité et du soutien multiformes  du Chef d’Etat. Par ailleurs, les partis politiques s’engagent, chacun en ce qui le concerne, à contribuer au fonctionnement de la Majorité par l’acquittement de leurs cotisations dont le barème est fixé par le conseil politique de la Majorité (article 14)…. 

« Pour les élections locales, législatives et sénatoriales, les partis membres de la Majorité et les Membres associés engagent des négociations en vue de garantir les intérêts de chacun  et d’assurer les meilleurs résultats à l’ensemble de la Majorité » (article 18). 

Le PDG a raison !

Il est conscient de sa puissance. Il a raison de négliger les partis qui ne dégagent pas des moyens propres. Le PDG est le seul parti au Gabon qui peut percevoir les cotisations de la part de ses nombreux militants membres du Gouvernement, députés, sénateurs, dirigeants de sociétés, d’agences ; ambassadeurs, propriétaires-gérants d’entreprises etc. 

C’est encore le PDG qui peut percevoir, au prorata de ses nombreux élus nationaux et locaux, la quasi-totalité des subventions  prévues par la loi votée par son Parlement et appliquée par son Gouvernement. 

Le PDG-Rénovation (PDG-R) et le PDG-Emergence (PDG-E) sont habitués aux victoires électorales. Au temps du PDG-R, les alliés étaient associés aux montages électoraux et à la gestion de l’Etat par la seule volonté de son fondateur et par tactique politique de ce grand maitre du jeu politique gabonais qui, à l’occasion, bravait le refus des faucons de son parti. 

Le but était de donner au Gabon, à l’étranger, l’image d’un pays en voie de démocratisation. Il avait savamment introduit dans son régime, un système « populiste » de partage, de distribution et d’assistance propre aux us et coutumes de nos familles et de nos villages indigènes. 

Ce système a laissé une négative marque indélébile sur la gestion politique du pays, en particulier en période de consultations électorales ; quand le bulletin de vote se transforme en produit marchand vendu au plus offrant des candidats. Omar Bongo avait compris l’esprit d’un peuple appauvri. 

Le PDG-E commet l’erreur de croire que l’on peut valoriser ou promouvoir la démocratie en monopolisant tous les centres de gestion des pouvoirs institutionnels du pays ; et qu’une alliance politique pour bâtir une majorité politique n’est qu’indicative et factice. 

Toutes les alliances politiques, pour être fortes, opérationnelles, crédibles et mobilisatrices doivent être des alliances parlementaires et gouvernementales, à conditions d’obtenir ensemble les victoires pour l’accession au pouvoir. 

A l’exception du PDG, peu de partis actuellement membres de la MRE ont participé et contribué significativement à l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir en 2009. Et, depuis 1967, seul le PDG dirige l’Etat gabonais... 

C’est suffisant pour aménager, améliorer et encadrer un processus de démocratisation politique et un système organisé de pouvoir. Au système populiste d’Omar a succédé un système « élitiste et oligarchique » de distribution, de partage, et d’assistance propre aux castes, aux oligarchies, aux milieux d’affaires, et aux loges. 

Il s’agit de se servir de la loi pour limiter le nombre de bénéficiaires des droits et avantages légaux ; à l’exemple de l’allocation des subventions aux seuls partis qui ont des « élus » et de l’exclusion de ceux qui semblent très structurés pour gêner l’action des gouvernants. 

C’est en cela que l’Union Nationale a été écartée de la vie politique du pays ; et qu’elle ne peut y revenir que par un mouvement démocratique et populaire légal fort, qui l’imposerait comme une entité politique nationale incontournable, dirigée par un leader charismatique et crédible. 

Les prochaines élections locales ont deux principaux enjeux. 

D’abord la fiabilité du vote biométrique, ensuite, la préparation des électeurs à la présidentielle de 2016 qui sera un véritable tournant, un défi majeur pour le Gabon, son peuple, ses responsables politiques au pouvoir ou pas, et pour la communauté internationale dont la France socialiste. 

Les enjeux relatifs à cette présidentielle à venir concernent à la fois la majorité et l’opposition. 

Concernant la majorité l’on peut se demander nous resteront unis au point de ne présenter qu’un seul candidat ? Pourrons-nous gagner si d’autres candidats se déclarent en notre sein ? Quant à l’opposition, sera-t-elle, cette fois, assez sage pour ne présenter qu’un seul candidat ? Wait and see ! 

Le PDG qui a plusieurs tours dans son sac peut toujours s’en tirer à bon compte…. Les hommes politiques de l’opposition actuelle, originaires pour nombreux du PDG-R, connaissent, pour l’avoir pratiqué, le système électoral gabonais et la vérité sur les victoires électorales des candidats PDG (qu’ils ont été) depuis 1990. 

Pour n’avoir pas tiré les leçons des pratiques de ce système, la nouvelle opposition née en 2009, commet les mêmes erreurs que celle née en 1990, la nôtre : elle ne parvient pas à mettre en place une stratégique de conquête démocratique du pouvoir d’Etat… Le « complexe grand parti » et la logique de caste du PDG-E peuvent être démobilisateurs et porteurs de discorde pour la MRE. 

Il arrivera un moment où les méthodes et les stratégies électorales habituelles ne seront plus assez efficaces pour capter les votes des citoyens et gagner les élections. Le PDG s’évertue depuis les législatives à faire « cavalier seul »… L’autre a dit « malheur à l’homme seul ». 

Quand seul, on est trop fort, trop grand et trop puissant, on est menacé par la fragilité et l’excès. Et, quand surviennent les difficultés, l’on est tenté de recourir aux méthodes anti-démocratiques pour demeurer puissant. Faut-il répéter à nos alliés pédégistes que l’on peut avoir besoin d’un plus petit que soi ? 

Il semblerait qu’il existe un malaise politique au sein de ce parti de masse dont certains programmes économiques de son gouvernement sont exécutés. Le PDG fait l’objet des récriminations de la part de ses compagnons. Or, le PDG n’est qu’un parti membre de la Majorité comme les autres ; il n’est pas la Majorité. 

C’est son caractère envahissant qui en fait l’objet des critiques, par ce que la démocratie est plurielle. 

Il revient à Ali Bongo qui est le chef du PDG, de la majorité, et de l’Etat et pour qui les partis ont signé la charte, pour lui apporter leur soutien, de mettre ses alliés en confiance par « le respect des principes démocratiques, le respect mutuel et le consensus ». 

Trop souvent, le PDG a eu raison d’avoir trop souvent tort.

10 oct. 2013

AU CŒUR DU SECRET RÉVÉLÉ !!

Tsira Mozo parla et cet récit naquit. Nous le sortons du sanctuaire pour le destiner au grand nombre. Aussi, a-t-il naturellement été quelque peu édulcoré… Les choses révélées sont destinées aux profanes, et les vérités cachées sont la fortune des initiés. Le mal règne en maître dans le monde. La lutte contre le mal est sans fin.

Peu de temps après leur installation dans un coin du monde, et la création d’un village mystico religieux dénommé Dzal dont les habitants formaient le peuple Dzalang ; la mort commença à exterminer les habitants. Hommes et femmes jeunes, adultes et vieux, sans souffrir et sans être malades, mourraient, terrassés par une force invisible. 

Cette force faisait tellement de morts, causait tant de malheurs au point qu’un traumatisme général gagna toutes les autres communautés environnantes dont certaines, très faibles s’allièrent au mal et combattirent Dzalang. 

Pour faire face à cette situation, tous les anciens de Dzal : chefs de familles, prêtres, gardiens des sanctuaires et des reliquaires organisèrent une conférence villageoise pour trouver la solution à ce grave et dangereux phénomène qui mettait en danger leur quiétude, leurs vies, leur culture et leur foi. Ils prirent la résolution de tout entreprendre pour découvrir l’origine du danger. Ils évoquèrent leurs ancêtres et crièrent vers Dieu. 

A travers les récits permanents transmis oralement et malgré certains incrédules, les habitants savaient, grâce aux enseignements des plus vieux, qu’ils étaient faits à l’image de Dieu et que par conséquent, ils formaient une branche du peuple élu de Dieu. Les autres populations des contrées voisines renforcèrent leur alliance  avec la « force du mal » qui frappait sans pitié le peuple du village Dzal. La complicité entre ces peuples voisins, devenus ennemis jurés des Dzalang, avec la Force du mal fut si profonde que Dieu pressentit le massacre qui couvait et qui pouvait naitre en cas de confrontation violente entre les deux camps. 

Quelques jours après le conclave des Dzalang, les grands sages commencèrent à recevoir des signes à travers les songes, les rêves et la méditation. 

Un jour, le plus âgé du village s’assoupit et tomba dans un profond sommeil. Dans l’instant, il entendit une voix qu’il reconnut lui dire « « cette force du mal et vos voisins qui vous menacent ne sont que les représentants d’un mal plus grand qui est leur « chef suprême »… C’est lui qu’il faut trouver et abattre. Ainsi, vous pouvez espérer vivre en paix avec ses disciples et partisans … n’oubliez jamais que vous, vous  êtes la part d’un Dieu que vous devez manifester ». 

Le vieil homme fût sans voix et resta immobile sur sa natte pendant des heures. Au petit matin suivant, avant le chant du coq, il rassembla autour d’un grand feu, toutes les familles du peuple de Dzal pour leur transmettre le mystérieux message dans un discours au vocabulaire et au langage de vérité, fait de paraboles, d’intonations de voix, de proverbes et d’adages si captivants et si pathétiques qu’il incitait à la mobilisation et à l’action immédiates. 

Aussitôt, un brave et courageux jeune se porta volontaire pour aller à la recherche du « chef suprême du mal », pour l’arrêter et venir l’immoler en plein jour devant tout le peuple de Dzal. Il fut aussitôt imité par un autre, plus jeune, qui se proposa pour la même mission ; puis un autre, et un autre encore. Les débats tournèrent autour de la complexité et de la puissance de ce mal qui tourmentait le vaillant et digne peuple de Dzal. 

Au crépuscule du jour, le vieux sage calma toutes ces compréhensibles ardeurs juvéniles. D’une voix tremblante et rocailleuse, il entonna un chant d’initiation très significatif. Le chant fut repris en chœur et à gorges déployées par l’assistance. Puis, toujours en chantant et en esquissant quelques pas de danse, il annonça d’un ton solennel, qu’il allait entreprendre lui-même cette périlleuse et très difficile mission de combat. Le vieil homme qui était pourtant par son âge, en phase finale de son séjour terrestre, resta encore en vie quelques années pour se préparer et aller au combat. 

Quand arriva le moment pour débuter sa mission, il rassembla tout ce qu’il jugea nécessaire et utile pour une longue période d’absence du milieu des siens. Pour tout bagage, il prit une sacoche en liane ; la chargea de feuilles, d’écorces, de racines, de kaolins blanc, noir et rouge, et d’autres éléments tirés de la nature et de l’homme… Puis, il présenta au peuple Dzalang l’itinéraire secret de son plan de recherche de leur bourreau. 

Il se proposa de passer au crible tout l’univers, toute la création de Dieu pour dénicher ce « chef suprême » de la force du mal qui osait s’attaquer à eux. Il commença par la terre ferme et explora ses coins et recoins sans succès. Puis, il plongea en vain dans les océans et les mers ; les fleuves, les rivières et les cours d’eau. Il marqua une pause de quelques années pour réfléchir avec les siens, dans l’espoir de découvrir où se cachait la diabolique force. 

Un matin, il reprit sa mission en direction du ciel. Il visita les galaxies, les étoiles en pénétrant les zones les plus minuscules. Fatigué et vieillissant, il marqua une seconde pause pour adresser une supplique à ses ancêtres couronnée par une prière vers Dieu. 

Le temps passa. Il se rendit à l’évidence en découvrant que l’œuvre de création de Dieu est éternelle, infinie et inaccessible aux hommes, êtres finis, qui sont ses créatures. L’éternité et l’infini, autant que l’espace et le temps sont à Dieu. Aux hommes sont les  transformations successives dans la temporalité. 

Puis un jour de repos qui ressembla à l’autre, allongé cette fois sur son fauteuil artisanal en bois, fait de ses propres mains, il ressentit un grand vide intérieur suivi d’une forte émotion qui intensifia et accéléra les battements de son cœur meurtri qui injecta, pour le revigorer, un flot de sang à son cerveau et ses tempes. 

Un calme extraordinaire envahit tout son Etre. De ses yeux mi-clos coulèrent quelques larmes qui descendirent lentement sur ses joues striées. Un rictus en guise de sourire laissa voir une canine et deux prémolaires, ultimes pièces précieuses qui ornaient sa bouche. Et dans ses tréfonds, il entendit deux voix unis ayant deux timbres opposés avec lesquelles il eut ces conversations. 

La première voix (PV) lui dit « que cherches-tu dans le monde extérieur ? Un être qui massacre mon peuple. Qui es-tu, répondit le vieil homme (VH). PV : Je Suis ta vie, je suis tes actes, je suis tout ce que tu fais, je Suis ton créateur et je Suis en toi et tu es en moi. Tu perds en vain la dernière énergie qui te reste en te donnant tout ce mal. Tu n’as donc pas compris que j’ai créé le ciel et la terre et tout ce qui s’y trouve pour que tu les domines ? Que je t’ai créé à Ma ressemblance ? Que tu es ma miniature ? Que celui que tu cherches est à ta portée comme la sacoche que tu portes et tout son contenu… Donne au « chef du mal » que tu recherches, la même place qu’aux êtres que tu domines par ma puissance. Libère les autres peuples du joug de ce chef-mal ; ainsi, vous serez tous libres et vivrez en paix ». 

La seconde voix (SV) cria « non, ce n’est pas de ma faute, c’est ainsi que je suis, c’est ma nature depuis toujours, c’est ma fonction et ma raison d’être.. ». Le vieil homme fut dans un étonnement total. Il demanda à la SV : « qui es-tu pour oser parler ainsi dans moi ? Qui t’a permis cela ? ». « Je suis celui que tu cherches depuis des années. Tes pères aussi m’ont cherché sans jamais me trouver par ce que je ne vis pas dans le monde extérieur. J’ai fait de la partie la plus intime et la plus secrète de l’homme ma demeure pour ne pas qu’il découvre mes œuvres et ma nature maléfique. L’homme m’a donné les noms de satan, diable mais en vérité, mon nom est mal. Je suis le MAL». Aussitôt, le vieil homme compris qu’il avait réussi à localiser l’ennemi mortel de son peuple. Alors, il rejoignit MAL au fonds de lui ; et un violent combat s’engagea entre les deux Etres. 

Au moment où le vieux Dzalang allait lui porter le coup fatal, le diable cru avoir réussi à sortir de  son cœur pour se refugier derrière Dieu qui lui demanda « que fais-tu là ? Pourquoi as-tu abandonné ta place et tes complices ? » ll répondit « l’homme que tu as créé à ton image a réussi à me retrouver dans son cœur qui est ma cachette  insoupçonnable et introuvable à partir de laquelle je le trompais, le tourmentais, le poussais au mal, le manipulais ; et, comme il veut me faire disparaitre du monde, je suis venu me mettre sous ta protection. Alors Dieu lui dit « j’ai fait l’homme à mon image et tout cœur pieux de l’homme est mon logis? » « Oui, justement c’est pour cette raison que je suis venu vers toi, afin qu’en te voyant, l’homme n’osera plus m’attaquer ». 

Le vieil homme du village Dzal s’adressa à Dieu et lui raconta toute l’histoire de son peuple. Dieu dit au diable « crois-tu vraiment que tu pouvais infiniment affronter victorieusement l’homme ? Ne sais-tu pas qu’aucun des éléments de la création n’est comme lui et que tout élément de ma création est inférieur à lui, même toi ? ». 

Dieu se tourna vers le vieil homme et lui dit « vous êtes bénis parmi les peuples et vous souffrez à cause de l’ignorance des autres. MAL et ses adeptes vous attaquent par ce qu’ils ne vous comprennent pas et ne vous connaissent pas ; tout comme ils ne  me comprennent pas et ne me connaissent pas. 

Du jour où ils nous connaîtront, vous vivrez ensemble et en paix en combattant le mal... Maintenant que tu as découvert leur chef, vas vers tes voisins et propose leur une assemblée au cours de laquelle vous allez aborder franchement et en vérité tous les sujets qui engagent vos vies et votre bonne coexistence en partant des questions suivantes : 

1- Voulons-nous ou pas vivre ensemble en harmonie et fraternellement ? Cette question est la plus importante de toutes. Si la réponse est positive et sincère, c’est que vos ennemis sont convertis et ont décidé de vivre avec vous dans la paix. Pour l’apprécier, vous devez ensemble réorganiser le pays de manière responsable et dans la justice. 

2- Déterminer ensemble le type de société et de gouvernement qui conviendrait  pour assurer votre sécurité et votre paix définitive Ici, les rôles et les responsabilités doivent être partagés. Enfin,  qui doit appartenir cette terre sur laquelle vous séjournez pendant quelques années ? Elle doit d’abord appartenir aux hommes d’origine et accueillir d’autres hommes d’ailleurs suivant votre libre arbitre. 

Après avoir identifié le mal qui semait la terreur au milieu d’eux et suite aux conversations avec Dieu et avec MAL, le vieux EO, avant de mourir s’adressa aux jeunes. 

Il leur dit : « Vous n’honorerez et ne louerez qu’un seul Dieu ; vous n’aurez qu’un intercesseur unique auprès de lui, par le sang et les mânes des ancêtres, ascendants de vos familles. Vous ne mangerez jamais d’une herbe que vos parents ne vous ont point montrée ou que vous ne connaissez pas. Ne vous laissez jamais bander les yeux par des gens qui ne sont pas de votre parenté et de votre sanctuaire ; ainsi, vous évitez de voir ce que l’on cache et que vous ne connaissez pas. Car, du moment où vous l’aurez vu, vous ne pourrez plus dire que vous ne l’avez pas vu. Sachez que la plus grande marque d’amour envers les tiens consiste à se donner à eux par votre volonté. Pour votre gloire, ne séparez jamais, par la mort volontaire, le corps et l’esprit de l’homme. Ne touchez pas au sang, il vous salira et vous souillera pour l’éternité. Sachez que vous êtes mortels et que, par transformations perpétuelles, vous vivrez après la mort. Aimez et faites vous aimer….»

Malheureusement, ce fragment du testament du vieillard n’a pas été compris par toute sa descendance. Certains ont pactisé avec le mal qui était pourtant connu des gens de Dzal. Leur fin a démontré leurs mauvaises dispositions de cœur. 

La traduction simple de ce récit pour la multitude est que : un jour sera, où les meilleurs fils du Gabon qui se placeront au dessus du mal, du tribalisme, de la haine, de la division et de toutes les autres laideurs, s’uniront par le travail, le patriotisme, l’intelligence et l’amour pour sceller une unité et une paix sociales vraies et durables. 

Dzal, le cœur, sanctuaire secret, est le village de deux habitants qui sont le bien et le mal. 

En français facile, la prophétie et la vérité sont que « le Gabon sera le Gabon de Jésus ». 

LES ELECTIONS AU GABON : LE NAUSEABOND FUMIER POLITIQUE

C’est désormais une pratique habituelle, nationalement répandue, et jamais châtiée. A l’approche de chaque échéance électorale, un crapuleux crime de sang est perpétré dans une des provinces du pays. Chers frères et amis ! Trop c’est trop ! Arrêtez le massacre… 

Dans quelques semaines, les gabonais  vont aller aux élections pour donner mandats à d’autres gabonais. Et, comme toujours en pareilles circonstances, la poubelle politique va répandre sa fétide odeur dans les différentes localités du pays. 

Déjà, nous apprenons qu’à la province septentrionale du pays, un compétent cadre, père de famille vient de mourir, empoisonné par une donzelle qui vraisemblablement,  l’aurait  entrainé dans un guet-apens. Il a été trouvé mort allongé dans un lit. 

Dans d’autres endroits, d’autres actes tout aussi répugnants seront commis par des compatriotes qui ont intégré en eux que la mort de leur prochain doit servir à leur semblant de bonheur. 

Pour le commanditaire, le bonheur de continuer à avoir de l’argent en masse, les honneurs et le pouvoir, fut-il local. Et, pour l’exécutant-assassin, celui de percevoir quelques billets sales. Deux personnes complices aux mains, aux cœurs et aux billets sales unies par une misérable cause. 

Au Gabon, chaque jour apporte sa part de douleur. Chaque jour et quelque part, nous côtoyons les voleurs, les menteurs, les assassins et tous les imposteurs et vauriens cachés qui désolent et pervertissent le pays. Aucun palpable indice n’indique la nature profonde de l’homme. 

Par le salut, nous serrons sans le savoir les mains des impies ; celles qui ont tenu une arme ou un poison pour donner la mort. 

Ces catégories d’hommes sont présentes dans toutes les sociétés de la terre, elles forment une race en perpétuel développement. Les compétitions électorales offrent d’opportunes occasions pour observer et constater que l’argent amassé par les richards du Gabon sert avant tout à conserver les privilèges acquis, pour beaucoup, au prix de la honte, du déshonneur et du sang. 

Ces durs propos s’expliquent par les simples raisons que plus rien n’arrête certains individus à faire le mal. 

Quand une société banalise le crime, il ne reste plus rien ou très peu de choses pour sauver la morale sociale de la déchéance et pour unir les habitants dans la Concorde, la Fraternité et l’Amour. Plutôt que de voir en son voisin un frère, on est poussé de voir en lui un possible criminel, un être potentiellement dangereux. 

Le crime, en tant que paroxysme de la violence, n’a pour conséquence que de désunir, d’affaiblir et de détruire les relations entre les habitants, entre les familles. 

La forte imbrication entre crimes crapuleux et crimes politiques rejaillit négativement sur l’image politique de l’Etat, sur la psychologie du peuple, et sur la mentalité du citoyen. 

Quelle prison, quel enfer pour ceux qui vivent, des années durant, avec logé au fond d’eux, la présence vivace du souvenir d’un crime exécuté ou initié. 

A certains instants de la vie, tout homme, quel qu’il soit, se retrouve face à lui-même. Seul, allongé dans un lit, au volant d’une voiture, dans un bureau ou assis sur une cuvette de w.-c. il se consulte, s’interroge, se parle et se regarde en vérité avec pour unique témoin sa conscience.

A ces moments de divines solitudes, il ne peut plus se mentir. Il est obligé d’affronter la réalité, de s’auto confesser ses mauvais actes, et de rechercher ceux qui lui paraissent bons pour les séparer d’avec les mauvais. 

C’est l’instant où toute créature humaine retrouve son Dieu, son ciel et commence à implorer, muet, le pardon de ses actes maléfiques. 

La politique est par excellence le terrain de cette situation quand, énergique, ambitieux, téméraire et audacieux, l’homme politique se croit inoxydable, et entreprend tout ce qui est à sa portée pour ses intérêts, en oubliant jusqu’à sa mort future. 

La politique avilit davantage ses professionnels adeptes, plus qu’elle ne les améliore. Les flatteries, les courbettes, les demandes d’aides des faibles et des nécessiteux, plus que leur vote, sont les sources du pouvoir et de la puissance des hommes politiques qui s’obligent à s’enrichir continuellement pour dominer la multitude. C’est de là que naissent, les pratiques d’achat des votes, de paresse d’esprit et de corps, de résignation, d’indifférence et d’abstention devenues faciles et courantes. Elles s’installent dans le corps social et électoral ; bafouent la légitimité des dirigeants et la souveraineté de l’Etat ; favorisent l’incompétence et la corruption pour finalement ramener l’homme politique à l’animalité. 

L’un des attributs normal de la politique est l’impulsion du progrès de l’humanité à travers l’organisation des idées et des convictions chez l’individu ; l’organisation des idées, des principes, des valeurs communes dans les partis et associations  et l’organisation de l’action publique au sommet de l’Etat pour assurer le bien-être de tout le peuple. 

Les politiques économique, culturelle, de la santé, de l’éducation, familiale, sociale, budgétaire, de la décentralisation, de développement, internationale etc. devraient d’abord être améliorantes. C’est en cela qu’une large partie du peuple donne mandat à un groupe  de gens pour conduire son destin dans la confiance et le respect des valeurs consacrées ; au premier chef desquelles le respect de la vie et l’amélioration continuelle des conditions d’existence. 

Tout responsable qui extirpe ces valeurs du milieu du peuple pour les manifester, les incarner et les traduire en actes de progrès collectif, est naturellement adulé des siens. La confiance entre un peuple et ses dirigeants est scellée par le vécu de ces valeurs. Un peuple sait aimer quand il se sent aimé ; de même, qu’il hait quand il est trahi. L’aspect originel noble de la politique a été assassiné au cours du temps par l’homme. 

Pour autant, la noblesse de la politique n’a pas disparu par ce qu’elle portait en elle sa fin, mais bien par ce que les hommes qui sont ses supports sont ambitieux, intéressés, vénaux, égoïstes, éphémères et  insatiables. Dans sa quête de puissance et de pouvoir, l’homme politique renonce aux prescriptions et aux grâces divines pour se tourner vers les pratiques subalternes des hommes maléfiques. 

L’anthropomorphisme poussé à l’extrême le conduit à vouloir se substituer à Dieu par l’utilisation détournée des autres éléments de la création, par l’exercice de l’autorité et par l’argent. Le Pouvoir dont le but est de paraitre et de dominer est différent du Pouvoir qui entreprend l’amélioration des conditions d’existence de l’Etre. Nombreux à travers la planète prennent le pouvoir, soit pour tuer en faisant la guerre aux autres peuples, soit pour s’enrichir et appauvrissant son propre peuple. 

Depuis des décennies, les dictatures du monde ont changé de forme et de méthode. En se parant du costume démocratique, elles légitiment ou légalisent la violence pour lui donner une assise officielle. Aussi, les tueries et les massacres des populations sont désormais intégrés dans la gestion du pouvoir des Etats américains, européens, asiatiques, africains ; qu’ils soient riches ou pauvres. 

Au Gabon, il est de plus en plus évident que l’amitié n’existe pas. Le parjure, les fausses alliances, les faux-semblants, les fausses gentillesses, les fausses promesses, les rires et les sourires hypocrites, les poignées de mains et les embrassades de circonstance, la fourberie…la démagogie sont les caractéristiques de beaucoup de détenteurs du pouvoir. 

Façonnés dans un moule commun, certains hommes politiques gabonais sont si arrogants et imbus de leur puissance qu’ils n’envisagent pas s’en séparer un jour. Erreur humaine au regard des récents évènements internationaux et des dernières années de la vie du pays. Placé hors d’un processus normal, l’homme politique jeune et insensé est déstabilisé par son enrichissement rapide et facile. 

Par la nature de leurs activités, les milieux politiques sont devenus les lieux de rassemblement; un fourre tout où voyous, faussaires, diplômés compétents ou incompétents, faux diplômés suite au tourisme universitaire sont mélangés avec les hommes et les femmes honnêtes et dignes.  

La politique est devenue si dévoyée et si dépravée que la présence signalée d’une personnalité politique dans un quartier, un village ou tout autre lieu, est source d’inquiétudes et de peurs pour les simples gens. 

La politique et les hommes politiques n’inspirent plus confiance. Soupçonnés d’immoraux, de pervers et de toutes les tares que l’on veut imaginer, les hommes politiques sont devenus ou considérés par les populations comme une catégorie sociale dangereuse, voire infréquentable  ou fréquentable pour leur soutirer un peu de cet argent qu’ils ont pris quelque part. 

Il ne fait pas bon d’être homme politique, homme d’Etat, de gouvernement et de pouvoir. Au moment où va s’ouvrir le marché électoral, avec son cortège d’achats de votes, de voix, de conscience qui sont de véritables injures à la dignité des autres, je pense à tous ces compatriotes pauvres et démunis qui, pour 10.000 F ou des cuisses et ailes de dindon, de poulet, des morceaux de queue, de cotis et autres sacs de riz, de Régab etc vont confier leur sort pendant 5 années à certaines personnes veules, incapables de gérer les biens communs, sans relief et sans considération pour les autres. 

Ce qui compte, c’est être au pouvoir sans rien réaliser pour les populations. Si la politique est, en elle-même, sans problème ; les pratiques politiques en revanche desservent leurs acteurs. De prestigieux avocats, pilotes, médecins et autres professions libérales ont quitté leurs admirables professions pour s’essayer en politique et y devenir la risée du peuple. 

D’autres, prédestinés à l’action politique y ont passé des moments douloureux et dévalorisants, par ignorance, inexpérience, naïveté et imprudence… A chaque jour suffit sa peine ! 

Grâce à Dieu, il y a aussi parmi les équipes politiques de tous les bords, des hommes et des femmes d’une compréhension, d’une gentillesse, d’une modestie et d’une tendresse louables. Ces gens marquent une différence avec le gros des troupes, et forment l’exception qui confirme la règle générale. 

A mes lecteurs et aux électeurs, si un homme politique riche vous refuse l’aumône, il ne faut pas lui en vouloir, par ce que tu ne sais pas le mal qu’il se donne pour avoir cet argent. 

En revanche, si vous demandez à un homme ou à une femme politique et que vous recevez, dites merci et priez Dieu pour qu’il les bénisse parce que celui qui vous donne accepte de se dessaisir d’une fraction de bien acquise d’une façon que tu ignores…. 

Sache que « Qui donne au pauvre, prête à Dieu ». 

L’argent de la politique et des politiciens est réputé maudit, en le recevant, évoque Dieu et ait une bonne pensée pour ton donateur. 

Si le don est assorti de contrepartie refuse le, ou alors ne fais que ce qui te sied et avec lequel tu es en harmonie. 

Tu n’es pas obligé de voter pour celui qui te nourrit pour la durée de l’élection. Vote pour celui qui te semble fraternel, aimant et sérieux. Même s’il ne te donne pas un franc, il pourrait te donner mieux que l’argent : la tranquillité, la considération, la Paix, le respect. 

Si la volonté de transférer les compétences aux collectivités locales était réelle et dans le but de préparer la mise en œuvre de la loi sur la décentralisation, on aurait défini un profil type des futurs présidents des conseils locaux et le faire respecter aux partis politiques légaux lors de la confection des listes de candidature. 

Demain, certains conseils seront dirigés par des semi lettrés qui seront à la solde d’individus, certes riches, mais malfaisants et véreux. Dames que c’est triste !