10 oct. 2013

AU CŒUR DU SECRET RÉVÉLÉ !!

Tsira Mozo parla et cet récit naquit. Nous le sortons du sanctuaire pour le destiner au grand nombre. Aussi, a-t-il naturellement été quelque peu édulcoré… Les choses révélées sont destinées aux profanes, et les vérités cachées sont la fortune des initiés. Le mal règne en maître dans le monde. La lutte contre le mal est sans fin.

Peu de temps après leur installation dans un coin du monde, et la création d’un village mystico religieux dénommé Dzal dont les habitants formaient le peuple Dzalang ; la mort commença à exterminer les habitants. Hommes et femmes jeunes, adultes et vieux, sans souffrir et sans être malades, mourraient, terrassés par une force invisible. 

Cette force faisait tellement de morts, causait tant de malheurs au point qu’un traumatisme général gagna toutes les autres communautés environnantes dont certaines, très faibles s’allièrent au mal et combattirent Dzalang. 

Pour faire face à cette situation, tous les anciens de Dzal : chefs de familles, prêtres, gardiens des sanctuaires et des reliquaires organisèrent une conférence villageoise pour trouver la solution à ce grave et dangereux phénomène qui mettait en danger leur quiétude, leurs vies, leur culture et leur foi. Ils prirent la résolution de tout entreprendre pour découvrir l’origine du danger. Ils évoquèrent leurs ancêtres et crièrent vers Dieu. 

A travers les récits permanents transmis oralement et malgré certains incrédules, les habitants savaient, grâce aux enseignements des plus vieux, qu’ils étaient faits à l’image de Dieu et que par conséquent, ils formaient une branche du peuple élu de Dieu. Les autres populations des contrées voisines renforcèrent leur alliance  avec la « force du mal » qui frappait sans pitié le peuple du village Dzal. La complicité entre ces peuples voisins, devenus ennemis jurés des Dzalang, avec la Force du mal fut si profonde que Dieu pressentit le massacre qui couvait et qui pouvait naitre en cas de confrontation violente entre les deux camps. 

Quelques jours après le conclave des Dzalang, les grands sages commencèrent à recevoir des signes à travers les songes, les rêves et la méditation. 

Un jour, le plus âgé du village s’assoupit et tomba dans un profond sommeil. Dans l’instant, il entendit une voix qu’il reconnut lui dire « « cette force du mal et vos voisins qui vous menacent ne sont que les représentants d’un mal plus grand qui est leur « chef suprême »… C’est lui qu’il faut trouver et abattre. Ainsi, vous pouvez espérer vivre en paix avec ses disciples et partisans … n’oubliez jamais que vous, vous  êtes la part d’un Dieu que vous devez manifester ». 

Le vieil homme fût sans voix et resta immobile sur sa natte pendant des heures. Au petit matin suivant, avant le chant du coq, il rassembla autour d’un grand feu, toutes les familles du peuple de Dzal pour leur transmettre le mystérieux message dans un discours au vocabulaire et au langage de vérité, fait de paraboles, d’intonations de voix, de proverbes et d’adages si captivants et si pathétiques qu’il incitait à la mobilisation et à l’action immédiates. 

Aussitôt, un brave et courageux jeune se porta volontaire pour aller à la recherche du « chef suprême du mal », pour l’arrêter et venir l’immoler en plein jour devant tout le peuple de Dzal. Il fut aussitôt imité par un autre, plus jeune, qui se proposa pour la même mission ; puis un autre, et un autre encore. Les débats tournèrent autour de la complexité et de la puissance de ce mal qui tourmentait le vaillant et digne peuple de Dzal. 

Au crépuscule du jour, le vieux sage calma toutes ces compréhensibles ardeurs juvéniles. D’une voix tremblante et rocailleuse, il entonna un chant d’initiation très significatif. Le chant fut repris en chœur et à gorges déployées par l’assistance. Puis, toujours en chantant et en esquissant quelques pas de danse, il annonça d’un ton solennel, qu’il allait entreprendre lui-même cette périlleuse et très difficile mission de combat. Le vieil homme qui était pourtant par son âge, en phase finale de son séjour terrestre, resta encore en vie quelques années pour se préparer et aller au combat. 

Quand arriva le moment pour débuter sa mission, il rassembla tout ce qu’il jugea nécessaire et utile pour une longue période d’absence du milieu des siens. Pour tout bagage, il prit une sacoche en liane ; la chargea de feuilles, d’écorces, de racines, de kaolins blanc, noir et rouge, et d’autres éléments tirés de la nature et de l’homme… Puis, il présenta au peuple Dzalang l’itinéraire secret de son plan de recherche de leur bourreau. 

Il se proposa de passer au crible tout l’univers, toute la création de Dieu pour dénicher ce « chef suprême » de la force du mal qui osait s’attaquer à eux. Il commença par la terre ferme et explora ses coins et recoins sans succès. Puis, il plongea en vain dans les océans et les mers ; les fleuves, les rivières et les cours d’eau. Il marqua une pause de quelques années pour réfléchir avec les siens, dans l’espoir de découvrir où se cachait la diabolique force. 

Un matin, il reprit sa mission en direction du ciel. Il visita les galaxies, les étoiles en pénétrant les zones les plus minuscules. Fatigué et vieillissant, il marqua une seconde pause pour adresser une supplique à ses ancêtres couronnée par une prière vers Dieu. 

Le temps passa. Il se rendit à l’évidence en découvrant que l’œuvre de création de Dieu est éternelle, infinie et inaccessible aux hommes, êtres finis, qui sont ses créatures. L’éternité et l’infini, autant que l’espace et le temps sont à Dieu. Aux hommes sont les  transformations successives dans la temporalité. 

Puis un jour de repos qui ressembla à l’autre, allongé cette fois sur son fauteuil artisanal en bois, fait de ses propres mains, il ressentit un grand vide intérieur suivi d’une forte émotion qui intensifia et accéléra les battements de son cœur meurtri qui injecta, pour le revigorer, un flot de sang à son cerveau et ses tempes. 

Un calme extraordinaire envahit tout son Etre. De ses yeux mi-clos coulèrent quelques larmes qui descendirent lentement sur ses joues striées. Un rictus en guise de sourire laissa voir une canine et deux prémolaires, ultimes pièces précieuses qui ornaient sa bouche. Et dans ses tréfonds, il entendit deux voix unis ayant deux timbres opposés avec lesquelles il eut ces conversations. 

La première voix (PV) lui dit « que cherches-tu dans le monde extérieur ? Un être qui massacre mon peuple. Qui es-tu, répondit le vieil homme (VH). PV : Je Suis ta vie, je suis tes actes, je suis tout ce que tu fais, je Suis ton créateur et je Suis en toi et tu es en moi. Tu perds en vain la dernière énergie qui te reste en te donnant tout ce mal. Tu n’as donc pas compris que j’ai créé le ciel et la terre et tout ce qui s’y trouve pour que tu les domines ? Que je t’ai créé à Ma ressemblance ? Que tu es ma miniature ? Que celui que tu cherches est à ta portée comme la sacoche que tu portes et tout son contenu… Donne au « chef du mal » que tu recherches, la même place qu’aux êtres que tu domines par ma puissance. Libère les autres peuples du joug de ce chef-mal ; ainsi, vous serez tous libres et vivrez en paix ». 

La seconde voix (SV) cria « non, ce n’est pas de ma faute, c’est ainsi que je suis, c’est ma nature depuis toujours, c’est ma fonction et ma raison d’être.. ». Le vieil homme fut dans un étonnement total. Il demanda à la SV : « qui es-tu pour oser parler ainsi dans moi ? Qui t’a permis cela ? ». « Je suis celui que tu cherches depuis des années. Tes pères aussi m’ont cherché sans jamais me trouver par ce que je ne vis pas dans le monde extérieur. J’ai fait de la partie la plus intime et la plus secrète de l’homme ma demeure pour ne pas qu’il découvre mes œuvres et ma nature maléfique. L’homme m’a donné les noms de satan, diable mais en vérité, mon nom est mal. Je suis le MAL». Aussitôt, le vieil homme compris qu’il avait réussi à localiser l’ennemi mortel de son peuple. Alors, il rejoignit MAL au fonds de lui ; et un violent combat s’engagea entre les deux Etres. 

Au moment où le vieux Dzalang allait lui porter le coup fatal, le diable cru avoir réussi à sortir de  son cœur pour se refugier derrière Dieu qui lui demanda « que fais-tu là ? Pourquoi as-tu abandonné ta place et tes complices ? » ll répondit « l’homme que tu as créé à ton image a réussi à me retrouver dans son cœur qui est ma cachette  insoupçonnable et introuvable à partir de laquelle je le trompais, le tourmentais, le poussais au mal, le manipulais ; et, comme il veut me faire disparaitre du monde, je suis venu me mettre sous ta protection. Alors Dieu lui dit « j’ai fait l’homme à mon image et tout cœur pieux de l’homme est mon logis? » « Oui, justement c’est pour cette raison que je suis venu vers toi, afin qu’en te voyant, l’homme n’osera plus m’attaquer ». 

Le vieil homme du village Dzal s’adressa à Dieu et lui raconta toute l’histoire de son peuple. Dieu dit au diable « crois-tu vraiment que tu pouvais infiniment affronter victorieusement l’homme ? Ne sais-tu pas qu’aucun des éléments de la création n’est comme lui et que tout élément de ma création est inférieur à lui, même toi ? ». 

Dieu se tourna vers le vieil homme et lui dit « vous êtes bénis parmi les peuples et vous souffrez à cause de l’ignorance des autres. MAL et ses adeptes vous attaquent par ce qu’ils ne vous comprennent pas et ne vous connaissent pas ; tout comme ils ne  me comprennent pas et ne me connaissent pas. 

Du jour où ils nous connaîtront, vous vivrez ensemble et en paix en combattant le mal... Maintenant que tu as découvert leur chef, vas vers tes voisins et propose leur une assemblée au cours de laquelle vous allez aborder franchement et en vérité tous les sujets qui engagent vos vies et votre bonne coexistence en partant des questions suivantes : 

1- Voulons-nous ou pas vivre ensemble en harmonie et fraternellement ? Cette question est la plus importante de toutes. Si la réponse est positive et sincère, c’est que vos ennemis sont convertis et ont décidé de vivre avec vous dans la paix. Pour l’apprécier, vous devez ensemble réorganiser le pays de manière responsable et dans la justice. 

2- Déterminer ensemble le type de société et de gouvernement qui conviendrait  pour assurer votre sécurité et votre paix définitive Ici, les rôles et les responsabilités doivent être partagés. Enfin,  qui doit appartenir cette terre sur laquelle vous séjournez pendant quelques années ? Elle doit d’abord appartenir aux hommes d’origine et accueillir d’autres hommes d’ailleurs suivant votre libre arbitre. 

Après avoir identifié le mal qui semait la terreur au milieu d’eux et suite aux conversations avec Dieu et avec MAL, le vieux EO, avant de mourir s’adressa aux jeunes. 

Il leur dit : « Vous n’honorerez et ne louerez qu’un seul Dieu ; vous n’aurez qu’un intercesseur unique auprès de lui, par le sang et les mânes des ancêtres, ascendants de vos familles. Vous ne mangerez jamais d’une herbe que vos parents ne vous ont point montrée ou que vous ne connaissez pas. Ne vous laissez jamais bander les yeux par des gens qui ne sont pas de votre parenté et de votre sanctuaire ; ainsi, vous évitez de voir ce que l’on cache et que vous ne connaissez pas. Car, du moment où vous l’aurez vu, vous ne pourrez plus dire que vous ne l’avez pas vu. Sachez que la plus grande marque d’amour envers les tiens consiste à se donner à eux par votre volonté. Pour votre gloire, ne séparez jamais, par la mort volontaire, le corps et l’esprit de l’homme. Ne touchez pas au sang, il vous salira et vous souillera pour l’éternité. Sachez que vous êtes mortels et que, par transformations perpétuelles, vous vivrez après la mort. Aimez et faites vous aimer….»

Malheureusement, ce fragment du testament du vieillard n’a pas été compris par toute sa descendance. Certains ont pactisé avec le mal qui était pourtant connu des gens de Dzal. Leur fin a démontré leurs mauvaises dispositions de cœur. 

La traduction simple de ce récit pour la multitude est que : un jour sera, où les meilleurs fils du Gabon qui se placeront au dessus du mal, du tribalisme, de la haine, de la division et de toutes les autres laideurs, s’uniront par le travail, le patriotisme, l’intelligence et l’amour pour sceller une unité et une paix sociales vraies et durables. 

Dzal, le cœur, sanctuaire secret, est le village de deux habitants qui sont le bien et le mal. 

En français facile, la prophétie et la vérité sont que « le Gabon sera le Gabon de Jésus ». 

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