26 oct. 2013

UN FOIS N'EST PAS COUTUME... ET SI LE PDG AVAIT RAISON !

Les Chefs de partis membres de la Majorité Républicaine pour l’Emergence (MRE), dont F. Boukoubi est le Secrétaire permanent, mais également responsable du PDG, le parti politique le plus ancien, le plus « populaire », le plus riche et le dépositaire de tous les pouvoirs dans le pays, ont adopté une résolution qui a fait croire aux populations que le camp politique présidentiel passera les alliances électorales, au cas par cas, pour les locales, et marquer ainsi sa solidarité. 

Les listes du PDG viennent d’être publiées et montrent que la résolution n’a pas été suivie d’effet. Comme certains responsables des partis l’avaient pressenti, nulle part dans le pays, les alliances ont été tissées. 

Conclusion, la résolution n’avait donc rien de sérieux et n’était que fallacieuse. 

Ceux qui ont cru, par naïveté ou par ignorance à cette stratégie, viennent de se rendre à l’évidence. Les pédégistes anciens et nouveaux n’auraient donc besoin d’alliés que lorsqu’ils seraient en difficultés ? 

Pour rien au monde, ils partageraient ce qui est bon pour eux avec les autres. Si déjà avec leurs alliés, ils ne sont pas disposés à des ententes, sur quoi peuvent-ils s’accorder avec l’opposition ? Le complexe de supériorité et de force du PDG est tel, qu’il n’en faut rien attendre. 

Toutefois, un examen attentif, objectif et dépassionné de ce comportement montre que, malgré les formes, les pédégistes ont raison sur tous les plans. 

On ne crée pas, et on ne gère pas un parti politique en comptant sur la gentillesse ou le concours des autres, et ne  penser pouvoir exister qu’en passant avec eux, en périodes électorales, des alliances dans lesquelles on n’apporte rien ou très peu. 

Les alliances politiques ne se nouent valablement que lorsque les rapports de forces entre les parties en présence culminent au point que, sans l’autre ou les autres, les solutions sont difficiles à trouver et les évènements difficiles à maitriser. 

Une alliance qui est demandée avec ferme insistance par un camp est considérée par le camp sollicité comme traductrice de la faiblesse et de la clochardisation politique des demandeurs. 

Les alliances politiques faites en temps de conflits, de crise, d’affrontements n’ont pas la même portée que celles établies en temps de paix, d’accalmie ou de tranquillité sociales. Le Gabon est installé dans une phase d’observation, de réflexion et d’étonnement politiques qui s’apparente à la Paix. Mais, il ne doit pas croire qu’il en sera ainsi pour toujours. 

Les pédégistes qui dirigent le pays donnent l’impression de ne pas comprendre que prévoir et anticiper sur les évènements futurs est aussi important que la sécurisation et la protection des comptes bancaires, des biens matériels et la préservation de l’intégrité physique et morale des citoyens. 

Mis à part deux ou trois partis dirigés par d’anciens riches membres des gouvernements et militants ou pas du PDG, amis et parents de feu Omar Bongo, qui peuvent par moments aller vers les gabonais pour leur faire des dons et offrir des collations dans les villages et les quartiers, aucun « petit parti ou parti gazelle» de la MRE n’a la capacité de réunir les moyens matériels, financiers et humains suffisants, pour soutenir l’action du Président Ali Bongo. Aucun de ces partis ne peut s’autofinancer. 

Tous attendent de Chef de l’Etat ce que les populations attendent des hommes politiques : les aides, les dons, l’aumône, la charité, les faveurs. 

Or, l’époque de la charité  semble passée ou momentanément dépassée, même si elle n’est pas morte avec le régime de la Rénovation. Elle ressuscitera lorsque le péril sera en vue. 

La charte de la MRE stipule que : « parmi les moyens de la MRE, il y a la négociation, la concertation, le dialogue, la solidarité, le respect des principes démocratiques, le respect mutuel et le consensus », 

Article 13…« Sur le plan matériel et financier, outre ses moyens propres, chaque parti de la MRE peut bénéficier de manière discrétionnaire de la solidarité et du soutien multiformes  du Chef d’Etat. Par ailleurs, les partis politiques s’engagent, chacun en ce qui le concerne, à contribuer au fonctionnement de la Majorité par l’acquittement de leurs cotisations dont le barème est fixé par le conseil politique de la Majorité (article 14)…. 

« Pour les élections locales, législatives et sénatoriales, les partis membres de la Majorité et les Membres associés engagent des négociations en vue de garantir les intérêts de chacun  et d’assurer les meilleurs résultats à l’ensemble de la Majorité » (article 18). 

Le PDG a raison !

Il est conscient de sa puissance. Il a raison de négliger les partis qui ne dégagent pas des moyens propres. Le PDG est le seul parti au Gabon qui peut percevoir les cotisations de la part de ses nombreux militants membres du Gouvernement, députés, sénateurs, dirigeants de sociétés, d’agences ; ambassadeurs, propriétaires-gérants d’entreprises etc. 

C’est encore le PDG qui peut percevoir, au prorata de ses nombreux élus nationaux et locaux, la quasi-totalité des subventions  prévues par la loi votée par son Parlement et appliquée par son Gouvernement. 

Le PDG-Rénovation (PDG-R) et le PDG-Emergence (PDG-E) sont habitués aux victoires électorales. Au temps du PDG-R, les alliés étaient associés aux montages électoraux et à la gestion de l’Etat par la seule volonté de son fondateur et par tactique politique de ce grand maitre du jeu politique gabonais qui, à l’occasion, bravait le refus des faucons de son parti. 

Le but était de donner au Gabon, à l’étranger, l’image d’un pays en voie de démocratisation. Il avait savamment introduit dans son régime, un système « populiste » de partage, de distribution et d’assistance propre aux us et coutumes de nos familles et de nos villages indigènes. 

Ce système a laissé une négative marque indélébile sur la gestion politique du pays, en particulier en période de consultations électorales ; quand le bulletin de vote se transforme en produit marchand vendu au plus offrant des candidats. Omar Bongo avait compris l’esprit d’un peuple appauvri. 

Le PDG-E commet l’erreur de croire que l’on peut valoriser ou promouvoir la démocratie en monopolisant tous les centres de gestion des pouvoirs institutionnels du pays ; et qu’une alliance politique pour bâtir une majorité politique n’est qu’indicative et factice. 

Toutes les alliances politiques, pour être fortes, opérationnelles, crédibles et mobilisatrices doivent être des alliances parlementaires et gouvernementales, à conditions d’obtenir ensemble les victoires pour l’accession au pouvoir. 

A l’exception du PDG, peu de partis actuellement membres de la MRE ont participé et contribué significativement à l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir en 2009. Et, depuis 1967, seul le PDG dirige l’Etat gabonais... 

C’est suffisant pour aménager, améliorer et encadrer un processus de démocratisation politique et un système organisé de pouvoir. Au système populiste d’Omar a succédé un système « élitiste et oligarchique » de distribution, de partage, et d’assistance propre aux castes, aux oligarchies, aux milieux d’affaires, et aux loges. 

Il s’agit de se servir de la loi pour limiter le nombre de bénéficiaires des droits et avantages légaux ; à l’exemple de l’allocation des subventions aux seuls partis qui ont des « élus » et de l’exclusion de ceux qui semblent très structurés pour gêner l’action des gouvernants. 

C’est en cela que l’Union Nationale a été écartée de la vie politique du pays ; et qu’elle ne peut y revenir que par un mouvement démocratique et populaire légal fort, qui l’imposerait comme une entité politique nationale incontournable, dirigée par un leader charismatique et crédible. 

Les prochaines élections locales ont deux principaux enjeux. 

D’abord la fiabilité du vote biométrique, ensuite, la préparation des électeurs à la présidentielle de 2016 qui sera un véritable tournant, un défi majeur pour le Gabon, son peuple, ses responsables politiques au pouvoir ou pas, et pour la communauté internationale dont la France socialiste. 

Les enjeux relatifs à cette présidentielle à venir concernent à la fois la majorité et l’opposition. 

Concernant la majorité l’on peut se demander nous resteront unis au point de ne présenter qu’un seul candidat ? Pourrons-nous gagner si d’autres candidats se déclarent en notre sein ? Quant à l’opposition, sera-t-elle, cette fois, assez sage pour ne présenter qu’un seul candidat ? Wait and see ! 

Le PDG qui a plusieurs tours dans son sac peut toujours s’en tirer à bon compte…. Les hommes politiques de l’opposition actuelle, originaires pour nombreux du PDG-R, connaissent, pour l’avoir pratiqué, le système électoral gabonais et la vérité sur les victoires électorales des candidats PDG (qu’ils ont été) depuis 1990. 

Pour n’avoir pas tiré les leçons des pratiques de ce système, la nouvelle opposition née en 2009, commet les mêmes erreurs que celle née en 1990, la nôtre : elle ne parvient pas à mettre en place une stratégique de conquête démocratique du pouvoir d’Etat… Le « complexe grand parti » et la logique de caste du PDG-E peuvent être démobilisateurs et porteurs de discorde pour la MRE. 

Il arrivera un moment où les méthodes et les stratégies électorales habituelles ne seront plus assez efficaces pour capter les votes des citoyens et gagner les élections. Le PDG s’évertue depuis les législatives à faire « cavalier seul »… L’autre a dit « malheur à l’homme seul ». 

Quand seul, on est trop fort, trop grand et trop puissant, on est menacé par la fragilité et l’excès. Et, quand surviennent les difficultés, l’on est tenté de recourir aux méthodes anti-démocratiques pour demeurer puissant. Faut-il répéter à nos alliés pédégistes que l’on peut avoir besoin d’un plus petit que soi ? 

Il semblerait qu’il existe un malaise politique au sein de ce parti de masse dont certains programmes économiques de son gouvernement sont exécutés. Le PDG fait l’objet des récriminations de la part de ses compagnons. Or, le PDG n’est qu’un parti membre de la Majorité comme les autres ; il n’est pas la Majorité. 

C’est son caractère envahissant qui en fait l’objet des critiques, par ce que la démocratie est plurielle. 

Il revient à Ali Bongo qui est le chef du PDG, de la majorité, et de l’Etat et pour qui les partis ont signé la charte, pour lui apporter leur soutien, de mettre ses alliés en confiance par « le respect des principes démocratiques, le respect mutuel et le consensus ». 

Trop souvent, le PDG a eu raison d’avoir trop souvent tort.

6 commentaires:

  1. La mendicité et rien que la mendicité.
    on ne cree pas un parti pour pretendre s'allier avec le parti majoritaire.
    demontré avant tout la raison d'etre de vos parti avant de condamner le PDG et on oblige pas un parti qui se suffit a lui meme a prendre des alliés. l'opposition gabonaise se cherche et ne trouvant plus ou mettre de la tete se cherche des bouée de sauvetage. l'esprit Bongo des alliances est terminé. chacun doit se prendre en main

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  2. Le titre simplement étonnant et montre en réalité c'est qu'un la classe politique Gabonaise.UN FOIS N'EST PAS COUTUME... ET SI LE PDG AVAIT RAISON ! En gros vous êtes entrain de nous dire que PDG auquel vous êtes alliés a souvent tort. Mais pourquoi Guy Nang Bekalé est-il allié a un parti qui n'a pas pour coutume d'avoir raison ? La réponse laisse vous appartient moi je me suis fait mon avis

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    1. Il n'y a rien de surprenant dans cette phrase de Guy Nang Bekale plus qu'il a été un des farouches opposant au régime. Aujourd'hui il est dans la majorité juste par opportuniste d’où ce lapsus ou cette déclaration surprenante.

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    2. Je ne pense pas que ce soit par opportunisme qu’il est dans ce bord politique, la preuve, à part le PDG aucun autre parti ne tire rien de son appartenance à la MRE (Majorité Républicaine pour l'Emergence). Je pense que Guy Nang Bekale est un vrai patriote qui fait partie des hommes désintéressés du pays. Mon analyse de ce texte est qu'il souhaite désormais pointer du doigt les lacunes du PDG et de l'exécutif. Les hommes politiques gabonais, même de la majorité, ne doivent pas être des béni oui-oui ! Etre dans la MRE et etre capable de critiquer les actions du gouvernement et du PDG c'est faire preuve de courage politique et pour moi c'est montrer qu'on reste fidèle à soi-même, libre et démocrate.

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  3. ce qu'est la classe pardon

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  4. http://www.dailymotion.com/video/x8ad3s_emeute-ayant-suivies-la-mort-de-jos_news

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