17 août 2011

LES HOMMES AFRICAINS ET GABONAIS : LES AUTRES ET NOUS


L’Homme, au cours de sa vie prend connaissance de ce qui est noble, vil, bon, mauvais, bien, mal, beau et prestigieux. Cependant, tout cela passe. L’Homme, disait un écrivain, n’a surtout que trois évènements : Naitre, Vivre et Mourir. Il nait sans savoir comment, il oublie de vivre et il tremble devant la Mort. 

Les Dirigeants responsables du développement d’un peuple doivent avoir pour priorité et finalité, l’amélioration des conditions sociales de la vie des citoyens  pendant leur séjour sur la Terre. Sous la terre, l’Homme n’est plus concerné, ou très peu, par les œuvres des vivants. Aussi, par Amour, honorons nos contemporains quand ils le méritent et, rejetons les quand ils se montrent inhumains.

Depuis plus de 5 décennies, le développement du continent africain est l’œuvre concertée et commune des agents et acteurs locaux et extérieurs publics et privés ; appuyés par les partenaires économiques et financiers institutionnels publics et privés internationaux. Placées sous le signe du libéralisme pour les uns et du socialisme pour les autres, les économies africaines ont connu, après les indépendances des Etats, une évolution semblable marquée, par quelques menues différences. Par la nature de ses activités et la qualité des promoteurs de son développement, l’Afrique est un continent irréversiblement tourné vers l’extérieur, il a toujours été un maillon sûr de l’économie mondialisée, témoins, l’importance des flux d’échanges commerciaux, financiers et autres produits et services divers et variés. Cette importance accrue du continent noire en fait un enjeu prioritaire pour les pays riches de tous les autres continents du monde. Si l’impérialisme est toujours « le stade suprême du capitalisme », guidé par la recherche des débouchés économiques, commerciaux et financiers, il apparait que le phénomène n’est plus seulement occidental, européen ou américain. Il a gagné l’Asie et l’Afrique, avec une vigueur et une discipline très originales. 



Les pays dits émergents, Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, ont présentement une force de pénétration qui leur permet d’être présents dans les pays en développement. On trouve certains ressortissants de ces pays dans les milieux les plus reculés des villes et villages africains et qui, sans en être, rappelle les installations des  comptoirs et chantiers forestiers occidentaux coloniaux de naguère. Cette nouvelle  forme d’aide, de partenariat et d’assistance, faite d’un mélange sociologique à forte proximité humaine, diffère de l’attitude ancienne qui consistait à créer des cadres de vie séparés entre les blancs et les noirs, tant dans les villes que sur les lieux de travail, en particulier sur les chantiers forestiers. 

Le comportement des ressortissants chinois en Afrique est de ce point de vue très démonstratif. Il est caractérisé par la simplicité et la cohabitation avec l’indigène. Ceci pourrait donner l’occasion de connaitre les mentalités locales et de mieux déployer leurs multiples activités qui vont de l’industrie aux « services » en passant par le commerce informel et artisanal.

Le développement du Gabon est, tout naturellement, à l’image de celui des autres pays francophones anciennement colonisés. Ces anciennes colonies coopèrent actuellement avec la France et d’autres Etats pour assurer leur progrès. Ce développement, fait de quelques réalisations, comporte dans le même temps des anomalies et des insuffisances qui font du Gabon un pays économiquement, socialement, culturellement et politiquement fragiles, déstructuré et désarticulé. La Démocratie gabonaise doit s’obliger à se conformer aux références universelles, puis s’adapter à la démographie, aux mentalités, à la diversité polyethnique, à la dimension du territoire et aux richesses potentielles du pays. 

Avec une faible population occupant une infime partie du territoire, le Gabon présente le risque  caché, et donc invisible pour certains, de devenir, une zone de peuplement des pays africains anglophones et francophone, en particulier ceux qui ont une forte démographie et un dynamisme économique et commercial exponentiels. Ce risque est déjà perceptible. Face aux exigences des populations pour accéder à de meilleures conditions d’existence et de vie dans un cadre « modernisé » fait de produits et besoins de base, à savoir : eau potable, électricité, médicaments et soins médicaux primaires, transports et routes en parfait état, il est indispensable et obligatoire qu’une nouvelle orientation du développement du pays se dessine.
Il convient de noter que les projets des candidats à la dernière présidentielle contenaient des propositions proclamant toutes l’amélioration des conditions de vie du gabonais. Les promesses et les vues de P.Mamboundou, A. Mba Obame , Z. Myboto autant que celles contenues dans  « l’Avenir en Confiance » d’Ali Bongo Ondimba et « Etre Gabonais Autrement » de C.Oyé Mba  sont voisines. Le développement du Gabon n’a jamais été et ne sera jamais l’œuvre des seuls gabonais. Il faudrait, comme au commencement, associer davantage des personnes d’ailleurs dans tous les domaines d’activités de production en se gardant de les placer aux endroits stratégiques du pouvoir et de prises de décisions qui relèvent des secrets du pays. 

La nouvelle politique de développement initiée par le Chef de l’Etat actuel qui veut faire du Gabon « un pays émergent » doit certes être globale. Toutefois, toutes les actions à entreprendre doivent être coordonnées et débarrassées de tout égoïsme provincial et ethnique, cette politique doit consacrer et réaliser l’intégration rationnelle des principaux secteurs d’activités prioritaires pour en faire la tête de pont, la locomotive du train de « l’Emergence ». Cette locomotive peut comporter 4 compartiments ou priorités qui sont : la Santé (structures, personnels, soins, médicaments), la Formation (générale, spécialisée et professionnelle),  les Transports (routiers, aériens, fluviaux), l’Agriculture (vivrières et modernes ; terres, spéculations, personnels) qui seraient reliés aux autres départements, le tout vivifié par les ressources en provenance des prestations des services « impôts, taxes, redevances et douanes ». 

Les dirigeants actuels du Gabon doivent prendre en compte le fait que pendant longtemps, les partenaires aux développement ont toujours exclu leur pays du bénéfice des mécanismes d’appui au financement des économies des Pays en Voie de Développement au motif que le Gabon est un pays à revenu intermédiaire de la tranche haute et, de ce fait, ne pouvait pas accéder aux facilités de financement octroyées aux nécessiteux qualifiés de pays pauvres très endettés (PPTE) ou à la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). Cette considération a eu pour conséquence de stocker et d’augmenter durablement la dette publique et de freiner l’intégration régionale. Pour sa cohérence et sa visibilité, la politique de l’Emergence doit se déployer à la fois au l’intérieur du Gabon et à l’étranger, en particulier en France. 

Vous avez dit France et Honneur ! Nous avons accueilli avec gène et joie la décoration d’un grand africain du Gabon, Pierre Claver Akendengué, au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur par la France. La gène ! Parce que le sacre vient des autres qui démontrent leur attachement au talent et à la grandeur d’un  Homme qui le mérite. La joie ! C’est de vivre un évènement qui consacre l’œuvre d’une personnalité mondialement connue et qui, malheureusement n’est pas considérée à sa juste valeur dans son pays… Akendengué n’est pas seulement un grand artiste musicien; c’est aussi un poète, un politologue, un philosophe bref, un Savant. Mais, l’autre n’a-t-il pas dit que « nul n’est prophète dans son pays » ! P.C Akendengué, Mack Joss, P.C. Zeng, pour ne citer que ce trio, ont marqué les mélomanes du monde par et avec leur musique. 

Des trois, il nous en reste deux qui commencent, comme nous tous, à descendre la pente qui conduit à l « l’Epreuve » de la périlleuse traversée, où attendre devient terriblement douloureux, si vous n’avez pas un devancier, compagnon aimant, qui vous accueille et vous prend par la main au plus incertain des rendez-vous avec le Tout. Il est encore temps pour que les gabonais sachent qui ils sont, pour que demain, il n’y ait pas de regrets. Les radios et les télévisions publiques et privées doivent enregistrer leurs paroles pour les faire passer à la postérité. Il est vrai que trop souvent, l’Homme, surtout jeune, ne découvre et ne connait le Bonheur, qu’après l’avoir entrevu et perdu, parfois, la grandeur aussi.

Bien à Toi, Pierre Claver AKENDENGUE, Toi l’érudit des Cultures africaines, gabonaises et autres. Si les humains t’oublient, Dieu te couronnera.

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