30 juil. 2013

LES EMBARRAS, LE MAL-ETRE ET LES VILS MAUX DE LIBREVILLE

Il ne fait aucun doute que l’augmentation rapide de la démographie urbaine d’un pays, par le fait de l’évolution des naissances  et surtout de l’immigration étrangère, pose des problèmes multiformes et multidimensionnels qui affectent davantage les vies des simples gens que celles des personnes nanties. Libreville, notre capitale en est la parfaite illustration quand bien même les gouvernants ne semblent point considérer ce phénomène comme une situation devenue extrêmement critique. 

Au cours des deux dernières décennies, la population de Libreville a connu une croissance anarchique si vertigineuse que l’on voudrait savoir où se trouvent la rationalité, l’efficacité et la fiabilité des politiques d’immigration des gouvernements qui se sont succédé à la direction du Gabon durant cette période. Outre les nationaux, la population du Gabon est formée d’un mélange des ressortissants de tous les continents du monde, avec une prépondérance des immigrants en provenance de l’ouest africain francophone et anglophone. 

Nombreux responsables étatiques  se sont parfois rendus complices de l’entrée  aisée et facile au Gabon de certains étrangers et de l’acquisition rapide de leur naturalisation. Libreville est la capitale d’un pays pétrolier. Par essence, cette caractéristique exerce sur les individus des pays étrangers un effet attractif lié à l’espoir de venir y réaliser des affaires rentables en un laps de temps court. Cette tendance est confirmée par la réalité gabonaise, pays de promotion des affaires, d’enrichissement facile, d’expansion et à forte rentabilité des activités commerciales, le Gabon, et Libreville en particulier, est désormais un lieu où cohabitent des personnes qui ont pour unique objectif de profiter de tout ce qui peut leur apporter un revenu sous n’importe quelle forme. 

"Rien ne se perd, rien ne se crée, tout est transformable"...en argent ! Y compris l’évangile du Christ qui sert de source sûre d’enrichissement à certains « prélats » véreux et vénaux dont le dégoûtant enseignement religieux s’accompagne de comportements de truand malfaiteur. 

Libreville est devenu le royaume des affairistes, des raiders et des mafieux. Ce qui est volé est destiné à la vente, et payé la plupart du temps, en monnaie de singe. Tout doit rapporter de l’argent : des parties retirées d’un corps d’homme ou de femme, dites « pièces détachées », au plus médiocre téléphone portable oublié et récupéré sur le siège d’un taxi ou sur un comptoir de bistrot. Hommes, femmes, jeunes, adultes et vieux nationaux et étrangers sont engagés dans une folle course à la quête effrénée des éléments de vie qui les transforme en véritables esclaves-barbares d’un genre nouveau. Et, face à l’impunité généralisée, ils n’hésitent pas à endeuiller les familles. 

A ce jour, malgré les arrestations officielles publiées dans les médias et les interrogatoires légaux effectués par les agents de sécurité et les officiers de justice qui ont certainement permis de recueillir les aveux de ces scélérats, aucun d’eux et/ou leurs récidivistes commanditaires n’ont jamais été jugés et condamnés. La vie à Libreville a des conséquences très dangereuses qui sont confirmées par la grande  insécurité qui se manifeste dans les violences de tous ordres : viols, vols, incestes, braquages, assassinats, contestations et répressions violentes, faussaires, drogues, surpopulation, irrégularités dans la fourniture de l’eau et de l’électricité et leur mauvaise qualité…  précarité qui sont autant de misères que les journaux de toutes les obédiences nous relatent à travers des faits divers sacrilèges, pitoyables et macabres. 

Bref ! il faut trouver des solutions à  ces nombreux maux socio-humains qui agacent et perturbent la vie des librevillois. 

A ces problèmes se greffent ceux relatifs, aux accidents de circulation mortels, aux tracasseries liées aux déplacements en taxis et clandos, aux embouteillages, au déficit de logements, à l’insalubrité des quartiers où les points de dépôts des ordures ménagères sont devenus des zones d’incubation des virus et sources de maladies en provoquant des malaises respiratoires qui déstabilisent le corps et lui donne une permanente sensation de lassitude. 

Les gestionnaires de la vie des citoyens semblent indifférents à ces maux structurels. Ils donnent l’impression de ne point prendre ou avoir le temps de chercher et de leur trouver des remèdes qui doivent faire l’objet des priorités pour assurer leur bien être et leur bien vivre. 

Ces problèmes qui n’ont jamais été pris à « bras le corps » se sont amplifiés parallèlement à la surpopulation qui est alimentée par une laxiste politique d’immigration et une mauvaise insertion sociale de nombreux immigrés. Les premiers acteurs qui doivent proposer les solutions sont naturellement les membres des conseils municipaux et les responsables administratifs étatiques. 

Les flux migratoires ont provoqué une répartition géographique des résidents avec un accent sur les zones où les activités économiques offrent diverses opportunités de gains. Du côté de la nourriture, le Gabon, dont la production des vivres est insignifiante, n’assure la demande alimentaire de sa population, aux habitudes et besoins nutritifs devenus multiformes,  que grâce aux importations en provenance des pays voisins ou des pays d’où sont originaires les immigrés qui conservent intacts leurs habitudes alimentaires, leur mode de vie et leurs pratiques religieuses. 

Concernant la circulation, face aux difficultés de se déplacer en voiture dans la ville, l’installation par endroits des feux tricolores régulateurs de trafic constitue un début de solution. Cette initiative, qui est critiquée par certains, sans être la solution la plus adéquate, représente bien une avancée pour le traitement de ce mal. Cependant, elle doit s’accompagner d’autres actions. Ainsi, il serait indiqué et  judicieux d’encourager et de rendre facile le passage des véhicules dans les voies secondaires, souvent cachées, qui sont de véritables « issues de secours et de délestage » susceptibles de désengorger petitement les axes les plus fréquentés et encombrés. 

Il serait tout aussi convenable d’envisager l’implantation, après avoir bitumé toutes les ruelles en mauvais état, et après la fermeture de tous les nids de poule, de planter à travers toute la ville, suivant la configuration des quartiers et des agglomérations, des panneaux indicateurs des « sens obligatoires », « sens interdits », « interdictions de stationner » etc qui complèteront ceux des « stop » dont le mauvais positionnement par endroits, gène la bonne visibilité des chauffeurs. 

Surtout, il faudrait réorganiser les brigades policières des « gardiens de la paix » et leur confier la surveillance et le respect de cette signalisation dans toute la ville. 

Ces actions, sans réellement être des solutions définitives et satisfaisantes, constituent un expédient destiné à parer au plus pressé. Les piétons souffrent d’un mal autrement bien douloureux. En effet, cent francs CFA (100 francs FCFA) ne suffisent plus pour un déplacement en taxi d’un endroit à l’autre de Libreville. « Il faut miser » ! C’est dire que l’incontournable loi du marché de l’offre et de la demande a pris sa vraie mesure avec l’augmentation des habitants et leur besoin de transport. Mis à part quelques taxis bus, l’on ne trouve plus, ou très exceptionnellement un taxi flambant neuf à Libreville, tous les taxis et clandos sont des véhicules d’occasions vendus par des étrangers dans de parkings-dépôts positionnés à travers toute la ville. 

Tous ces vieux tacots sont en règle et remplissent toutes les conditions légales et techniques pour  circuler librement, y compris la visite technique dont la non délivrance interdit de circulation les voitures en très mauvais état. 

Dans une publication passée (à lire ici), nous avons abordé les questions relatives au traitement des ordures ménagères par la SOVOG et à la distribution de l’eau et du courant par la SEEG qui avaient été tancées par l’Etat, leur partenaire. 

Il y a quelques semaines, les journaux nous ont informés du départ de Monsieur François Ombanda de la SEEG, ce cadre compétent, discret et courtois qui faisait preuve de modestie et d’humilité… Nous attendons de connaitre les dispositions prises par les pouvoirs publics pour guérir les maux que SOVOG et SEEG causent aux citoyens. 

Libreville, la belle cité de notre douce jeunesse, ressemble désormais à cette bête femelle immonde qui, après avoir mis bas, bouffe ses petits et se montre la gueule ensanglantée en se léchant les babines de plaisir. 

Pauvre bête qui devient objet de convoitises politiciennes des stipendiés de tous les temps qui veulent la gérer, non pas pour le bien des citadins, mais pour leur gloire et leur profit. 

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