26 mai 2017

AFRIQUE, GABON, FRANCAFRIQUE

Avertissement : Nous n’incitons pas à la xénophobie. Nous voulons simplement signaler les faits qui sont largement connus des africains francophones, qui bloquent leur progrès démocratique et leur développement socio-économique. Au moment où la configuration géopolitique internationale est en recomposition, les politologues africains (gabonais) doivent faire entendre leurs voix ; peu audibles soient-elles. 

La présidentielle gabonaise de 2016 est une étape historique dont l’importance n’est pas encore bien comprise par beaucoup de nos compatriotes. Ce qui se passe au Gabon depuis le 31 août 2016, suite à la proclamation de faux résultats de la présidentielle, doit être froidement analysé en liaison avec la présidentielle française à venir, les politiciens français et le traitement du dossier « élection présidentielle gabonaise » par le Parlement Européen qui insiste sur la vérité des urnes. 

Trop souvent, les analystes et experts francophones traitent les relations entre la France et ses anciennes colonies avec une prudence qui dissimule mal un vassal respect fait de peur et de crainte. Quant aux leaders politiques noirs qui se préparent à une élection présidentielle, ils s’évertuent au préalable à entrer dans les bonnes grâces des puissants hommes politiques au pouvoir et des puissants investisseurs français qui ont des affaires en Afrique. A ce tableau se greffent le « puissant syndicat des présidents nègres francophones » qui se tiennent par la barbichette, mais aussi les pays africains qui prônent l’intensification de la coopération sud-sud sur la base des relations amicales, occultes, ésotériques. 

Le Gabon est un pays qui accueille à la fois le Bon et surtout le Mauvais qui viennent d’ailleurs. Lieu de concentration de toutes les imperfections, le pays est devenu un dépotoir, un lieu de repeuplement où l’étranger devient roi et l’autochtone serf : inacceptable. 

Outre les nationaux, l’argent du Gabon a abondamment contribué à l’enrichissement de plusieurs personnes dans monde entier : Afrique, Amérique, Asie, Europe et plus encore en France où les hommes politiques de tous bords ont bénéficié des mallettes d’argent du régime Bongo. 

Les personnalités de la droite et de la gauche ont reçu des Bongo d’énormes fonds pour financer leurs activités, leurs ambitions politiques ainsi que leur confort personnel. Ces « dons » sont constitutifs d’une rente de situation versée en contrepartie de la protection du régime PDG en cas de menaces intérieures ou extérieures. Les hommes d’Etat africains et français ont, entre autres, en partage : la corruption, les détournements des fonds et l’inobservation de bonnes mœurs. Vénaux et parjures, ils excellent dans le mépris, la démagogie, l’hypocrisie et la violence. La preuve est donnée par les médias de France qui révèlent, par périodes, les scandales à répétition dans lesquels ces politiques sont impliqués. Nombreux y passent depuis des années: Mitterrand, Giscard d’Estaing, Chirac, Sarkozy, De Villepin, Dumas, Balladur, Pasqua, Guéant, Woerth, Balkany, Hollande, Cahuzac, Fillon, Valls etc  sans que la justice ne sanctionne fermement les contrevenants. 

C’est cette même justice qui poursuit les Chefs africains pour des Biens Mal Acquis (BMA) ; alors que les français participent au pillage de leurs biens depuis des décennies. Les Présidents français ont toujours été réputés être les amis des Présidents gabonais. Il est temps que les populations gabonaises prennent conscience de la démagogie des hommes qui gouvernent la France, et qu’elles se comportent en conséquence ; même s’il est vrai que la France peut déstabiliser tout pouvoir francophone qui déciderait de se soustraire à son influence. Hommes d’Etat et d’affaires français semblent s’être accordés, dès après l’indépendance du Gabon, de n’installer au pouvoir par cooptation, dans leur ancienne colonie, qu’uniquement des individus qui seraient à leur merci pour accomplir leur volonté : en particulier les intellectuels ou cadres fantoches dont la seule ambition est l’exercice jouissif du pouvoir et non le développement du pays. Ils ne favorisent l’arrivée des cadres de haut niveau au pouvoir qu’après les avoir « formatés » et s’être assurés qu’ils serviront leurs intérêts mutuels. 

L’africain francophone patriote, compétent, indépendant de pensée et sain d’esprit arrive rarement au pouvoir par la volonté du peuple. Et, celui qui est librement choisi est insidieusement ou férocement combattu. Les intérêts des Etats français et francophones africains se composent : 
  • des ressources naturelles, 
  • des ressources financières, 
  • des gouvernants de l’Etat français, 
  • des investisseurs français ,
  • les Présidents africains qui ont pour mission de garantir la sécurité de leurs intérêts mutualisés. 

Les Bongo ont passé un demi-siècle au pouvoir en gérant une énorme masse d’argent dont la manne pétrolière, sans réaliser le niveau d’infrastructures socio-collectives optimales pour une population de moins de 2.000.000 d’âmes. L’argent du Gabon a servi à faire ripaille, à enrichir parents, beaux parents, amis, copains, coquins, maîtresses et amantes ; à financer les réseaux mafieux, les publi-reportages, les renseignements, les prestations des services secrets. Tout, ou presque, a été dit et/ou écrit sur la françafrique, sur les anciennes colonies sources d’enrichissement de la France via le contrôle de leurs réserves en devises et la gestion paternaliste du franc CFA. 

Aujourd’hui, il faut davantage insister sur la grossière ignominie qui consiste, pour la France, à se substituer au  « Peuple souverain » dans le choix des Chefs d’Etat. Telle est la problématique politique majeure d’actualité qui a été mise en lumière en Côte d’Ivoire et qui bloque maintenant l’alternance au Gabon, problématique qui doit être placée au dessus de toutes les formes d’exigences démocratiques par ce qu’elle prive le gabonais, depuis trop longtemps, de sa liberté d’expression et de sa citoyenneté. 

Dans les prochaines semaines, la France sera dirigée par des « néophytes » qui sont soit plus jeunes, soit de la même génération que certains politiciens africains et gabonais. Sarkozy, Hollande, Juppé, Valls, Fillon, Montebourg, Hamon, Macron, Mélenchon, Le Pen et tous les autres n’ont rien de plus que nos compatriotes qui ambitionnent d’accéder légalement et démocratiquement à la direction de leur pays. Ces derniers ne doivent plus se comporter comme des « VRP : voyageur, représentant, placier chargés des missions » qui prennent les instructions auprès des dirigeants de la France quand ils se destinent à une compétition électorale ou lorsqu’ils dirigent leur peuple. Il ne s’agit pas de combattre la France mais de recouvrer notre liberté et de normaliser les relations partenariales d’Etat à Etat avec elle. 

La mondialisation offre aux Etats francophones de multiples opportunités de coopération qui leur permettent de nouer et de diversifier les relations avec les pays de leur choix. L’époque des chasses gardées doit s’achever. Le Gabon doit cesser d’être une vache laitière, un essuie-tout ; la honte de la francophonie. 

La fraction la plus progressiste de l’UE a compris les enjeux et les défis qui président aux relations et accords néocoloniaux entre la France et le Gabon. Certains de ces pays, qui n’ont pas eu de colonies, comprennent que la France s’appuie sur ses anciennes colonies, dont le Gabon, pour fortifier sa position au sein de l’UE et dans le monde. Ils savent que sans les pays francophones, la France aurait une place insignifiante dans l’Union et se plierait davantage aux prescriptions communautaires. Ces pays ont compris que ce genre de relations doit changer et évoluer positivement sous le sceau de la démocratie et de la transparence. 

C’est à croire qu’ils veulent se saisir de la crise post électorale gabonaise pour engager ce processus. Dans cette perspective, les résultats de l’élection et le nom du futur Président français sont très attendus par la frange des pays européens qui qualifient la politique africaine de la France de corrompue et de passéiste. La forme de la crise post électorale gabonaise et sa nature sont inédites sur le continent. Elles démontrent et dévoilent au monde que ce petit pays est important pour l’humanité.  

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