23 mai 2017

LE PEUPLE : UNIQUE SOUVERAIN

Cet écrit reprend les idées simples et largement partagées. Il n’a rien d’original. Il a pour but de rappeler aux patriotes, femmes et hommes d’honneur, que la Vérité, la Justice et la Liberté ne doivent faire l’objet d’aucune compromission, particulièrement quand elles vont à la dérive, moquées par ceux et celles qui ont fait serment de les défendre. Les juristes, hommes et femmes de droit, qui violent la loi se transforment en délinquants, en hors-la-loi. Ils poussent le Peuple, le Souverain, à la désobéissance civique et aux actes de violence… L’Homme adulte équilibré, sage et juriste professionnel doit s’obliger à distinguer le bien du mal, la Paix du danger, le vrai du faux.

L’absence de vérité et la pratique de l’injustice font des gouvernants, des administrateurs, des hommes et femmes de loi juges des élections, les responsables de la crise sociopolitique post électorale qui a cours dans le pays. Ils sont à l’origine des violences qui ont provoqué la mort des citoyens, surtout jeunes, dans la nuit du 31 août 2016. 

Puisque le régime a décrété la punition des malfaisants en commençant par les auteurs de détournements des fonds publics, il faut aussi qu’il entreprenne de sanctionner ceux qui violent la loi et les procédures administratives y relatives. La piètre gestion des résultats électoraux par la CENAP, le Ministère de l’intérieur et la Cour Constitutionnelle (C.C) a confirmé que le Gabon est un des pays où les lois sont des « chiffons de papier » bons pour le décorum. Les femmes et les hommes de loi peinent à se démarquer des contingences subjectives. Ils refusent de privilégier et de considérer avec objectivité les faits, qui seuls permettent d’accéder à la Vérité et à la Justice qui sont la quintessence du droit, la garantie et la crédibilité des institutions publiques. Si l’on suppose que les juristes puissent avoir des lacunes en mathématiques ; peut-on comprendre qu’ils ne soient pas outillés et aptes à effectuer addition, soustraction, division et multiplication qui sont les quatre (4) opérations élémentaires basiques de l’arithmétique ? 

Le débat autour des procès verbaux des élections n’est pas uniquement celui des ratures d’écriture, mais aussi et surtout celui de la vérité des chiffres pour aboutir, après sommation, à l’affectation à chaque candidat ses résultats réels évalués en nombre de suffrages obtenus. La bataille des chiffres sur les votes en faveur des candidats Ali et Ping dans le Haut-Ogooué a porté un coup fatal à la fiabilité des institutions républicaines, à la Loi (dont la Constitution), à la crédibilité, et à l’impartialité des hommes et femmes en charge de la cohésion nationale ; à la confiance aux forces de sécurité : police, gendarmerie, armée. L’opprobre, la désolation et le discrédit ont outrageusement été présents dans le processus d’examen et de proclamation des résultats de l’élection présidentielle. 

Tous ceux qui ont espéré un retour vertueux de la Cour Constitutionnelle en matière de jugement et de proclamation des élections ont été abasourdis et estomaqués par ses iniques et fâcheuses décisions. Faisant fi de vrais chiffres issus des calculs, la Cour a donné la priorité aux ratures et aux anomalies portées sur les PV. Le bon sens pouvait et devait l’aider à comprendre que dans un système où la transcription manuelle des résultats des votes est effectuée par un groupe de travail, les chiffres et les émargements des représentants officiels des candidats sont supérieurs aux erreurs commises par le(s) rédacteur(s) du document. Il arrive qu’à la suite d’une erreur sur un document important, son auteur la corrige avec la mention « je dis bien… » suivie de sa confirmation. 

Les pratiques et les coutumes communément établies doivent guider les responsables étatiques pour sortir des atermoiements qui sont de nature à gêner les avancées du processus de démocratisation du pays. Dans les sociétés en développement, dont le Gabon, plus que dans celles qui sont à un niveau de structuration plus élaboré, c’est à la fois un devoir et une obligation de conférer à la loi et au droit, valeurs sociétales fondamentales, une place de premier ordre pour garantir la paix, la tranquillité et la citoyenneté. Quand par mercantilisme, vénalité et mesquinerie les hommes et les femmes de loi dévalorisent leur précieuse et noble mission de rendre la Justice au nom du peuple ; ils donnent de facto mandat aux citoyens de se substituer à eux pour pratiquer la justice populaire qui a pour prétoire la rue et pour sentences le désordre et la violence. 

Au Gabon, les juridictions habilitées à rendre la justice électorale, et particulièrement la Cour Constitutionnelle, sont devenues les lieux de consternation, de corruption et de désolation où les intérêts collectifs et vitaux des populations sont immolés sur l’autel de l’abomination au profit des égoïstes intérêts individuels. Tout pouvoir judiciaire, qui a accepté de s’installer servilement sous le joug du pouvoir exécutif, contribue inévitablement aux déséquilibres psychologique, moral  et idéologique du peuple et ouvre la voie à la chienlit et à la haine. Or, il est mondialement admis, conformément aux principes de la loi et du droit universels, que le peuple, en sa qualité de souverain, est l’unique créateur des pouvoirs institutionnels ; en premier lieu l’Exécutif : la fonction présidentielle qui en est le summum et qui authentifie tous les autres, par la force de la loi  et le puissant sceau de la légitimité. 

En République, le Pouvoir d’Etat n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais une propriété privée, individuelle ou familiale qui se lègue par héritage. C’est une propriété collective dont l’unique dépositaire est le peuple qui est Souverain. C’est ce dernier, Institution suprême, qui confère le pouvoir en références aux dispositions légales et réglementaires et suivant une procédure, un processus et des principes démocratiques préétablis qui se fondent sur le vote majoritaire issu du libre choix du peuple. L’irrespect et la violation du choix du Souverain, du Peuple, par une institution inférieure (CENAP-Gouvernement-forces armées-C.C) sont des actes de haute trahison ; une usurpation et une provocation impardonnables. 

Les Etats nègres ont adopté les constitutions et autres textes de loi en les vidant de leur substance parce qu’ils n’en maîtrisent ni la lettre, ni l’esprit. Pour tout peuple et sous tous les cieux, la loi a une fonction d’harmonisation, de sécurisation et de régulation sociales. Contraignante, elle codifie les comportements des personnes physiques et morales. Traductrice de l’autorité et de la force publiques, elle est par son application transparente et juste, le concentré de la morale sociale ; son miroir. Elle nourrit et se nourrit de la justice et de la vérité qui en sont la sève. Toute violation de la loi par les femmes et les hommes qui en font profession et qui prétendent, après serment, rendre la justice au nom du peuple et de Dieu est un coupable blasphème, un accablant rabaissement juridico-institutionnel passibles de lourdes sanctions. 

Quel juriste sincère, compétent et expérimenté peut, en conscience, affirmer que le résultat du scrutin présidentiel du 27 août dernier est conforme au droit, à la loi, à l’éthique et à la morale ?  Qu’il traduit le choix et la volonté de corps électoral ? Les gabonais, les simples d’esprit compris, connaissent le nom du vainqueur de la présidentielle. Il n’y a que les renégats à toutes les valeurs, à toutes les puissances, à toutes les idéologies et adeptes de la fraude qui feignent de l’ignorer. 

Tout gabonais homme et femme, quel que soit son âge, doit se prononcer clairement quand l’occasion lui est donnée, et suivant sa conscience, sur la dramatique crise sociopolitique du pays. Tous ceux qui ont bénéficié des contributions multiformes du peuple gabonais pour acquérir une formation générale, technique ou professionnelle ont le devoir de rendre au pays ce qu’ils ont reçu de lui. Ils doivent faire des suggestions pour contribuer à la recherche de la solution afin de retrouver la tranquillité de la vie collective. Les opportunistes-arrivistes et autres indécrottables tribalistes doivent être démasqués et placés en face de leurs minables œuvres. 

Chacun doit mener une action sans songer aux avantages et aux gains à obtenir. Il faut assurer au peuple un minimum de bien être et d’aisance matérielle, sociale, spirituelle et morale pour le mettre en confiance et en phase avec ses gouvernants. C’est pour cela qu’il faut être juste, et dire la vérité sur les préoccupations communes du moment. Cela relève du devoir patriotique et de la considération humaine. Sans haine et sans passion, il faut rendre la justice et la vérité applicables afin de les valoriser. 

Ping est le choix des électeurs.

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