21 oct. 2010

LA LOI EST DURE... MAIS C'EST LE CHEMIN POUR "EMERGER" !

Les prescriptions divines de toutes les religions enseignent à l’Humanité toute entière, la conduite morale à suivre.
Et, tous les peuples de notre planète ont des règles, des us et coutumes pour sceller l’harmonie de leur vie en société. La finalité étant de créer un espace d’existence agréable et conforme aux aspirations de Tous.
Dans les Etats dits modernes, la Loi est érigée en règle absolue et moralise les actes des personnes physiques et morales. Les obligations, les devoirs édictés et les droits reconnus aux citoyens ne sont rien d’autres qu’un appendice de la Morale divine qui doit guider et imprégner toutes les actions sociales des Hommes : production, commerce, loisirs, religion etc…
Cette Morale se trouve imparfaitement transcrite et mal adaptée dans les textes de loi qui sont les principaux gardes fous et les protections communes des habitants.
Dans leur Essence et leur Ethique, les lois n’ont pour raison d’être que de codifier les comportements, les agissements pour que le citoyen prenne une place normale dans un lieu de vie collective donné. Les lois ne devraient traduire que le sens élevé de la conscience de l’homme dans son processus d’intégration dans la Nature, dans son développement social et pour son amélioration culturelle et spirituelle sans lesquels, l’Homme se situerait continuellement et encore au voisinage de l’animalité.

Tout Homme, en sa qualité de créature divine, n’a que deux grandes formes incontournables d’intégration dans la Vie, la Nature et la Société. Ces Intégrations qui sont intimement combinées contiennent toutes les autres.

L’une de ces intégrations se fait par Temps et l’autre par l’Espace. Il existe une intégration divine, exceptionnelle et rarissime, car réservée aux grands initiés ; et qui n’est rien d’autre qu’un don de Dieu qui s’obtient soit par la grâce du donateur, soit par le parfait Amour de son Prochain : c’est la combinaison des deux autres (Temps et Espace) par l’Infiniment Grand.
En vérité, l’Homme est un « sous-produit » divin qui s’oblige à édicter les lois non pas toujours pour le bonheur de la collectivité vivante, mais très souvent pour le bien être d’une oligarchie sociale, politique, financière pas même représentative ou émanant de la volonté du grand nombre.
Pour ce faire, et méconnaissant ce qu’est la Loi et ce qu’elle traduit et représente, cette dernière se trouve souvent bafouée et violée sans scrupules, par ceux-là même qui font serment  de la confectionner et qui ont pour mission de l’appliquer pour la faire respecter afin d’en évaluer la portée et l’emprise sociales.

Combien sont les citoyens qui se posent la question de savoir pourquoi il existe parmi les lois un semblant de hiérarchie ? Pourquoi l’une d’elle est appelée « Loi Fondamentale » ? Combien comprennent pourquoi il existe des propositions de loi et des projets de loi ? Pourquoi, malgré le principe de la séparation des pouvoirs, l’Exécutif intervient, souvent avec succès, dans le domaine législatif?
Comme par malheur, c’est aux périodes cruciales, quand  le Souverain, c'est-à-dire le Peuple, doit faire la libre démonstration de sa puissance créatrice en renouvelant les Institutions publiques par le vote libre, que la complexité et la complicité entre les Garants des Institutions et les Hommes de lois entrent en conflit outrancier avec la Volonté et les choix du Peuple.
De la Loi Fondamentale, on passe à la confection des autres lois dans les domaines politique, social, économique, financier, culturel, commercial, etc.
La Loi capte les problématiques, les situations  et les phénomènes sociaux auxquels le Pouvoir d’Etat veut trouver une solution.
On constate cependant que toutes les lois ne sont pas forcément bonnes et/ou ne sont pas toujours acceptées par tous les segments socioprofessionnels et politiques.
En tant qu’appendice de la Démocratie, la loi devrait traduire les préoccupations de la majorité des habitants. Or, pour que la majorité des habitants comprennent l’essence des lois, il faut qu’elle soit porteuse d’une culture juridique qui n’est pas encore très répandue parmi le Peuple, ce handicap est toutefois compensé par le bon sens et le sens du discernement qui sont encore le privilège « des simples Gens du Monde ».
C’est par la Loi que des catégories sociales ont, de tout temps et à toutes les époques dominé et continuent à dominer les autres. Plus que la Loi, c’est par le Pouvoir que la loi confère aux Institutions et aux hommes qui les dirigent, que des franges de la population ont été et sont dominées à travers la planète. La domination par des positions de pouvoirs d’une minorité sur la masse se nomme dictature. Et, la dictature se situe à l’extrême opposé de la Démocratie.
L’Histoire du Gabon des deux dernières décennies, placée sous le sceau de la Démocratie, s’est caractérisée par la révision ou la réforme de trois lois qui peuvent être rangées parmi les plus importantes du Pays, ce sont :
- La Loi Fondamentale : la Constitution, qui a été tripatouillée moult fois, et dire que sa vocation est d’être exceptionnellement touchable.
Tant qu’une Constitution est blasphémée et méprisée, elle cesse d’être le support et la référence juridiques supérieures et, dans ce cas, aucune autre loi ne pourra plus guère prendre une place noble et servir de lumière ou de boussole à son objet.
- La Loi de finances : par son caractère répétitif annuel, éclaire sur le rythme et l’organisation du travail administratif et technique des agents de l’Etat et des représentants du mandat populaire.
Les  nombreux retards constatés au cours des dernières années, et les précipitations qui en découlent, dans sa confection par l’Exécutif, son examen et son vote tardifs par le Parlement et son exécution inachevée par la Gouvernement dénotent de l’incapacité de l’Administration à gérer le temps, les prérogatives et les délais que la Loi édicte en la matière.  
- La Loi électorale : la dernière grande référence juridique du Gabon qui tient sa préciosité du fait que sa mise en œuvre, lors des scrutins, mobilise à la fois les populations et les Institutions officielles les plus indiquées à traduire la volonté d’équité et de justice des responsables du Pays.
C’est ce texte qui provoque malheureusement le plus grand nombre des conflits et de crises dans le Pays depuis près de vingt ans.
Outre ses insuffisances, les modalités d’arbitrage contenues dans cette loi sont si mal appliquées, que les Institutions chargées de la gestion des choix des citoyens par le vote sont dévalorisées, voire détestées. Aujourd’hui, la Cour Constitutionnelle, la CENAP, le Ministère de l’Intérieur et ses démembrements locaux, c’est d’elles qu’il s’agit, courent après leur honneur et leur dignité.
De là découlent l’indifférence des gabonais à l’égard des élections et le fort taux d’abstention qui en résulte et qui rend illégitime certains élus à tous les niveaux de fonction et de représentativité.
C’est la mise en œuvre de cette loi qui montre très clairement que « force est à la Loi », et, « si nul n’est censé ignorer la Loi », il est des moments où la Loi détruit les mœurs. Non point tant que la Loi soit en soi mauvaise, mais, les hommes et les Femmes chargés de son application manquent d’impartialité, d’objectivité, de sagesse, d’honneur, et de patriotisme.
Les crises et les conflits post électoraux, successifs, plus ou moins violents, qui éclatent à travers l’Afrique francophone sont moins causés par le contenu des lois électorales que par la médiocrité et l’inconsistance des garants de leur mise en œuvre.
Nos sociétés qui sont dites de tradition orale ont beaucoup de mal à s’approprier les normes des valeurs écrites ;  quand bien même ces valeurs sont réputées avoir été confectionnées par  les nationaux.
L’autre écueil vient de ce que les Lois sont toutes écrites en français, langue que beaucoup d’africains ne maitrisent pas et qui est la langue officielle de travail dans nos Etats.
Puis vient le fait que de nombreux juristes ne se réfèrent qu’à la lettre, sans pénétrer l’esprit des lois. Ceci les conduit à les pervertir et à rendre des sentences partisanes, subjectives sans fondement juridique mais politique.
C’est dans la droiture, la justesse et la qualité des jugements rendus que se trouvent la noblesse et la gloire de la Loi et de ses  Hommes.
La Loi pour la Justice, qui condamne ou libère le justiciable, a ses propres obligations, ses devoirs et sa puissance. Elle confère à ses  responsables le prestige lié à leur charge. La Loi des finances, à travers son objet, son processus, son exécution par l’utilisation des fonds publics procure une aisance matérielle à ses hommes. Ces lois rendent indubitablement difficiles les missions de ces responsables ; missions qui peuvent, comme pour la loi électorale, démontrer, aux populations, la volonté de créer un véritable climat de Paix sociale et bâtir une réelle Unité Nationale dans les Pays noirs, si elles sont bien conduites.
Or, la réputation de la gouvernance des Etats africains est que celle-ci est mauvaise, parce que faite de gabegie, de corruption, de détournements de deniers publics et d’incompétence.
L’observation objective et non partisane, à travers l’Afrique francophone, de la pratique de deux des lois citées ci-dessus : la Loi de finances et la Loi électorale donne une indication sur les limites, les ratées, les incohérences, les échecs et la démagogie qui caractérisent la gouvernance de cette  Afrique.
Le législateur en général, et quand il est africain en particulier pèche, non par mauvaise foi, mais pour le souci de défendre ses intérêts. Le péché commence par son appartenance à un parti politique, sa candidature pour ce parti, puis par son appartenance à un groupe au Parlement.
Le Senat et l’Assemblée sont des centres décisionnels qui nous viennent de l’ancien colonisateur et qui peinent à s’installer dans les mœurs de certains africains, plus habitués à pratiquer le débat consensuelle et le conseil plutôt que le débat contradictoire, cartésien ou  dialectique.
Pour pallier à ces carences et pour que nos instances de lois travaillent correctement et positivement, il faut relever le niveau des Parlements africains et définir le profil du parlementaire en relation avec les objectifs de développement des pays, et la nécessité de prendre des lois adaptées aux besoins fondamentaux de la société.
Au Gabon, pour donner à « l’Emergence » une réalité nationale active et patriotique, il faudrait méthodiquement et progressivement mettre en chantier toutes les lois, en partant de celles relatives aux Elections, à l’Organisation et au Fonctionnement des Ministères, à l’Immigration et à la Sécurité, aux Activités Commerciales, au Foncier, à la Criminalité et à la Garde à vue…
Il y a une perceptible dissonance entre le « Pacte National de Solidarité de Omar Bongo Ondimba » et « l’Avenir en confiance de Ali Bongo Ondimba ». Cette dissonance tient au fait que le Pacte est un Machin qui était destiné à masquer 40 ans d’un règne essoufflé, sans grandeur et sans ambition vives, tandis que l’autre, tout nouveau et tout beau, est une promesse d’espoir et un projet futuristes qui sont à leur commencement, « pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui ».
Or, quand un régime naissant succède à un système vieillot et décrié, l’Avenir se prépare sur la base d’un diagnostic objectif-critique dudit système, diagnostic à faire réaliser par des experts indépendants.
Il s’ensuit que la continuité prônée  entre l’ancien et le nouveau régime apparait comme incompatible avec l’objectif de faire, à terme, du Gabon « un pays Emergent ». On émerge à partir des bases assainies, propres et nettoyées.
Cette continuité, même de principe, doit cependant obligatoirement reposer sur une nouvelle Méthodologie philosophique, politique, organisationnelle et agissante qui nécessitera du temps, mais qu’Ali Bongo Ondimba doit planter avec les siens dès maintenant au centre de leur Stratégie politique.
Le but n’est pas de jeter aux lions les nombreux  agents publics, hommes et femmes, qui ont géré l’ancien système pendant de longues années et dont le pays a besoin. Le but est de reformer, de  redynamiser et de rajeunir en grande partie ce Système en se servant de la force que donne la Loi.
Puisque, à l’impossible nul n’est tenu, ce n’est pas à une « Rupture » que nous invitons, ce qui compliquerait l’action du nouveau Chef de l’Etat. Il s’agit de procéder à la « Restauration, au Redressement, à la Réactualisation de toutes les Institutions nationales » pour le bonheur de nos compatriotes et le rayonnement de notre Pays.
Tous les dirigeants des Etats du Monde ont des devoirs multiples. D’abord celui de gouverner le Peuple avec sagesse et dignité, ensuite, le devoir professionnel qui les oblige à remplir en conscience leurs responsabilités, puis le devoir spirituel et intellectuel qui consiste à aimer son peuple et à le servir loyalement et fidèlement. Il y a surtout le devoir envers Dieu qui se traduit dans la Morale sociale qui s’impose, sans exception, à Tous, et que la Loi formate et fait circuler, tel le sang dans les veines, dans tout le corps social, à travers la Justice.
Tout Pouvoir qui n’a pas l’habitude de remplir ses devoirs en s’appuyant et en appliquant ses propres lois ne peut prétendre, ni garantir les droits de l’homme ; ni avoir une Justice crédible, ni bâtir la Paix sociale. Un tel Pouvoir devient anti populaire et incapable d’insuffler le progrès collectif et réaliser la promesse de Confiance et de l’Emergence convergentes. L’Etat est condamné à faire respecter la Loi.
Après presque cinquante ans de gestion approximative du Gabon par l’ancien régime et l’échec y relatif, le nouveau régime gabonais à une opportunité historique pour engager la mise en place d’un nouveau mode d’organisation du Développement global du pays, en se servant de la Loi comme instrument d’action et point en recourant exceptionnellement aux combinaisons politiciennes qui n’ont pour finalité, que de retarder le Pays et de donner de l’importance aux imposteurs de tous les acabits.
Pour terminer cet écrit qui tente de situer la place de la Loi dans un contexte sociopolitique où cohabitent « les vestiges anciens » qui persistent à influer sur le cours des choses et le « Nouveau » qui préconise l’élévation de l’Homme, disons avec un Ami lointain inconnu que : 
« Pour atteindre les hauteurs divines, il faut avoir abandonné sur les pentes qui y conduisent, les appétits, les passions, les désirs ; il faut avoir été déchiré par la douleur, purifié par l’eau céleste. Il faut avoir conquis la douceur, la bienveillance, la foi ; appris à souffrir sans murmurer, à pleurer en silence, à dédaigner les biens et les joies éphémères du monde, à mettre tout son cœur dans les Biens qui ne passent Jamais ; et se dire : tous les hommes sont mortels, je suis homme, donc je suis mortel ».
Hélas !...Seul un petit nombre de créatures parvient à atteindre cette sublime forme d’Image Divine.  

Note :
Pour les besoins de l’exposé, la clarté de lecture et une compréhension aisée du texte, nous parlons d’ « ancien » et de « nouveau régime ». En réalité, rien pour le moment ne permet de recourir à ces qualificatifs de façon systématique : laissons le temps au temps. Un jour, nous saurons s’il y a continuité dans la ressemblance ou nouveau départ. 

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