La loi des nombres veut que la probabilité d’avoir des qualités ou des défauts, dans deux groupes distincts, est plus élevée dans la population la plus importante. Mais, dans une population humaine donnée, il n’y a jamais que des idiots. Le Gabonais souffre psychologiquement, moralement, il souffre de faim et de l’insécurité dans les villes et les villages. Cette souffrance est surtout le fait de ses semblables qui prennent des parts qui devraient revenir aux autres. Ils prennent jusqu’aux vies des autres pour leur « bonheur ». La détention du pouvoir suprême est une lourde responsabilité qui exige sagesse, discernement, écoute et dialogue. Il faut se parler et arriver à des points d’accord pour la paix de tous.
Le climat politique actuelle, qui est caractérisé par une méchante et sournoise crise multiforme, n’a pas l’air de préoccuper les gouvernants qui continuent à se comporter comme si tout allait pour le mieux dans un Gabon prospère et qu’il n’est pas urgent de prendre des décisions courageuses et porteuses d’accalmie.
Comme dans une méprise générale, les gouvernants traitent la colère qui se dégage des tréfonds des populations avec une naïve et blâmable légèreté qui s’apparente au dédain et à l’indifférence.
Certes, le pouvoir a pris des dispositions en plaçant des agents, gardes fous, à l’intérieur de l’opposition et aux côtés des personnalités politiques, de la société civile et des médias les plus-en vue.
Le pouvoir a dû mobiliser ses moyens de surveillance et de veille, tout autant qu’il confectionnerait des plans de répression, si les luttes frontales qui sont en gestation arrivent à maturité et éclatent en violents affrontements sociaux.
Sauf que, la violence, la vraie, n’épargne jamais ses instigateurs et ses exécutants, elle les poursuit jusqu’à la sanction.
Avec quelque retard, l’opposition UFC vient de comprendre qu’en cas de vives tensions politiques qui prépareraient les grands soirs, il faut être intransigeant avec les traitres, les filous, les stipendiés de tous les acabits que les régimes utilisent et manipulent quand ils sont en difficulté.
L’histoire de l’espionnage des militants des mouvements politiques en lutte contre les régimes fantoches et répressifs du monde nous enseigne qu’à toutes les époques, ce ne sont pas les individus qui parlent le plus fort et insultent violemment les régimes qui sont les plus déterminés et les plus intègres.
Tous les groupes de combats socio-politiques ont plusieurs fois été infiltrés par les agents du pouvoir, des personnages grassement entretenus à coups de millions de francs et disposés à tous les piètres et bas stratagèmes qui ont pour objectif de décapiter le mouvement, de décourager les quelques honnêtes patriotes et finalement de tromper une partie du peuple et de ramener leurs auteurs à la bestialité.
Si l’on veut se mettre à la disposition de son pays pour aider à trouver des solutions aux difficultés en cours, il n’est nullement besoin de faire un détour du côté de ceux qui prennent le risque de préconiser des solutions de changement au nom de la multitude et pour le bien être de la grande masse des citoyens.
C’est que grâce à Dieu, toutes les personnalités présentes et actives sur la scène politique actuelle se connaissent peu ou prou. Ceux qui ont trempé dans le prestigieux mouvement originel qui a permis la réinsertion de la donne démocratique dans le pays savent, par expérience, qu’aux périodes de divergences tranchées entre le pouvoir et ceux qui se disposent à parler au nom du peuple, il y a toujours eu des contacts secrets formels ou informels, sains ou malsains qui se nouent sans bruits et transpiration pour tenter de parvenir, par les négociations, à un consensus qui préparerait une décision politique de portée nationale.
Si les camps en crise actuelle ne se conforment pas à cette exigence, si les contradictions s’exacerbent au point de ne plus laisser place à aucun espoir de rapprochement, et si les acteurs majeurs des deux camps sont sincères et restent inflexibles sur leurs positions, il y a à craindre pour le Gabon qu’un violent éclatement incontrôlé et douloureux survienne pour tous, à cause de quelques maladroits politiciens.
L’opposition vient de prendre deux décisions très importantes et très courageuses. D’une part, en se rendant à l’intérieur du pays pour mobiliser les populations autour de la tenue de la Conférence nationale souveraine qu’elle souhaite ; et surtout, elle a décidé qu’avec ou sans l’adhésion, l’accord ou la participation du pouvoir, la CNS se tiendra.
Ces décisions sont d’une importance politique et tactique capitale, à condition que leur faisabilité soit méthodiquement préparée et mise en application sans passion, comme l’affirmait notre compatriote et frère Ona Essangui sur TV+.
Peut-être ne fallait-il pas annoncer la seconde avant sa conceptualisation et sa finalisation….
Dans une conjoncture aussi turbulente que celle que nous traversons, toute annonce et toute promesse doivent être tenues.
Dans le cas contraire, on s’affaiblit, on se détruit, on se discrédite. Les concertations, les conciliabules, les discussions, le dialogue, les poignées de mains, même de façade, sont des ingrédients politiques qui donnent à la parole son pouvoir divin.
Tout refus à ce niveau constitue un acte anti démocratique et anti populaire. Le pouvoir se comporte comme s’il attend que le temps qui passe fasse son travail de sape pour désarmer l’opposition de la volonté de la tenue d’une conférence souveraine.
Cette stratégie du pourrissement peut-elle aboutir à désorganiser, à démobiliser ; voire à pousser au renoncement ? Toutefois, les derniers discours et les actes des membres de l’UFC des dernières semaines confirment la détermination de l’opposition, et surtout, la radicalisation idéologique de ses ténors.
En face, le pouvoir fait le mort et se donne une contenance en faisant comprendre qu’il s’occupe des questions qui touchent à la vie des gabonais.
Les questions qui sont au centre des préoccupations des gabonais sont celles de la nature du Pouvoir en place, de la qualification et du choix de ses hommes, de sa gestion des institutions, des biens et de l’état de la psychologie sociale du peuple.
Le pouvoir ne donne aucune indication susceptible de faire comprendre au peuple qu’il a compris sa démobilisation, ses appréhensions, ses doutes, son embarras et son indignation.
Rien ne semble faire prendre conscience au Chef de l’Etat et à ses fidèles collaborateurs et partisans que le gabonais est devenu insensible à son œuvre, qui pourtant, laisse encore entrevoir quelques lueurs d’espoir.
Même les interventions des sages et des patriotes qui se prononcent de façon objective et désintéressée sur le « mal gabonais » ne le touchent point. L’opposition vient d’exclure Louis Gaston Mayila (LGM) de ses rangs.
Elle n’a rien fait d’autre que remettre LGM à sa vraie place qui n’est certainement pas dans l’opposition, mais du côté du pouvoir. Notre « frère » Mayila a toujours été un homme libre, un épicurien opportuniste pour qui rien au monde ne vaut une existence agréable, sans difficultés, sans contraintes, sans pression.
L’erreur a été de l’accepter dans le groupe, en particulier à l’UPG avant l’UFC.
D’autres gens se réclamant de l’opposition tomberont leur masque prochainement, quand la radicalisation obligera les uns et les autres à adopter une posture politique claire face au régime de l’émergence.
Toutefois, les jeux ne sont pas faits, le pouvoir détient encore, parce qu’il a le pouvoir, un atout majeur : les finances publiques qui sont, en combinaison avec les armes à feu, le dernier et le plus sûr recours de tout Etat.
Nous l’avons vécu et expérimenté en 1990 à Port-Gentil, quand, au moment le plus sensible de la révolte populaire, le pouvoir décréta l’Etat d’urgence puis de siège et procéda à l’arrestation d’opposants patriotes...
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, tout est recommencement avec des modifications et des ajustements. Le pouvoir et l’opposition sont sous la direction et le contrôle des anciens opposants et responsables politiques étatiques, témoins et acteurs vivants de 1990.
L’homme noir semble souffrir d’un mal qui annihile en lui l’esprit critique et scientifique.
Le catholicisme nous a appris que par Amour pour nous, le Christ est mort crucifié ; mais lui, refuse de mourir par amour pour d’autres.
Comment quelqu’un d’ailleurs, quoique des nôtres, a pu se donner à la mort pour nous sauver ?
Comment croire à ce récit et, dans le même temps, tuer l’autre par amour pour les apparats de la vie terrestre ?
Le mystère du Christ est vivace dans toutes les communautés linguistiques du Gabon.
Où est AMO s’interroge les impies qui souhaitent sa fin. Où était le Christ avant la rencontre d’avec Jean le baptiste ?
Qui a dit que nos traditionnels sanctuaires ancestraux sont inopérants ?
Qui les a voués à l’interdit pour ne privilégier que la franc-maçonnerie, le vaudou ou la sorcellerie ?
Comme Christ, les Grands Initiés sont avant tout animistes. Tous les éléments de la création sont pour eux manifestation et incarnation divines.
Les ignares y mêlent la sorcellerie qui n’a pour but que de démontrer l’abaissement de l’homme par sa soumission aux éphémères délices du monde.
Où sont ces Êtres que d’autres ont qualifié de grands et considéré comme puissants ? Moïse, Abraham, Samuel, Saul, David, Salomon, Jacob, Krishna, Pharaon, Napoléon, Bismarck, Marx, Engels, Lénine, Eisenhower, Hitler, Mao, De Galle, Kennedy, Guevara, Lumumba, Nkrumah, Mba, Sankara, Jean Paul, Mobutu, Mitterrand, Bongo, Macias et bien nombreux autres encore.. . CHRIST ?
Ils sont sous terre ou ailleurs. Pourquoi et comment la plage d’observation des faits réels et têtus vécus ne permet pas aux hommes vivants de se préparer à leur fin en répandant l’Amour, la bienveillance, l’amitié et la fraternité quand ils détiennent, entre leurs mains, le destin de leurs contemporains ?
Pourquoi et comment le pouvoir qui n’est qu’un instrument parvient-il à réduire à l’esclavage l’homme, qui est la plus noble et la plus merveilleuse créature divine, ou supposée tel ?
Autour de ce questionnement se trouve la problématique suivante : qui de ceux qui se comportent sur terre en scélérats, voyous, méchants ou de ceux qui recherchent la correction, la raison ou l’Amour sont réellement les élus de Dieu ?
Il se pourrait que les meurtriers et leurs victimes se retrouvent au paradis et que les premiers soient les chefs des seconds. Les hommes mauvais ont peut-être mieux compris Dieu que ceux qui veulent le bien des autres sur cette terre.
Peut-être que leurs actes sont agréables à la fois à Dieu et au Diable et de ce fait, ils ont conquis toute la divinité. Sur notre terre gabonaise, j’ai vu des analphabètes dominer et humilier les intellectuels, j’ai vu des gens de mauvaise vie devenir des chefs respectés, riches et puissants, j’ai vu des mâles se transformer en femelles et des femmes se comporter en hommes, j’ai vu des hommes honnêtes et prestigieux, conformément aux normes et aux valeurs de la société, traités comme des voyous.
J’ai vu tout cela et j’ai voulu devenir mon propre Dieu.
Quels sont les actes les plus nobles et les plus vils qu’un humain peut poser en 70 à 80 ans de présence sur terre ?
L’acte le plus noble, reste indubitablement l’amour de son prochain ; le plus vil acte c’est indéniablement le meurtre de son semblable.
L’Amour est d’une simplicité enfantine. Elle est logée en chaque humain et se manifeste par la faculté de s’émouvoir et d’être sensible, triste et malheureux en présence de la misère et de la douleur de son prochain.
L’Amour détruit tout sentiment de haine, de méchanceté et conduit à la félicité et la compassion. Si la tristesse de l’autre ne vous attriste pas, l’on n’est pas encore un Etre d’Amour.
A contrario, le plus vilain acte qu’un vivant peut poser, lors de son passage sur terre, c’est de retirer volontairement et par intérêt la vie d’un corps d’homme.
Acte irréparable, et sans pardon, qui se colle à l’homme comme la peau au corps.
Quand on a séjourné pendant plus d’un demi-siècle sur terre, tout homme doit se sentir dépositaire d’un fragment du mystère divin.
Aussi, en assistant impuissant et triste à la douloureuse fin de vie de mes frères aînés, je me consulte et m’interroge en souhaitant partager, avec les autres initiés-croyants, ce qui est pour moi les ultimes convictions, les dernières interrogations et les finales expériences de mon passage sur terre.
Le texte de Salomon intitulé l’Ecclésiaste me plait énormément. Je me retrouve dans ses propos que j’ai fait miennes dès l’âge de 19 ans.
L’ignorance, la méconnaissance et l’obscurantisme sont parmi les pires ennemis de l’homme ; s’y ajoutent le doute, l’orgueil, la vanité, la domination…. la Connerie sous toutes ses formes.
Les gouvernants, qui ont présentement en charge nos vies, doivent comprendre que le Gabonais se plaint parce qu’il sait qu’il mérite mieux, et qu’il ne se retrouve plus dans ce qui lui est proposé, ce qui lui est offert et qui se fait.
A qui la faute ?
Au chef de l’Etat mais d’abord et avant tout à son prédécesseur et leurs amis de la Françafrique ou France à fric.
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