6 févr. 2013

VULGATES ET ELUCABRATIONS D’INITIE : NAÎTRE, VIVRE… VIEILLIR ET MOURIR.


Durant la vie, tous les rendez-vous de l’Homme se font avec l’Homme, et toujours pour une raison précise : se parler ou effectuer un acte consenti. Le rendez-vous est un arrangement, une décision concertée qui peut ou pas se concrétiser par une rencontre, une entente. 

Le seul rendez-vous qui n’en n’est pas réellement un est celui que l’homme a avec la mort. Et, il passe parfois par le vieillissement, qui commence dès la naissance et se propage en nous avec le temps qui passe.  En effet, la Vie de tout Homme se déroule dans le Temps et dans l’Espace qui sont les deux grands vecteurs de son insertion dans le Monde. 

L’homme veut durer, mais c’est un Etre fini ; il veut le paradis mais il  craint la mort. Sans qu’il s’en rende compte, son corps se dégrade continuellement. Si le vieillissement extérieur est visible et palpable, le vieillissement des parties internes est presque personnalisé, il est lié à la divinité, il est source de grandes souffrances et de douleur secrète. C’est la préparation à la mort. 

Tout vieillit : cerveau, cœur, poumons, intestins, estomac, reins, veines, muscles, nerfs… Tout comme la peau, les cheveux, les dents, les lèvres, les mains, les ongles, les bas ventres et leurs prestigieuses, sensibles et sensuelles parties : vive Adam, vive Eve !

J’ai l’intime conviction que c’est entre 15 et 17, âge des joies sans mélanges, que se forge la personnalité de tout homme après un rassemblement des qualités et des défauts qui vont progressivement se modifier, s’adapter et se manifester à l’âge adulte. 

Les écritures nous parlent des prophéties des anciens d’Israël avant l’avènement du Christ dont les activités et le cheminement étaient prédéfinis. Leur accomplissement n’a été que la révélation de son destin caché. La mort corporelle, qui est au bout de la vie biologique et charnelle, n’est que le constat final et le concentré de l’incarnation, de la logique et de la volonté divine. 

En vérité, aucun homme qui nait ne meurt, il y a enfoui dans chaque corps humain, une part d’invisible qui nous échappe à cause de la lourdeur de nos os, des eaux, du sang, de la chair ; mais aussi à cause des préoccupations matérielles liées au maintien du corps en bonne santé. Cette dernière n’est rien d’autre que l’équilibre et l’harmonie entre le corps visible et le corps invisible de l’homme. Pour maintenir cet équilibre et cette harmonie entre les deux formes de corps, l’homme s’adonne ou se soumet  à plusieurs activités contraignantes indispensables, prescrites par sa nature biologique qui le lie aux éléments de la création divine : il mange ; fait la toilette ; s’abrite ; au mieux, sous un toit ; boit, dort, parle, réfléchit et médite ; marche, écoute, pleure, rit, fête, aime  et fais l’amour ; souffre, s’active à s’occuper en cherchant un emploi ; il Prie… 

C’est la recherche de la satisfaction de tous ces besoins et l’exécution de ces actes qui le mettent en contact perpétuel avec les éléments de la création qui le porte inexorablement  vers la mort en passant par le vieillissement qui est une sorte de longue passerelle positionnée entre le jour de la naissance et celui de la mort. Toutes les activités plaisantes et désagréables que l’homme exerce participent au vieillissement de son corps… 

D’autres éléments comme le soleil, la pluie, le vent, la nourriture y contribuent tout autant. Le nouveau né, tout neuf qu’il paraisse, a en lui inscrit tous ces processus y compris le vieillissement et sa compagne la mort qui est inscrite dans tout ce qui appartient à Dieu. Ce n’est pas surprenant si dans l’âge enfantin, on nous donnait de Dieu, l’image d’un vieil homme à la barbe longue, silencieux, sage et juge de nos actes. Aussi, fallait-il éviter les mauvais actes, qualifiés de « péchés », cette ignoble invention qui appartient aux dogmes établis par les milieux de domination morale et spirituelle. 

L’Homme naît et meurt, entre ces deux extrémités, il vieillit ; même s’il meurt quelques instants après sa naissance. Une vie humaine peut être une référence, en bien ou en mal, selon l’époque, d’après les œuvres et suivant l’appréciation de ses autres et des ascendants. Hitler n’est pas vu comme Napoléon, Mussolini comme De Gaulle, Lumumba comme Mobutu, Sankara comme Bokassa etc. 

Les prédispositions, les traits de caractère de chaque homme se façonnent enfant et explosent quand il est placé devant les choix de vie dans la société aux contacts des autres. J’ai des amis de jeunesse qui étaient filous, menteurs, excessifs et impertinents ; et qui le sont restés, adultes, dans l’exercice de leurs fonctions. D’autres, au caractère trempé et humble en ont conservé de bons restes. La caque sent toujours le hareng, dit l’adage. 

Des traits de caractère que j’ai conservés de mon enfance se trouvent, entre autres, ma très grande sensibilité en face de la douleur des autres et mon rejet de la haine ; ma profonde indignation face à l’injustice et à l’égoïsme qui ramènent l’homme à la bestialité et en fait un sauvage, véritable animal social. 
L’homme ne vit pas dans un zoo, mais dans une société qui a des lois, des règles, des obligations, des devoirs… Quand un homme ou un groupe d’hommes prennent la posture de dirigeants d’un pays, ils doivent être conscients du poids de la très importante œuvre qu’ils doivent réaliser. 

L’homme, les hommes qui ont la charge de chef des peuples, de la vie des peuples, ne peuvent et ne doivent plus se considérer comme de vulgaires citoyens. Ils doivent se considérer et se comporter comme les dignes dépositaires et les premiers responsables de tout ce qui est « en bien et en mal » dans chacun de leurs compatriotes ; et trouver les moyens et les solutions pour l’amélioration de leur séjour terrestre, dans leur société…

Parce que, tout ce que l’homme fait à pour finalité de le maintenir en vie et agrémenter son existence. Il arrive pourtant que devant des difficultés jugées graves, causées par une vie sans espérances et perspectives de bonheur, l’homme soit placé dans l’obligation de remettre volontairement en cause son envie et sa nécessité de continuer à vivre au milieu des autres. Alors, il choisit d’écourter sa vie  en se donnant la mort par suicide. 

C’est seul le sentiment de l’absurde qui conduit à ce type de fin tragique. Il est impérieux d’encadrer l’évolution de nos jeunes dans leur acheminent vers la vieillesse. Quand le vieillissement d’un Etre est connu de tout son voisinage et le conduit à la mort, cette dernière sera perçue et acceptée comme normale. En revanche, la mort qui est provoquée et donnée par la volonté des autres et pour diverses raisons qui sont toujours maléfiques dont la haine, la jalousie, le besoin d’organes humains, la démonstration de puissance, les oppositions de valeurs et d’opinions, la recherche de pouvoir… est un acte bassement sacrilège qui ne peut jamais être réparé, ni par les tueurs, ni par les commanditaires, ni par leur descendance. 

Au fait, pourquoi a-t-on crucifié Jésus le Christ de Dieu ? Et qui a été impliqué de près ou de loin à ce mystérieux meurtre sublime et jouissif ? Christ, a été assassiné dit-on pour avoir dit qu’il est le fils de Dieu ; pour avoir violé le sabbat en guérissant un malade ; pour avoir dit qu’il pouvait relever le temple en trois jours…… trop de raisons ont été données pour justifier ce seul meurtre. Qui y a été mêlé ? Trop de personnes dont : Ponce Pilate, le Grand prêtre, Judas, quelques soldats et la foule, cette masse informe, versatile et contradictoire au milieu de laquelle se tiennent toujours des scélérats impies, ces hommes de malheur qui sont tantôt silencieux, tantôt bruyants ; mais tenant toujours dans la main une pierre pour lapider leur prochain, et qui ont préféré sauver la vie d’un criminel plutôt que celle d’un homme de bien. 

Le processus de vieillissement n’aboutit pas forcément à la mort, il peut s’arrêter à un âge qui ne serait pas assimilé à la vieillesse. Il ne veut nullement dire qu’on atteindra la vieillesse. Qu’on sera vieux. La preuve, le processus de vieillissement du Christ a pris fin, dit-on, à 33 ans. Et, c’est par la volonté de Dieu, communiquée aux hommes par lui-même, qu’il en a été ainsi. 

Si la vie de Jésus avait atteint la vieillesse, les difficultés qu’l aurait affrontées auraient été pire que les misères humaines qu’il avait en horreur et qu’il n’a pas pu, et qu’il ne devait pas éradiquer. Epargné de vieillesse, son Père a fait en sorte qu’il retournât prématurément à sa Maison, dans la gloire et la passion. C’est plus qu’à la vitesse d’une fusée propulsée vers le ciel, d’une comète ou d’une étoile filante dans le ciel, qu’un Vieil esprit (qui était au commencement) contenu dans un corps de Jeune homme, s’est séparé de celui-ci en dégageant une énergie et une puissance incomparables à toutes celles que l’on peut imaginer. 

Honte à ceux qui croient tuer l’Homme ! A l’exception du mystère de Golgotha, une sorte de proportionnalité inverse semble régir tout Etre vieillissant. La faiblesse et la lourdeur du corps vieux contrastent avec la légèreté et la capacité de vision, et de perception de l’invisible par l’esprit. Est-ce pour cette raison que, mômes, on nous a représenté « le Bon Dieu » comme un vieillard barbu, sage, solitaire et silencieux qui savait tout, voyait tout, entendait tout et était partout ? Sous l’impulsion de son esprit, le corps vieux est capable de lévitation. 

Quant au corps jeune, il est capable de gambades, de galipettes et de sports : d’efforts et de performances physiques. 

Il arriva qu’un vieil homme humilié par un plus jeune se mit à pleurer en regrettant sa bravoure et sa force passée :

O rage, ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie et ne suis-je vieilli dans les travaux guerriers pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?… 

Oui Monsieur c’est le passage obligé de tout vieillissant : les souvenirs, les regrets, les envies et les plaisirs inachevés qui alimentent, sur le tard, le caractère insatiable de l’homme. 

Quand on a assisté aux morts des êtres chers ; les uns enfants ou à la fleur de l’âge, les autres adultes, portant des rêves de grandeur irréalisés, d’autres vieux, on se rend compte de la faculté que Dieu, par l’intermédiaire de la mort, choisit ses appelés. 

Les prélats prononcent souvent une phrase à laquelle les fidèles ne prêtent pas une suffisante attention et qui pourtant est un Vérité éternelle, à savoir : « l’Esprit Saint fait de nous, une éternelle offrande à la Gloire de Dieu ». 

Dieu, pour se rendre invisible, a inséré enfoui et caché dans l’homme son esprit. 

Comprenne qui pourra et qui voudra ! 

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