Je destine prioritairement ce texte de vulgarisation,
produits de mes interrogations sur les saintes écritures, à la catégorie des
gabonais qui ont compris et qui ont perçu ou senti cette puissante force qui
vous envahit et vous conduit aux larmes, à la transe à la félicité ; à
ceux qui ont un jour seul où dans une foule entendu cette douce voix qui est un
vrai chant de tendresse et à ceux qui ont regardé, les yeux mi clos, ce
merveilleux halot de lumière multicolore formé de cercles concentriques à l’intérieur
desquels se tient le buste d’un Etre beau, trop beau, efféminé, au regard
immobile et pénétrant et au teint doré mat. Il vous parle avec son cœur en
s’adressant à votre cœur. Si vous doutez, il vous rassure… Qui est-ce ?
La loi de l’Unité des Contraires consacre la dualité, l’assemblage, le
mélange, l’union, le couplage et le jumelage des phénomènes, des évènements,
des sentiments etc. Comment peut-on mettre dans « un tout », des
choses qui semblent contradictoires ?
Nombreux évènements de la vie nous
placent devant la réalité implacable de cette loi. A la lecture des récits des
sages savants, des prophètes et des illuminés des temps anciens, nous constatons
que le Créateur de Tout est parti de la mise en exergue de cette divine loi. En
séparant la lumière d’avec les ténèbres qui étaient confondues, Il a posé
l’acte qui guidera par la suite tout le processus de son infinie
œuvre mystique; l’acte de création par scissiparité, par séparation
puis réunification des éléments qui seront, tantôt semblables,
tantôt distincts, tantôt divisés pour mieux s’unir par la suite.
Solitaire
témoin et unique juge de son œuvre, Dieu passera d’un duo aux composantes
contraires insérées dans une unité fatale (comme la femme enceinte et le
fragile fœtus qu’elle porte), à un positionnement qui couronnera sa puissance
par sa participation et sa propre appartenance à la formation de la première
Trinité spirituelle issue de celle de la chair : Dieu, Homme, Femme devenu
Père-Fils-Saint Esprit. Ainsi, de l’Unique (mono), on est passé au Duo, puis à
Trio (trinité) et à la multitude dont parlait le Christ, composée de chiens, de
petits enfants, de brebis, de frères, de serviteurs, de disciples, fidèles etc.
La loi dite de l’unité des contraires est infinie. Elle est soumise par la
complémentarité, à la diversité et sa principale forme est la dualité
comme : les Ténèbres et la Lumière ; le Jour et la
Nuit ; le Haut et le Bas ; le Bien et le Mal ; le Mâle et la
Femelle ; le Riche et le Pauvre, la Naissance et la Mort… bref elle
s’insinue et agit partout : dans le corps de l’homme, la nature, la
société, l’univers. Elle est universelle, intemporelle et infinie.
Avant que ne
soit créée la femme, Dieu a créé l’homme à son image, il l’a créé homme et
femme. Seul en apparence, l’homme était « jumeau », il portait la
femme à son flanc. On nous rapporte que lorsque le fabricant de l’homme décida
de séparer la doublure qui était auparavant greffée en lui, tel un chirurgien,
il anesthésia l’homme et le plongea dans un profond sommeil ; puis libéra
la femme de ses côtes.
Le rapporteur biblique ne nous dit qu’imparfaitement
comment s’est réalisé cet originel « accouchement par césarienne ».
Avant l’homme-femelle, c’est donc l’homme-mâle qui fut le premier à donner
l’existence et la vie à un Etre humain. Pourrait-on supposer que lors de
l’avènement de la femme et de son face à face avec Dieu, avant le réveil de
l’homme, il ne s’est rien passé dans cet aparté ? Nul ne peut dire et ne
saura jamais ce qu’ils ont fait, ce qu’ils se sont dits, ce qu’ils ont
accompli….
Ce qui s’est passé entre le Créateur et sa compagne pendant que son
ancien compagnon et rival, avec qui il avait formé le premier duo terrestre
était endormi. Inimaginable que Dieu et la femme soient restés muets ;
sans aucun échange, sans aucune promesse ou complicité entre eux ; point
de félicitations et de bénédictions de Dieu pour la Femme ?
La mise en
scène de cet épisode primaire de la description de l’œuvre créatrice de
Dieu est d’une grande complexité : un homme endormi, une femme
nouvellement créée et éveillée face à un Etre complet qui est à la fois mâle et
femelle ; soit au total deux hommes, deux femmes formant deux couples.
Dieu qui a créé l’homme à son image (homme et femme) va alors se retirer pour
laisser le nouveau couple évoluer sous son encadrement et sa supervision.
L’histoire biblique du jardin d’Eden commence avec le dédoublement de Dieu pour
fabriquer Adam à partir de la poussière, puis Dieu sépare Adam de son double
pour fabriquer Eve. Le mystère de la création de l’homme est aussi passionnant
que celui du péché adamique de la pomme et la mort du Christ sur la Croix. Tout
cela n’est que mystère et magie divine ; oscillant entre la Volonté, la
Connaissance, la Foi, l’Ignorance et la Soumission au créateur de tout.
Toujours placé sous la loi des « contraires assemblés », sur laquelle
repose l’œuvre divine et le destin des vivants, le couple divin va se retrouver
dans un environnement étrangement bâti, peuplé et habité ; avec
deux arbres aux vertus et propriétés spéciales placés au milieu de la
place ; l’un porteur de la connaissance de deux contraires qui sont le
bien et le mal, assorti de l’interdiction pour l’homme de le manger ;
l’autre ayant la faculté de faire accéder l’homme à la vie éternelle.
Il y
avait, dit-on, en ce lieu une créature de Dieu, mauvaise et rusée dont la
beauté était et est si éclatante qu’elle fascine encore
aujourd’hui ; le serpent. C’est dans ce décors mystico-magique que sera
définitivement sceller l’histoire complète de l’humanité sous les signes
de l’amour, de la malédiction, du péché, de la trahison, du doute, de la
douleur, du plaisir, du mensonge pour déboucher sur la mort terrestre de l’homme.
C’est dans ce cadre contradictoire, dressé par le créateur de Tout que ce
dernier adresse la parole pour la première fois ouvertement à ses créatures
avec colère. Contrairement à Abraham qui avait compris la nature de Dieu, Adam
et Eve avaient péché par naïveté et ignorance, parce qu’il semble que, quel que
fut l’arbre qu’ils auraient mangé, le sort de l’humanité semblait avoir été
prédéfini par Dieu. Le couple aurait gagné à manger les deux arbres en même
temps ou se les partager ; l’un mangeant l’arbre de la connaissance du
bien et du mal, l’autre celui de la vie éternelle…mais ! ils ont choisi de
manger le même arbre poussés par le serpent dont Dieu a dit au couple
« qu’il les domine ». Dieu s’adresse tour à tour à Adam qu’il maudit
et condamna à la souffrance ; à Eve fut puni d’accouchement dans la
douleur et de la faire soumission à l’homme…le serpent fut condamné à manger la
poussière, qui a servi à Dieu de créer l’homme, et donc à manger l’homme, et à
marcher sur son ventre.
Tour à tour, Adam accusa Eve, Eve accusa le serpent. Si
les deux premiers interlocuteurs de Dieu se sont exprimés pour se défendre de
leur acte, le serpent est resté extraordinairement muet, tel un complice qui
savait par avance la fin de l’histoire. Nous percevons comment dans cette histoire
de l’origine de l’homme et de la vie, la volonté d’amour de Dieu pour le
bonheur d’Adam et Eve se transforme en leurs contraires qui sont la
malédiction, la haine, le malheur, la souffrance, la mort.
La connaissance ou
la recherche de l’essence de Dieu permettent à l’homme d’être libre
et d’accepter la mort avec dignité, courage et en conscience. La vie et la mort
coexistent et se substituent l’une à l’autre. Ni le bonheur, ni le
malheur ; ni la pauvreté, ni la richesse ne sont éternels. Opposés en
apparence, ils sont unis par des forces invisibles qui gouvernent l’univers et
habitent l’homme.
La proximité de Dieu avec ses créatures est tellement simple,
que nombreux n’y accèdent pas par mégarde, inattention et négligence. La
divinité relève de la magie suprême qui est au centre de tout ce qui est, et
qui guide le destin du vivant jusqu’à ce que la force contraire prenne le
dessus sur l’autre pour transformer l’homme en Etre inanimé, en poussière.
Un
jour où je me sentais envahi par le vil sentiment de l’absurde qui vous fait
croire que vous n’êtes qu’éphémère et mortel, j’ai formé des phrases dont voici
un très court extrait :
Au-delà du réel terrestre obscur,
Mon Ame planait légère et sûre
Elle persista en vain dans ce détour
A rencontrer le Dieu Créateur de Tout…
Mais Dieu n’a qu’un lieu
C’est le cœur des Etres pieux…
Auprès six jours de travail acharné, Dieu pris du repos au septième… Ci-gît
Dieu le Père.
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