21 avr. 2013

L’HOMME, LA VERITE ET L'IGNORANCE : « SI VOUS VOUS TAISEZ, CES PIERRES CRIERONT !!! ».


Si la fortune sourit aux audacieux, on est alors tenté de croire que l’audace est abondamment répandue dans le monde. Mais, le  monde est si fermement placé sous l’emprise du mal, que l’on perdrait sa foi, en observant les agissements des individus qui se réclament  faussement de la vertu, du patriotisme voire de la probité morale. C’est un mal très grand de se faire passer pour ce que l’on n’est pas, de penser que ce que l’on fait est toujours juste, bien ou correct.

La loi de l’unité des contraires nous indique qu’une chose, ou un évènement peut être porteur d’éléments opposés, divergents et contradictoires ; sans pour autant qu’une chose ait une nature double, après que les contraires aient été mis en lumière.

Le patriotisme est l’une des valeurs qui démontre la grandeur des personnes qui en sont les adeptes, les pratiquent et les vivent. Il est totalement impossible d’aimer son pays, sans aimer les autres. Les deux amours forment un seul amour, quand l’Etre qui s’en réclame est sincère, intelligent et sage.  L’âge que le temps confère à l’homme, nous enseigne qu’il y a un temps pour chaque chose : un temps pour être jeune, beau, fort et téméraire, et un temps pour vieillir et être sage, poète, prophète, faiblir et gémir.

Au crépuscule d’une vie, tout homme se souvient et fait le bilan instantané des actes de celle-ci. Tous les grands esprits  passent par ces chemins aux itinéraires ressemblants, marqués par des sentiments variés, faits de regrets, de modestie, de gloire, d’envie ou de mépris, de joies et de peines, de spectacles et de faits sociaux divers,  amour du prochain : hommes, femmes, parents, amis, enfants,  petits-enfants,  de la nature et de Dieu et dédaigneux des nombreux apparats de la vie : argent, honneurs, pouvoir et autres attraits subalternes et fallacieux qui font croire aux vivants que tout mal, ou toute mauvaise œuvre sont possibles et pardonnés ; parce leurs auteurs sont des créatures à l’image de Dieu. Tout comme l’homme qui passe de l’enfance fragile à l’adulte robuste pour se retrouver dans la délicate vieillesse, tout évolue de l’inférieur au supérieur pour mieux préparer la fatale chute.  

La philosophie, et  la poésie encore plus, ne sont que des parts de la divinité. Conçues et enfantées par la réflexion et la méditation, elles naissent par la parole et grandissent grâce à l’éloquence traductrice de la parole divine. Quelles valeurs ont le soleil, la lune, les étoiles, les ténèbres, la lumière, le sol, les eaux, les animaux, les oiseaux, les plantes, les poissons… sinon une valeur divine complétée ou concrétisée par une valeur sociale et naturelle pour la gouverne de l’homme.

Tous les éléments de la création ont une valeur propre par elle-même,  mais aussi et surtout  une valeur en rapport avec l’homme pour ses besoins vitaux.

L’homme qui magnifie les éléments de la création par la parole poétique reconnait objectivement l’existence de Dieu. Cet aveu se trouve dans ses joies, ses succès, son bonheur, ses cris, ses pleurs, ses plaintes… Tout est propriété de la divinité qui les manifestent, qui les révèlent, les cachent ou les fait disparaitre.

Peu de choses appartiennent à l’homme, excepté tout ce qu’il porte, et qui ne peut se détacher de lui. Les parties externes et internes de son corps physique et astral que certains extériorisent par l’éloquence, l’intelligence, l’habileté, la virtuosité, la poésie, le génie, le talent, le patriotisme…. Ou par la méchanceté, l’orgueil, la jalousie, la violence, la cupidité, la bêtise, le vol…  Puisqu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, à contrario, il faut admettre que tout homme est imparfait.

De génération en génération, le temps colporte tout en guise de bagages : les nobles et les viles œuvres et personne ne sait à quelle destination il les dépose après nous.

La poésie et les écrits mystico-sacrés et de vérité sont ces appendices du temps qui rappellent aux générations d’après, les générations qui les ont précédées. On trouve dans les Ecritures et la Poésie, à toutes les époques, deux entités divines qui ont profondément inspiré et émerveillé les âmes sensibles, ce sont la Nature et l’Homme.

La Nature fascine les  Etres qui s’en approchent par la passion, la géniale sublimité de la pratique de la science. Au contact de la nature, nombreux scientifiques, par leurs recherches, ont acquis d’énormes connaissances qui leur ont permis de tisser des relations étroites et intimes avec les plantes, les herbes, les feuilles, les racines, les écorces, l’eau, le feu, le ciel, la terre etc. Cette connaissance aboutit à découvrir et à reconnaitre que Dieu y est présent.

Tout scientifique, grand, honnête et digne arrive à cette conclusion. En retour il peut recevoir de Dieu, par la grâce, une saine assistance spirituelle dans la conduite de son œuvre.

Un érudit français disait que : « nous avons tous un génie tutélaire qui nous inspire aux heures difficiles et nous dirige vers le droit sentier. De là, la poétique légende chrétienne de l’ange gardien ». 

Christ en est la parfaite illustration. Sa connaissance et sa maitrise des éléments de la création ont introduit en lui un puissant esprit ayant le pouvoir et la faculté de poser, sans efforts, des actes par sa seule parole devenue force transformatrice de la réalité. Parole de vérité et volonté de Dieu. Ainsi, il pouvait transformer l’eau en vin sans pour autant être vigneron, obtenir et offrir du pain sans être boulanger, obtenir et offrir du poisson sans pour cela avoir été à la pêche, soigner les hémorragies, les paralytiques, les aveugles sans avoir être médecin, marcher sur les eaux sans planche, ressusciter les morts sans les avoir tués.

Christ était capable de réaliser tous ces miracles parce qu’il avait réussi à loger la divinité en lui, et à se convaincre de la présence de Dieu dans tout ce qui l’environnait et au contact duquel il se trouvait,  tout en sachant, par avance, que son séjour terrestre sera de courte durée : il était seigneur.

Les initiés, les vrais, les grands qui ont entrevu le mystère de la création savent que tous bruissements ou émissions sonores provenant d’un homme, d’un animal, d’un oiseau, d’un insecte, d’une chose: verre, assiette, fourchette, cuillère, clef… d’un instrument de musique : guitare, cithare, batterie, flute, piano, harmonium, clairon, hautbois, trompette, balafon, tambour, harpe etc… Toute sonorité émise par l’une de ces créatures de Dieu, ou par les entités fabriquées par l’homme, expriment et véhiculent un message. Le bruit des gouttes d’eau de pluie sur le toit, sur le sol… sur une surface quelconque, le cri ou le chant harmonieux de l’oiseau (alouette, rossignol et autres), le grondement du tonnerre, les balbutiements du muet etc… : « Tout ce qui émet un son parle et porte sa raison ».

L’autre créature qui invite à la poésie est l’Homme. Particulièrement la femme, réputée symbole du charme et de la douce que Dieu a créé pour le bonheur de l’homme. Quand une âme sensible a perçu le divin dans les autres créatures, elle entreprend de les magnifier par la prose, le verbe, la tendresse, la poésie ou par l’art et la médecine qui sont les autant de relais entre certains hommes et Dieu. Au centre de toutes ces œuvres trône le Temps qui leur donne un caractère onirique. Toutes les grandes œuvres ont une portée poétique inaltérable qui les incorpore au temps, pour leur faire parcourir les générations. Héritages transmis d’une génération à l’autre, les œuvres humaines tombent, par périodes, dans l’oubli par la faute de ceux-là même qui en sont les destinataires et les bénéficiaires. Parce que la Beauté est d’abord d’essence sensorielle et d’excitation poétique, la majorité des poètes qui ont magnifié la femme, ont privilégié sa beauté ; ce message silencieux qui réveille le divin qui est en tout mâle. Peu ont mis l’accent sur son intelligence et sa sagesse.

Au-delà de cette reconnaissance de la divinité dans sa création, se trouve la connaissance du mystère de la fin de toute vie, de la fin du séjour terrestre de l’homme, le mystère le plus achevé de Dieu, celui qui a clôturé son œuvre au septième jour. Heureux ceux qui se préparent à cet évènement (dont nous en avons déjà parlé dans des publications antérieures) et qui est commun à tous, dans la foi et l’espérance de la sublime rencontre avec les siens : parents, anges, christ… La propriété foncière faisait des gens du passé des seigneurs et celle des biens matériels et de l’argent fait des hommes actuels des riches bourgeois. Mais, ni la possession des terres, ni la détention des biens et des masses d’argent ne donnent le ciel et la garantie d’une posture de Seigneur à travers le temps.

Le caractère éphémère des richesses terrestres contraste à la fois avec les bienfaits durables de l’existence invisible, sans retour au monde des humains et avec la vie sans fin de l’esprit.

« S’ils se taisent les pierres crieront…Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront jamais » avait dit Jésus.

La poésie porte une prophétie similaire. En vérité, nous sommes sur terre pour nous perfectionner et pour apprendre  à accéder aux secrets d’outre-tombe, en travaillant par avance, pour notre  infinie félicité par la pratique de la prière, de la charité et de l’Amour qui ont pour ingrédient la Douleur.

La douleur a plusieurs vertus, dont celle de  développer les forces viriles de l’âme, de la tremper pour la lutte et l’ascension, l’épurer, la mûrir, l’élever, lui ouvrir les portes de la vie bienheureuse.

De Musset, écrivain français, avait dit :

« L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. C’est une dure loi, mais une loi suprême, Vieille comme le monde et la fatalité, qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême, et qu’à ce triste prix tout doit être acheté ». 

Pour terminer ces élucubrations, nous affirmons que l’Homme est dépositaire d’une portion de la divinité. Par la poésie, la prière, l’éloquence parlée ou écrite, il dévoile Dieu.

Il s’accroche à la vie, soit par méconnaissance de Dieu, soit par la prise de conscience de son caractère d’Etre fini qui cependant lui font concevoir la vie éternelle. Son passage sur terre est un mélange de tout…

Ecoutons ce que disait l’un de ces grands initiés divin de son vivant : 

« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, dans la nuit éternelle emportés sans retour, ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ?... Quand prêt à quitter l'horizon de la vie, Je me retournerai encore, et d'un regard d'envie, je contemplerai ces biens dont je n'ai pas joui. Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui ». 

Certes à l’impossible nul n’est tenu…La leçon achevée de la vie est que le séjour terrestre est une école d’apprentissage et de perfectionnement par le travail, la prière, l’étude, la méditation, la souffrance… Il n’y a ni bonheur ni souffrance éternels, tout tient au bon ou mauvais usage que nous faisons de notre libre arbitre, ce don de Dieu, et des facultés et qualités que nous aurons développées et introduites en nous.

Le Bien (Amour) est la valeur suprême de l’univers. Mais, il s’agit à la fois de faire le bien et d’être bon. Le but de la vie terrestre de tout homme est d’éduquer son Ame par la souffrance, de lutter pour l’amélioration de la société. Il faut initier ses semblables aux splendeurs du Vrai et du Beau. Par la mort, la vie change simplement de forme et, le tombeau nous ramène au berceau, passage incontournable pour accéder à l’immortalité.

Aimer la vérité et la justice, pratiquer la charité, la bienveillance, être bon : tel est secret du bonheur dans l’au-delà. Tel est le Devoir.

Chacun porte son paradis et son enfer.

Note : certains passages de cet écrit sont de trois auteurs français : Denis, Lamartine et Musse.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire