Depuis des siècles, les malheurs du continent africain ont toujours été
provoqués pour les mêmes raisons et par les mêmes auteurs. Les raisons sont
d’ordre mercantile : c’est-à-dire économique, commercial
et financier. Les auteurs de nos difficultés et de nos crises sont d’une
part, les pays dits puissants qui sont à la recherche des produits pour assurer
le bien être de leurs peuples et d’autre part, les gouvernants et
dirigeants des peuples noirs.
La domination de notre race et de notre continent
a commencé avec l’arrivée des représentants des « puissances
occidentales » qui recherchaient des sphères d’influence à travers la
planète.
Dans cette quête destinée à s’accaparer des produits naturels
indispensables à leur progrès, les « occidentaux » ont commencé par
vider les territoires indigènes en récupérant nos forces vives de travail pour
les affecter à leurs propres unités de production.
Cette déportation des
énergies a largement bénéficié de la complicité des chefs autochtones, dont la
connaissance du monde se réduisait à leur village ; ce qui ne leur ne
permettait pas de savoir que d’autres peuples, vivaient dans des espaces
lointains organisés en développant les outils de leur domination et de
leur puissance, en concurrence ouverte avec d’autres.
Toute la
problématique entre les pays puissants et nos pays pauvres ; tout comme
les relations conflictuelles entre les gouvernants noirs et leurs propres
peuples ont un point de départ commun qui est l’esclavage. Le trio :
puissances étrangères, dirigeants africains anciens ou nouveaux et peuples
faiblement conscients des enjeux et des moyens de leur progrès forme
le socle du déshonneur et de la domination des Etats noirs contemporains.
Qu’est ce qui peut justifier qu’après avoir formé des personnes dans ses
prestigieux instituts, écoles et universités ; les anciennes
puissances coloniales, dont la France, n’arrivent pas à comprendre et à
concevoir qu’il est plus avantageux pour eux et pour les noirs d’avoir à la
direction de leurs Etats des chefs qui ont accédé aux valeurs qu’elles ont
introduites dans les territoires anciennement colonisés ?
Pourquoi des
universitaires, des énarques, des polytechniciens et autres de France
n’encouragent pas et ne conçoivent pas que nos pays soient dirigés par des gens
aux cursus, aux profils, aux formations voisines ou identiques aux dirigeants
de chez eux ?
Quelles explications donner au fait qu’en
Afrique, ce sont ceux qui recourent à la force, à la violence, aux
armes ou qui n’ont que des connaissances approximatives sur l’histoire de
l’humanité, sur les fondamentaux enjeux de la mondialisation ; qui ont
l’appui des puissantes institutions qui se réclament des droits de
l’homme ?
Pourquoi toute exigence de type « nationaliste » prise
par un dirigeant pour améliorer les cadres de vie de ses compatriotes est
perçue par l’occident comme un « casus belli » ?
Pour éviter les abus de pouvoir de la part des chefs, pour
éviter l’insurrection populaire et pour éviter les rébellions armées, il
faudrait qu’un vaste plan de clarification contenant et déterminant les
modalités pratiques sûres et incontestables de prise, d’exercice et de
succession du pouvoir d’Etat soit confectionné par les organismes
internationaux occidentaux et africains qui forment la « Communauté
Internationale » et dont l’influence sur les pouvoirs nègres est
notoirement avérée, en particulier lors de leurs interventions,
parfois, brutales, dans les crises sociopolitiques internes des Etats, lors des
soulèvements populaires ou des conflits post électoraux.
La volonté de
domination des Etats puissants et l’appétit de pouvoir des
personnalités constituées en oligarchies tribalistes ou
confessionnelles noires sont la cause de la perpétuelle
déstabilisation du continent noire, dont sa partie francophone est la plus
concernée.
Aux revendications socioéconomiques des habitants s’ajoutent celles
qui relèvent du pouvoir d’Etat : Liberté politique, transparence
électorale, respect des droits des citoyens, liberté d’expression, liberté de
presse, liberté d’entreprendre…Bref de la gouvernance et la gestion de l’Etat
pour assurer aux peuples les conditions de vie tranquille et
épanouissantes de façon durable.
La lutte pour la Liberté, pour toutes les
libertés, concerne à la fois les chefs d’Etat, les Gouvernements, toutes les
Institutions de régulation de la politique publique et les peuples. Il faut
éviter que chaque élection, « mineure ou majeure » organisée dans un
pays africain ne devienne source de crise sociopolitique.
Qui sont ces
observateurs internationaux neutres et objectifs qui viennent les superviser
sans connaitre les contenus des lois politiques (sur les partis politiques),
des outils électoraux (liste électorale) et la configuration territoriale
(démographie, communautés linguistiques) des Etats ?
Que faut-il
comprendre quand ils disent que « malgré quelques manquements et quelques
anomalies, le scrutin s’est globalement bien passé » ?
Après l’harmonisation du droit des affaires pourquoi n’engagerait-on pas un
chantier pour confectionner un « Code de Bonnes Pratiques Politiques,
Electorales et des Droits du Citoyen Africain : CBPEDCA » applicable
dans tous les Etats qui en seraient membre, en commençant par les Etats de
l’Union Africaine.
Les enjeux politiques, sous tous les aspects, ont causé trop
de dégâts dans les pays noirs depuis des décennies : guerres, assassinats,
destructions des infrastructures, favoritisme, tribalisme, copinage…
impartialité des gouvernants et des institutions officielles qui sont autant de
formes d’agressions physiques, morales, intellectuelles.
La situation de guerre qui a mobilisé les chefs d’Etat de la CEMAC autour
du Président Ali Bongo pour traiter de la préoccupante situation entre le
président centrafricain et ses propres compatriotes et compagnons d’armes est
le dernier épisode qui dénote de la faiblesse, de la fragilité et de la
mauvaise gouvernance africaine.
Quand un individu ou un groupe d’individus
s’installent à demeure au sommet de l’Etat par la ruse ou la force, il faut
s’attendre que tôt ou tard, d’autres individus contestassent leur position. Il
y a nécessité de réorganiser les procédures, les moyens et les bases sélectives
des candidats qui se destinent à accéder et à séjourner à la direction des
pays. La qualité de certains dirigeants africains et leur politique passée ont
donné à croire que n’importe quel individu pouvait diriger un peuple.
Des
notables indigènes, des commis coloniaux et autres caporaux téméraires et
audacieux se sont retrouvés à la direction des peuples avec le concours des
puissances extérieures dans le but d’avoir des interlocuteurs incultes,
analphabètes, étroits d’esprit et malléables.
L’époque actuelle est caractérisée par la mondialisation qui doit permettre
à chaque pays de se donner les moyens de se sentir à l’aise, à sa manière, dans
ses relations de partenariat avec tous les autres. Aussi, les peuples doivent
se donner librement leurs chefs, même s’ils se trompent en choisissant ;
tout comme ils doivent avoir la possibilité de les destituer quand ils le
jugent opportun.
A l’intérieur des Etats multilinguistiques, il demeurera une
force rétrograde qui s’opposera toujours à toute cohésion : c’est le
tribaliste dont le début de traitement et de solution se trouve dans la
pratique transparente de la « Justice Sociale pour tous », c’est-à-dire
la justice sous toutes ses formes.
L’application équitable de la loi envers
tous les citoyens est une base de prise de conscience qui rapproche
indubitablement le peuple avec ses dirigeants. Des chefs bien élus, légitimes
et pratiquant la justice garantissent la réduction du nombre et de la fréquence
des crises sociales faciles, spontanées, partisanes et politiquement
nuisibles pour les gouvernants et le pays. Se destiner à conduire la destinée
d’un peuple dans le monde actuel impose une bonne formation, une connaissance
de la logique internationale, une expérience et un réel parcours
professionnel ; la formation et la compétence dans l’une des
disciplines qui régissent les relations entre les Etats… Et aussi, obtenir le
suffrage majoritaire du peuple.
Plutôt que de se réunir pour ramener les
rebelles à de meilleures dispositions à l’égard des autorités centrafricaines,
il faut rechercher les causes profondes qui poussent l’institution supposée la
plus disciplinée et la plus armée d’une république à se révolter contre celle
qui incarne le sommet de l’Etat, le pouvoir suprême. La Démocratie n’est pas
force, elle est liberté et respect. Etat républicain, Pouvoir populaire et
légitime et Démocratie apaisée et partenariats internationaux rentables ; telles
sont les bases d’espoir pour l’avenir des pays et peuples d’Afrique au cours
des dix prochaines années.
Au Gabon, l’introduction de la biométrie dans l’organisation des
élections, et donc de la passation des pouvoirs par mandats de confiance, est
présentée comme le début d’une clarification, voire de la solution adaptée aux
problèmes politiques liés à l’accession ou à la succession aux pouvoirs.
L’adoption de la biométrie, en tant que réforme améliorante du dispositif de la
politique électorale actuelle, ne pourra avoir qu’une portée limitée. Seul un
pouvoir en phase finale de son règne est susceptible d’engager une telle
réforme avec audace, détermination et la volonté de la faire aboutir.
Si 2025
est fixé comme l’année de la perception concrète de l’émergence du Gabon, il en
découle que c’est le point d’achèvement des principales réformes engagées par
le régime d’Ali Bongo. La biométrie ne transformera pas par magie les
mentalités et les comportements des acteurs étatiques, des politiques, des
candidats et des électeurs. Le processus d’évolution vers la transparence
électorale sera lent et sous contrôle institutionnel.
Peut-on imaginer un Gabon
formé d’une base économique prospère, de réalisations sociales convaincantes et
bénéfiques pour les citoyens coexistant avec un système politique peu ouvert et
en déphasage avec la demande de démocratie et de dialogue ?
Face à cette
éventualité configuration, le camp du pouvoir doit subir une recomposition qui
verrait émerger des personnalités politiques honnêtes, sincères ; de vrais
patriotes démocrates soucieux de « l’équilibre des forces » et de la
liberté d’expression dans une saine compétitivité politico idéologique qu’il
faudrait réintégrer dans l’évolution de notre Démocratie.
Sans une
telle perspective politique, les succès, les réalisations et les bons résultats
économiques et financiers seront dévalorisés ; tandis que les
insuffisances et les faiblesses en matière de la démocratie politique serviront
de socle aux revendications et aux contestations populaires. Mettre en harmonie
les actions économiques avec les actions sociales et politiques est une œuvre
qui nécessite une Réforme Globale à placer sous la logique de la Démocratie
Libérale et Sociale.
Dans sa proposition pour le Gabon, l’Union Socialiste
Gabonaise (USG), parti signataire de la charte de la Majorité Républicaine pour
l’Emergence est adepte d’une Démocratie Economique et Sociale.
Pour l’USG, « La
Démocratie Economique et Sociale consiste à créer des
emplois et des revenus pour le plus grand nombre des citoyens et/ ou à les
inciter à créer des entreprises… C’est la Démocratie Economique et sociale qui
conduira à l’indépendance et à l’Emergence réelles du Gabon et de l’Afrique.
Elle est de nature à atténuer les crises sociales ».
Ceci étant,
Démocratie sans démocrates n’est que mortalité des valeurs et perte de temps.
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