4 mars 2012

ELECTIONS ET ALLIANCES POLITIQUES

Au moment où nous entrons dans un processus électoral, il est important que les citoyens, les militants et les sympathisants de tous les Partis politiques du  Gabon sachent qu’en politique, les négociations et autres alliances et accords sont des pratiques courantes dans tout contexte social qui se réclame de la Démocratie et nécessite l’Unité Nationale. Le Gabon se veut un pays en voie de démocratisation. Pour cela, chaque parti, tout en conduisant certaines actions de façon autonome, doit s’associer aux autres pour le triomphe des idéaux communs sur la base des principes et des valeurs qui sont des références citoyennes. 

En politique, plus que dans la vie civile, le rassemblement des Hommes, et la mise en commun des idées et les projets des partis politiques obéissent à deux éléments fondamentaux qui sont : d’une part le rapport des forces matérialisé par les positions dominantes et d’autre part l’intérêt du groupe concrétisé par une solidarité agissante. 

En effet, chacun des Partis, partie prenante à une action concertée vise à faire valoir ses centres d’intérêt, ses avantages et ses gains. Il y a cependant qu’en politique, la conduite d’un tel processus est fonction de la qualité des acteurs c’est-à-dire de leur formation, de leurs intérêts, de leur capacité à se remettre en cause et de leur philosophie de vie. Souvent, lors d’une négociation, certains participants mettent en avant les éléments les plus visibles qui apparaissent comme dominants et acceptables sans difficultés pour les interlocuteurs et les observateurs. 


Pour qu’une négociation réussisse, il faut y mettre un peu de morale et de franchise. S’il est vrai que la méfiance nait des expériences ratées du passé, il est tout aussi vrai que la connaissance du milieu doit permettre de faciliter l’aboutissement des négociations qui doivent être scellées par un accord, par un serment. Tout accord contient et traduit, plus ou moins, les rapports de forces entre ses négociateurs. Dans un contexte politico électoraliste comme c’est présentement le cas, les alliances se font soit avant, soit après le scrutin. Avant le scrutin, on s’unit  pour gagner les élections avec la promesse de gouverner ensemble le pays après la victoire ; dans cette phase initiale, il n’y a encore ni vainqueur, ni perdant. 

Les alliances ou les accords passés après les élections se tissent souvent « entre les gagnants », « entre les gagnants et les perdants »  ou « entre les perdants ». Dans ce dernier cas, très souvent, l’Alliance ou l’Union ne durent pas longtemps du fait de la situation née de l’échec. L’alliance ou l’accord politique est un moyen pour créer un cadre de solidarité pour  entreprendre une politique social dans l’Unité, la concorde et la confiance sans préjugés, sans complexe et sans à priori. Les alliances passées dans l’Opposition sont contestataires pour la plupart et celles de la Majorité opportunistes. Ces alliances ne causent pas les mêmes difficultés à leurs initiateurs. 

Dans un camp, c’est le manque de discipline et de concertation entre membres alliés qui provoquent la désunion ; dans l’autre, ce sont des plaintes relatives à l’hégémonie des uns, transcrites dans les discours de certains leaders. Ces difficultés qui fragilisent chaque bord politique sont mieux traitées et solutionnées dans le camp majoritaire que dans celui des opposants où les rapports des forces en présence sont exacerbés et pernicieux. Les meilleures alliances sont celles qui aboutissent à un robuste consensus ou à une franche ouverture politiques et qui tiennent compte de l’état psychologique, social et politique global du pays. Les populations gabonaises, librevilloises en particulier, ruminent en silence leur mal être, malgré les actions démonstratives de la volonté des gouvernants à améliorer le cadre et les conditions de vie de ces populations. 

Il importe que les dirigeants politiques étatiques sachent lire et décoder les silencieux messages qui proviennent des tréfonds du peuple et qui sont d’une sublime éloquence. Et comme toutes les grandes douleurs sont muettes, et que nous ne savons rien de ce qui pourrait arriver demain si la dévaluation du CFA est décidée et provoque les dégâts que toute décision de ce type entraine : Attention ! Parce que nul ne sait de quoi sera fait le lendemain, ni ce que le court terme nous réserve. Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ? On dit aussi qu’à chaque jour suffit sa peine… Oui, chaque jour enfante sa douleur.

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