Au
moment où nous entrons dans un processus électoral, il est important que les citoyens,
les militants et les sympathisants de tous les Partis politiques du Gabon sachent qu’en politique, les
négociations et autres alliances et accords sont des pratiques courantes dans
tout contexte social qui se réclame de la Démocratie et nécessite l’Unité
Nationale. Le Gabon se veut un pays en voie de démocratisation. Pour cela, chaque
parti, tout en conduisant certaines actions de façon autonome, doit s’associer
aux autres pour le triomphe des idéaux communs sur la base des principes et des
valeurs qui sont des références citoyennes.
En politique, plus que dans
la vie civile, le rassemblement des Hommes, et la mise en commun des idées et les
projets des partis politiques obéissent à deux éléments fondamentaux qui sont :
d’une part le rapport des forces matérialisé par les positions dominantes et d’autre
part l’intérêt du groupe concrétisé par une solidarité agissante.
En effet,
chacun des Partis, partie prenante à une action concertée vise à faire valoir
ses centres d’intérêt, ses avantages et ses gains. Il y a cependant qu’en
politique, la conduite d’un tel processus est fonction de la qualité des
acteurs c’est-à-dire de leur formation, de leurs intérêts, de leur capacité à
se remettre en cause et de leur philosophie de vie. Souvent, lors d’une
négociation, certains participants mettent en avant les éléments les plus
visibles qui apparaissent comme dominants et acceptables sans difficultés pour
les interlocuteurs et les observateurs.
Pour qu’une négociation réussisse, il
faut y mettre un peu de morale et de franchise. S’il est vrai que la méfiance
nait des expériences ratées du passé, il est tout aussi vrai que la
connaissance du milieu doit permettre de faciliter l’aboutissement des négociations
qui doivent être scellées par un accord, par un serment. Tout accord contient et
traduit, plus ou moins, les rapports de forces entre ses négociateurs. Dans un
contexte politico électoraliste comme c’est présentement le cas, les alliances
se font soit avant, soit après le scrutin. Avant le scrutin, on s’unit pour gagner les élections avec la promesse de gouverner
ensemble le pays après la victoire ; dans cette phase initiale, il n’y a
encore ni vainqueur, ni perdant.
Les alliances ou les accords passés après les
élections se tissent souvent « entre les gagnants », « entre les
gagnants et les perdants » ou
« entre les perdants ». Dans ce dernier cas, très souvent,
l’Alliance ou l’Union ne durent pas longtemps du fait de la situation née de
l’échec. L’alliance ou l’accord politique est un moyen pour créer un cadre de
solidarité pour entreprendre une
politique social dans l’Unité, la concorde et la confiance sans préjugés, sans
complexe et sans à priori. Les alliances passées dans l’Opposition sont
contestataires pour la plupart et celles de la Majorité opportunistes. Ces
alliances ne causent pas les mêmes difficultés à leurs initiateurs.
Dans un
camp, c’est le manque de discipline et de concertation entre membres alliés qui
provoquent la désunion ; dans l’autre, ce sont des plaintes relatives à
l’hégémonie des uns, transcrites dans les discours de certains leaders. Ces
difficultés qui fragilisent chaque bord politique sont mieux traitées et
solutionnées dans le camp majoritaire que dans celui des opposants où les
rapports des forces en présence sont exacerbés et pernicieux. Les meilleures
alliances sont celles qui aboutissent à un robuste consensus ou à une franche ouverture
politiques et qui tiennent compte de l’état psychologique, social et politique
global du pays. Les populations gabonaises, librevilloises en particulier,
ruminent en silence leur mal être, malgré les actions démonstratives de la
volonté des gouvernants à améliorer le cadre et les conditions de vie de ces
populations.
Il importe que les dirigeants politiques étatiques sachent lire et
décoder les silencieux messages qui proviennent des tréfonds du peuple et qui
sont d’une sublime éloquence. Et comme toutes les grandes douleurs sont
muettes, et que nous ne savons rien de ce qui pourrait arriver demain si la
dévaluation du CFA est décidée et provoque les dégâts que toute décision de ce
type entraine : Attention ! Parce que nul ne sait de quoi sera fait
le lendemain, ni ce que le court terme nous réserve. Ne dit-on pas que
gouverner c’est prévoir ? On dit aussi qu’à chaque jour suffit sa peine… Oui,
chaque jour enfante sa douleur.
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