5 mars 2012

PAROLES ET VULGATES D’INITIE

Dans cet écrit, pour un partage fraternel, j’attire l’attention des africains et des gabonais qui croient en leurs saines coutumes et traditions pour qu’ils continuent à faire vivre nos lieux de cultes ancestraux. Certainement que nombreux sont parmi vous qui ont été victimes de l’incompétence, des méchancetés et des violences des officiants de ces lieux, comme du reste, c’est le cas en d’autres Lieux. 

Élément déterminant de notre culture, la spiritualité est partie intégrante de notre histoire et de notre relation avec Dieu (notre Religion).Tout jeune gabonais, avant d’être ingénieur, médecin, pilote, ministre, prêtre, menuisier, entrepreneur, magistrat ou autres cadres, manœuvres, cultivateurs, ouvrier; devrait s’inscrire par l’initiation dans son cadre ancestral originel qui est le premier segment  de sa relation à Dieu. Lecteur, tu ne pourras mieux critiquer ce texte qu’après avoir cherché à l’assimiler.

L’image vile et déformée, largement répandue sur le Noir, est celle d’un être inconsistant qui aime la vie facile, faite de jouissances et de plaisirs. Dans ce groupe racial, le Gabonais est présenté comme la parfaite et fidèle illustration achevée de ce stéréotype ; voire son incarnation. Le terme péjoratif de «gabonite» résume le comportement, presque maladif, de certains de nos compatriotes, fait d’insouciance, de penchant à la facilité, de manque de rigueur et d’esprit de suite dans leurs actions, leurs actes et dans ce qu’ils entreprennent ; tant pour eux-mêmes que pour leur Pays. 


L’africain gabonais est, partout, critiqué pour son laisser aller, son manque de mordant et d’agressivité créatrice, son attrait pour les honneurs et les vulgaires délices du monde...Bref, pour son laxisme, sa légendaire paresse et sa fainéantise. Sans que cela soit vrai pour tous, voilà ce que généralement les observateurs pensent de notre pays et de notre peuple. Ils oublient, cependant, que ce sont nos aînés, ces pionniers pleins de fierté et de bravoure, qui ont accompli les éreintants travaux sous la colonisation, et qu’une partie non négligeable de nos compatriotes ont trimé et triment encore jours et nuits sur les sites pétroliers et autres chantiers forestiers et miniers. 

Ce sont d’abord les chefs coloniaux, ensuite les chefs des nouveaux « Etats indépendants » noirs, qui ont tué l’esprit conquérant et créatif chez l’homme noir. Les premiers, en le sortant brutalement, sans préparation, de son milieu naturel de vie où il pratiquait des activités directement liées à son existence. Le colonisateur a jeté l’homme noir dans des cadres, des systèmes et des modes de travail qui lui étaient totalement étrangers : chantiers forestiers, champs pétroliers, construction des lieux d’habitation, des infrastructures. 

Là, il a appris de nouveaux métiers faits de nouveaux gestes, de nouveaux comportements, un nouveau langage. La formation d’une administration locale a développé le mouvement d’intégration du noir au projet colonial tout en posant les bases de son acculturation. Les seconds, les dirigeants noirs, n’ont pas su maintenir vivaces les espaces anciens de vie des populations en les adaptant et en les intégrant au « modernisme ». Aucun peuple ne peut prétendre être fier et digne tant que son passé est entaché de déshonneur, d’humiliation et de honte mal effacés. Le présent de l’Afrique raconte clairement l’historique domination séculaire des peuples noirs.

LA "RELIGIONEGRE"

Dans le domaine des croyances, le missionnaire religieux blanc a apporté et imposé aux nègres, par la ruse et la peur, sa conception, sa représentation et l’histoire de la relation de ses ancêtres avec Dieu contenues dans la Bible. Il a fixé pour eux « l’Eglise », lieu où ils honorent désormais « le Dieu Unique ».

En conséquence, une grande partie de nos anciens ont délaissé et abandonné nos lieux et nos formes de croyances pour se tourner vers ce qui leur a été présenté comme indispensable à leur bonheur sur la terre et dans les cieux. Depuis plusieurs décennies, les croyances, dont la croyance en Dieu, ont une évolution catastrophique au Gabon. Dans ce domaine, une autre orientation doit être définie en partant de la configuration religieuse et des pseudos pratiques religieuses en cours dans le pays. Les croyances communes officielles apparaissent dans la participation des uns et des autres aux cultes religieux publics qui cohabitent avec les cultes secrets, ésotériques. Ici, l’engagement étant d’abord personnel, il faudra s’efforcer de trouver une base commune. 

Généralement, le Gabonais est un métis spirit-culturel ; syncrétisme fait d'un mélange de traditions ethniques locales et des apports extérieurs. Ce métissage se retrouve au niveau mystico-religieux où, l’initiation traditionnelle à nos coutumes s’est doublée des initiations aux divers cultes occidentaux, orientaux et autres importés, au rang desquels je considère l’enseignement et la formation scolaires et universitaires comme l’Initiation publique la plus longue et la plus objective par excellence.  Certains Gabonais qui ont eu la chance de s’initier proprement au Bwiti, au Djobi, au Mwiri, au Ngil se sont retrouvés dans la Franc-maçonnerie, la Rose-Croix, la Kabale, le Bouddhisme, le Christianisme, l’Islam sans toujours pouvoir, ni savoir faire la distinction ou la relation entre ceci et cela. 

Certains de ces Initiés, les « Grands Initiés » qui étaient dépositaires d’un merveilleux héritage magico spirituel ancestral, une fois en position de Pouvoir dans l’Etat, l’ont bradé ou marchandé au lieu de le mettre avantageusement au service du peuple et du bien de tous. Le renouveau et le dynamisme socioculturels et mystico-spirituels de nos divers cultes et rites doivent se faire sous le signe de l’ouverture, de la raison, du donner et du recevoir pour déboucher sur l’évacuation des pratiques maléfiques qui privilégient l’usage du sang humain d’autrui pour grandir en puissance. 

Si le sang est le siège de l’esprit, cela signifie que l’esprit est supérieur au sang parce que le Maître de la maison est le propriétaire de toute la maison. Il faudrait détruire tout ce qui, de près ou de loin, introduirait la saleté dans un Culte gabonais nouveau qui doit un jour se mettre au service du développement et du progrès du continent africain et de ses Etats. Au Gabon, les Sanctuaires des cultes ancestraux et tous les cadres d’initiation et d’éducation masculine et féminine à base d’Iboga, dans et par lesquels l’indigène recherchait, rencontrait et scellait sa relation avec Dieu sont devenus, pour un petit nombre, des simples lieux pour affirmer leur appartenance ethnique identitaire et compléter, presque en secret, leur fréquentation des religions et des sectes externes. Dans ces sanctuaires, des pratiques ignobles et des évènements maléfiques sont aussi vécus par les initiés et les initiateurs.  

LA "FRANCS-MACONEGRES"

Couverte de vrais faux secrets qui sont de plus en plus dévoilés à la face des profanes, la franc maçonnerie gabonaise est perçue, à tort ou à raison, par nombre de gabonais comme, la source et la responsable de tous les maux de leur pays. Son installation, depuis l’origine, au plus haut sommet des Etats noirs, et surtout son rôle dans la promotion socioprofessionnelle, et partant dans la facilitation de l’aisance matérielle et financière de vulgaires individus, lui enlèvent l’infime crédit, s’il en était, que certains voudraient encore lui accorder. 

Si le Catholicisme originel qui a accompagné la conquête coloniale de l’Afrique a ouvertement lutté et rejeté nos « Lieux Très Saints », où se pratiquaient nos cultes, en les vouant à l’interdit et en les qualifiant, à la fois par ignorance et par volonté de conquête dominatrice, de diaboliques ; la pénétration et l’installation de la franc-maçonnerie dans nos pays noirs ont été faites presque en cachette, en s’érigeant en cadre initiatique réservé et prioritairement destiné aux intellectuels et aux politiciens locaux qui s’en sont emparé pour en faire un outil de domination de la minorité sur la masse. 

Drapée de secret, de silence et de mutisme, les adeptes noirs de la franc-maçonnerie n’ont point, pour certains, oublié qu’ils étaient chrétiens, bouddhistes ou bwitistes. Aussi ont-ils continué à pratiquer cumulativement  et concomitamment tous ces rites, souvent, sans jamais comprendre ni déceler les subtiles liaisons positives inévitables qui existent entre eux. Peu nombreux sont ceux qui, appartenant à 2 ou 3 de ces rites ont eu assez de discernement pour établir une hiérarchie entre eux. Chrétiens, maçons, bouddhistes, bwitistes et autres initiés se retrouvent dans ces différents lieux de recherche de la « Connaissance » sans en privilégier un. 

Pour la méditation, le questionnement peut s’établir ainsi : quand un individu est initié à deux ou plusieurs cultes, n’y a-t-il pas forcément ou obligatoirement Un qui prend plus d’importance que les autres ? Et, si un Père donne à son fils un conseil en lui indiquant une voie et lui lègue un bien et si un Tiers en fait autant, qui, du Père ou du Tiers le fils devra obéir ? Ces observations sont d’une très grande importance pour comprendre les fourvoiements meurtriers et fétichistes de certains humains. Les francs-maçons chrétiens, semblent accorder la primeur à leurs pratiques et comportements religieux officiels du fait du caractère public de ce culte. 

Pour d’autres, le retour au culte ancestral se fait souvent après avoir découvert les limites ou les abus et les excès négatifs de leur choix. Sans conclure, comme beaucoup, que la franc-maçonnerie est foncièrement désastreuse, on constate cependant que sa pratique en Afrique présente des caractéristiques qui la dévalorise en l’avilissant. Des ragots des quartiers, aux témoignages accusateurs des anciens maçons, complétés par les récits pathétiques des victimes des pratiques maçonniques, des révélations des reportages et documentaires des communicateurs ; il nait, en définitive, un vif sentiment de rejet pour cette confrérie qui se veut noble, fraternelle et lieu d’acquisition de connaissances et de personnalité ; confrérie qui a formé et compté en occident des grands érudits philosophes, scientifiques, politiciens, littéraires etc. C’est par extraordinaire et sûrement une erreur d’aiguillonnage que nous avons pu entrer et voir, tout récemment, ce qui se passe dans un Lieu Saint maçonnique. Le secret est inhérent à tout culte ésotérique. 

Dans nos loges ancestrales aussi, nous officions en vase clos. Toutefois, certains initiés mesquins et bavards racontent à l’extérieur l’organisation et le déroulement des cérémonies sans pouvoir, grâce à Dieu, dévoiler la quintessence ; simplement parce qu’elle est strictement unipersonnelle. Et, c’est en elle que réside le véritable interdit qui s’impose à chacun et qui impose le silence à tous. Savoir se taire, rejeter ce qui est infâme, s’obliger à écouter, répandre la bonne humeur, dire la vérité sont, entre autres, les comportements qui caractérisent les vrais initiés. Le drame de la franc-maçonnerie gabonaise est d’avoir créé un malsain ilot de privilégiés, véritables oligarchie d’aristocrates, qui se sont toujours partagé une part importante du revenu national au détriment du grand nombre. Souvent sans envergure ni génie créateur et protecteur, ces satrapes exfiltrés minent tous les lieux de pouvoir et des activités économiques et financières en confisquant  la richesse nationale. Ils sont pour la plupart insignifiants, arrogants et même pas modestes et fraternels comme le leur recommande leur éthique. Certains, ceux qui ont fait rapidement fortune ne souhaitent même plus la proximité de ceux qui ne sont pas des « fraters ». Aux yeux de nombreux citoyens, ils sont cyniques, fétichistes, criminels et sans moralité. Par moments et pour se donner bonne conscience, certains font des dons aux pauvres qui sont incapables de se poser des questions sur l’origine de la richesse de leurs bienfaiteurs. Il faut manger. Nous les « sans tabliers », nous suivons de loin ce qui se fait.

LA FOI QUI VIENT DE LOIN

Les ordres religieux anciennement importés les plus pratiqués et les plus connus au Gabon sont le Christianisme : Catholicisme et Protestantisme et leurs variantes ramifications en Eglises éveillées ; l’Islam. L’adhésion à l’une de ces religions, quoique parfois de père en fils, laisse aux individus une relative liberté de choix à l’âge de raison. Ainsi, dans une même famille, certains peuvent être catholiques, d’autres protestants ou témoins de Jéhovah ; d’autres encore musulmans, bouddhistes. 

Actuellement, les Eglises de Christ sont en crise à travers le monde. Christ Jésus, ce grand Homme qui symbolise pour beaucoup la divinité  a aussi beaucoup de noms et de surnoms, parmi lesquels : Emmanuel, le Fils de l’Homme, le Fils de Dieu, le Bon Berger, la Porte Etroite, le Pain du Ciel, l’Agneau, le Cep, le Chemin, la Vérité, la Vie,… le Seigneur, le Maître etc. La durée a mis en évidence la fragilité des fondements de l’engagement sacerdotale des serviteurs du Maître... Cette faiblesse, sans être identique, est proche de celle d’Adam et Eve dans le jardin d’Eden parce qu’elle se rapporte régulièrement au sexe ; cette précieuse partie du corps humain que les religions ont lamentablement dévalisé en lui attribuant des propriétés maléfiques. 

La forme la plus grossière de cette crise est d’une  agressivité intenable. Certains hommes de Dieu pédophiles, qui connaissent les causes de la destruction des villes de Sodome et Gomorrhe, ne peuvent pas ne pas savoir que Dieu, dans un lointain passé a puni ce genre de pratiques quand elles étaient rendues publiques. Aux églises classiques du « Fils de Dieu », se sont ajoutées celles dites éveillées ou de réveil placées sous l’emprise des autodidactes religieux, audacieux et sans scrupules, qui prônent la vertu au point de cesser de considérer l’Homme comme une créature et de vouloir le déifier. Ces églises recrutent en menant une puissante campagne de proximité qui parfois, s’apparente à du harcèlement. 

Les vices des églises éveillées gabonaises sont nombreux, à en croire les publications de la presse : escroquerie, tuerie, viols, adultère, arnaque, subordination, humiliations, divorces, tromperie sont le lot de ces églises à travers les actes et les comportements de certains de leurs responsables. La morale de toutes ces insanités est que l’Homme est un Etre fini et non infini ; il doit se considérer comme tel ; y compris quand il sert une cause se réclamant ouvertement de Dieu.

L’HOMME, L’IMAGE DE DIEU

L’Homme est une créature, nous a-t-on dit,  comme les autres ; sauf qu’il a été créé à l’image de Dieu par Dieu. De ce fait, il est dépositaire de certains attributs divins. Puis,  Dieu envoya son fils Jésus sous la forme, non pas d’une Femme, mais d’un Male, sur terre pour le salut des péchés humains ; rien à voir avec les autres éléments de la création que sont les animaux, les poissons, les oiseaux, les arbres, les plantes etc. Toutes les parties et tous les organes du corps humains fonctionnement de manière coordonnée pour le maintien de la vie dans celui-ci. Parmi ces organes, la bouche, les yeux et les oreilles ont des vertus  particulières qui s’affirment lors de l’initiation de l’individu. Les yeux voient et pleurent, les oreilles écoutent et entendent, la bouche parle, chante, pleure, crie, rit et mange etc. Que dire des poumons, de l’œsophage, du rectum, des reins, de l’estomac, du cœur, du cerveau, des veines, du sang ? 

CES MERVEILLEUX ET MAGIQUES REPAS

Nous retenons trois principaux évènements festifs décrits dans la Bible ; à savoir, le très célèbre maudit repas du Jardin d’Eden ; celui de Cana où l’on rencontre Maitre Christ aux noces pour assister à son premier miracle, en compagnie des siens ; là, on le voit en train de parler, de manger, de boire, d’écouter… et surtout le pathétique et mystérieux agape pascal final pris avant sa séparation d’avec ses fidèles.  

Le repas que Jésus offre à ses douze disciples en guise « d’adieu » n’est rien d’autre que le pendant des deux autres ; celui qu’Adam, Eve et le Serpent  prirent dans le célèbre jardin, et celui des noces de Cana en présence de sa mère. Le trio (3) d’Eden s’était contenté d’un « Fruit défendu », source de la « malédiction ». Il nous est rapporté qu’après avoir mangé, le couple a fait une magique découverte. C’est l’œil, organe de la vue, qui va leur révéler la vérité. Cette vérité n’était nullement qu’ils étaient noirs ou blancs, grands ou petits, riches ou pauvres, gros ou maigres ; cette vérité était qu’ils étaient nus. 

L’humanité doit se souvenir et retenir qu’après le premier repas des premiers Hommes créés par Dieu, la première réalité qu’ils ont connue, leur première découverte et leur connaissance de la création du monde étaient leur nudité, par laquelle le monde continue à se peupler par l’accouchement de la Femme dans la douleur et dans le sang. Le repas de Cana est riche d’enseignements en ce qu’il lève un coin du voile ; non point seulement parce que Jésus change l’eau en vin ; mais surtout parce qu’il donne à une entité de la Création inodore et incolore, une odeur et une couleur qui est spéciale à cette époque, le rouge, qui rappelle le sang. La colère de Christ Jésus contre sa mère semblait dire « patience Femme, comme tu as saigné, mon sang coulera aussi, mais qu’ils attendent encore un peu, bientôt il sera disponible pour Tous ». 

Quant au mystico magique agape offert aux 12, on assiste à une cérémonie magistrale au cours de laquelle le Seigneur affirme son pouvoir sur l’Homme, cette image de Dieu. On pourrait imaginer son attitude :le regard allant d’un fidèle à l’autre et se poser sur les lieux invisibles ; écoutant les interrogations des uns et des autres, répondant fermement aux questions posées, souriant, entrevoyant ce qu’il allait subir et puis surtout, comme il est dit dans la Bible, et donnant ses consignes avec autorité : 

« Au cours du repas, il pris le pain, le rompit et rendit grâces et le donna à ses disciples en disant prenez et mangez en tous, ceci est mon corps livré pour vous ; de même, il pris la coupe, rendit grâces en disant prenez et buvez en tous ceci est mon sang versé pour la multitude ». 

Sans en connaitre le contenu complet, on sait cependant qu’il avait au menu, de la chair et du sang humain, tout aussi défendus. Il est notoire de rappeler que ce n’est point que le Maître de séance ait servi une chair et un sang étrangers à ses convives, mais, il a donné les siens aux siens, non plus pour la « malédiction » mais bien pour la bénédiction et pour leur gloire. Les enseignements à tirer de cette superbe page du christianisme portent sur la promesse d’éternité que Christ fait. Aussi, la promesse étant une dette, tout homme, en particulier tout initié, doit considérer que le Christ est en lui et qu’il lui  doit « quelque chose ». 

Notons la présence et le comportement remarquables de deux grandes figures féminines, Eve et Marie, dans les deux premiers repas tout en notant l’absence de présence d’une Femme au cours du dernier souper. Avant l’arrivée des missionnaires occidentaux et leur apport religieux, les nègres connaissaient Christ sous d’autres appellations. En vérité, c’est moins une question de nom, de surnom ou d’appellation que de  la connaissance de l’essence de l’existence de l’univers et des œuvres de l’homme dans l’univers. Voilà un des aspects du mystère christique. Dans ce mystère, le « Repas », quoique muet, prend une importance majeure parce qu’il fait partie des Etres présents choisis par les humains réunis dans un but précis qui est de célébrer le mystère de l’esprit.

DU VISIBLE A L’INVISIBLE

Seul ou combiné au silence, au son, à la parole ; le Repas conduit tout Initié à l’émerveillement, à la douceur, à la félicité qui lui impose l’existence de Dieu et à la rencontre avec Christ. Tous les noms des Etres que la bouche prononce, sans avoir une présence physique, palpable ou visible, mais ressentie, sont du monde de la Magie, au sens suprême du mot. Il est de Dieu comme il est de la parole et des mots. 

La parole est ouïe, invisible et sentie ; elle prend forme avec l’écriture ; puis avec sa matérialisation. Un mot en parole peut ne pas se matérialiser ou alors imparfaitement. C’est le cas des mots vent et feuille. Le vent est prononcé ou écrit. Il se matérialise quand il souffle sans être visible, quoique, senti sur la peau et manifesté par les mouvements divers de la poussière, des feuillages et autres vagues. Le mot feuille suit la même logique. Dieu, Nzame, Jéhovah, Elohim, Allah etc… sont prononcés et s’écrivent ; cependant, ils ne sont pas soumis au sens de la vue mais se manifestent à l’initié par la révélation, la méditation, la vision, le songe sans que cela soit qualifié d’hallucinations. 

Au cours du Repas sacré, la participation des organes des sens est importante  pour connaitre les choses à priori cachées. Le processus de toute Initiation obéit à cette logique, qui, à un moment donné met en branle tous les sens de l’homme : le Toucher : la Peau, la sensation cutanée ; le Gout : la Langue la bouche; l’Ouïe : l’Oreille, l’écoute, le son ; la Vue : les Yeux, la vision ; l’Odorat : le Nez, l’odeur, les sens qui atteignent un fonctionnement optimal et coordonné et vous poussent vers la connaissance immédiate et absolue d’un recoin du monde secret, de Dieu. C’est la Bouche, par le repas spécial, qui démarre le mécanisme qui vous conduit à l’état d’extase sublime avec pour catalyseurs, le son à travers les notes d’instruments et les chants sacrés. 

Les profanes et certains niais qualifient l’Iboga de plante hallucinogène parce qu’ils ne savent pas que cette créature à la faculté de servir de révélateur et de  stimulant à tous les sens ; de les synchroniser et d’harmoniser leur fonctionnement pendant une durée au cours de laquelle leur fonctionnement coordonné et la haute intensité de leur activité transmettent à l’esprit une force qui  fait entrevoir aux adeptes une infime partie de la sublime page de l’humanité, de sa création et de son créateur. Là se trouve le secret des « Grands Initiés ». Heureux ceux qui ont connu ces saints et voluptueux instants dans les différents lieux de culte cités ci-dessus. Une fois cette miette d’éternité entrevue, plus de peur, plus de méchanceté gratuite, plus de pratique maléfique contre son prochain ; seules sont recherchées, les valeurs qui entretiennent l’Etat de l’initié jusqu’à sa fin futur. 

Le résultat est que l’Initié devient hypersensible à tout ce qui, touchant à l’existence terrestre, rabaisse l’Homme en le rendant malheureux. La différence entre l’Iboga et la drogue est que la drogue procure du plaisir et détruit le corps par sa consommation répétitive, elle maintient son consommateur dans les sphères terrestres subalternes de dépendance ; tandis que l’Iboga procure une période d’extase qui projette dans la haute et invisible sphère des esprits, où trône l’Esprit Saint. Iboga n’est, ni une drogue, ni une plante hallucinogène, c’est un Etre spécial qui fait partie de la création et qui a ses vertus, ses propriétés, ses qualités, ses défauts et des missions à accomplir. 

Les arbres fruitiers ou non, les légumes et les plantes médicinales, les comestibles ou pas ; à l’exemple de l’okoumé, l’ozigo, le santal, le hêtre…, Les raisins de la vigne, les pommes du pommier, les bananes du bananier, les radis, la salade etc. qui ont aussi leurs propriétés. La spécificité de l’iboga est qu’elle n’est pas une nourriture courante mais occasionnelle et sacrée qui pousse dans un Eden nouveau pour la Gloire de Dieu et l’élévation des Hommes en leur permettant d’accéder, par révélation, aux choses cachées de la création. Si l’on reconnaît qu’après avoir mangé une pomme, qui est le fruit d’un arbre, les yeux du couple d’Eden s’étaient ouverts à la connaissance du Bien et du Mal, ramenée à leur nudité ; pourquoi n’accepterait-on pas qu’après avoir mangé l’Iboga par la racine, l’on puisse entrevoir un mystère divin. Or, si le  récit Adamique de la Pomme est réel et véridique, le second, celui de l’Iboga  l’est aussi ; Ou alors, ils sont tous deux des affabulations. 

Les choses cachées sont à Dieu, les bribes révélés sont aux Hommes : Comprenne qui pourra !

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