Cet écrit est
prioritairement destiné à ceux qui ont les indispensables clés pour décoder certains
messages spéciaux. Son contenu, à dessein haché, accentue cette
caractéristique. Si l’homme est un loup pour l’homme, il sait aussi se montrer une
merveilleuse créature d’essence divine. Je Pense donc je Suis.
L’écrivain français A. de
Musset avait dit que « l’Homme est un apprenti, la douleur est son Maître,
et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert. C’est une dure loi, mais une
loi suprême, vieille comme le monde et la fatalité, qu’il nous faut du malheur
recevoir le baptême, et qu’à ce triste prix tout doit être acheté ».
Quoique quelque peu exagérée, cette pensée est d’une portée infinie. On peut
logiquement la ramener à la « Passion du Christ » qui, par son sang
versé sur le Golgotha a racheté les péchés du monde, comme nous le rapportent
les écritures. La personnalité de tout Être Humain se forme à plusieurs niveaux,
dont la Famille dans laquelle, jeune, il tire de ses parents les
enseignements et les pratiques qui constitueront les fondations de sa future
personnalité adulte.
C’est d’abord en côtoyant ses parents, ses grands-parents,
ses frères et sœurs, puis d’autres gens extérieurs, qu’il apprendra ce qu’est la vie de groupe,
la solidarité, l’Amour du prochain, les joies et les peines des jours qui se
suivent sans ressemblance. C’est d’abord dans nos familles que nous
expérimentons, sans formalités ni contraintes externes, les valeurs qui nous
serviront de références. Tout Homme n’a que deux principales insertions dans la
société ; l’une, géographique par l’espace, l’autre historique par le
temps et, celles-ci sont parfaitement traduites dans la pièce d’état civil de
chaque nouveau-né appelée « Acte de Naissance » qui contient les
informations basiques de tout vivant.
En effet, l’examen de ce document donne
de précieuses informations, quoiqu’incomplètes, sur chacun de nous: nom
prénom, date de naissance, lieu de naissance, coutume, nom du père, nom de la
mère… visa de l’autorité. Deux informations manquent à ce niveau à cause de leur
caractère spécial, ce sont la photo du visage encore trop neuf et déformé à la
naissance, et l’empreinte digitale à cause de la fragilité du corps du nouveau-né.
C’est, devenu adulte, que l’homme se découvre à lui-même et aux autres. Ses
choix seront liés à sa perception de l’humanité et à l’importance qu’il donnera
à ses impulsions, à ses besoins et à la manière dont il voudra les satisfaire.
Du banc de l’école au lieu du travail jusqu’à sa vieillesse, il posera des
actes qui vont donner de lui une image,
soit de fidèle continuité ou contrastée ; soit de successives médiocres ruptures
intempestives qui feront de lui un Etre compris ou incompris, adulé ou méprisé par
ses contemporains. Produit de la société, c’est surtout, Homme Politique, s’il
opte pour une carrière politique, qu’il s’exposera immanquablement au jugement
des populations, à travers des actes qui s’incarneront et se traduiront par son
discours politique.
Le discours public traduit, quand il est juste, les
convictions et les élans de cœur de son auteur. Les orateurs qui se réclament
du siècle français des lumières et du socialisme, sont adeptes d’un discours
qui tente de réconcilier la politique d’avec l’exigence christique de vérité et
d’Amour ; même si l’on répète sur tous les tons que la politique n’a rien
en commun avec les sentiments, la réalité est que la politique est l’agrégation
des sentiments particuliers de partage, exprimés à travers la demande populaire
d’une vie collective meilleure.
Oui ! La politique doit s’intégrer les
sentiments nobles ainsi que les valeurs qui émanent de la masse. La raison
d’être des idéalistes est qu’ils veulent l’amélioration et la transformation
positives et continues des conditions d’existence de l’Homme social. Pour cette
raison, s’il s’élève au Gabon un compatriote ou un groupe de compatriotes qui démontrent
en actes et proclament dans leurs discours le rêve de faire du Gabon un lieu de
vie agréable pour tous, quelle créature dotée d’intelligence peut ne pas
s’accorder avec cette vision ?
La politique est un domaine où le parjure
et la démagogie sont pratiqués sans vergogne et si certains tentent
d’introduire dans ce domaine des élans de cœur, c’est uniquement parce que leur
engagement politique se justifie d’abord par l’amour pour leur pays, leur
peuple et l’humanité. Engagement personnel vivifié par le gout de Liberté, de
Vérité, d’Amour et de Justice qui surpassent tout sentiment subalterne, fait
d’égoïsme, de jalousie et de petits calculs. Ils sont partisans de la grandeur
et de la dignité du Gabon dans une Afrique qui cherche à se débarrasser des
tares nées de la colonisation et accentuées par la néo colonisation et par la
dictature de certains dirigeants du continent.
La Démocratie politique ne
s’accommode pas de l’unanimisme, elle repose sur la diversité d’opinions, le
débat contradictoire, la liberté d’expression, le compromis. S’il arrive que les opinions, les positions, les
divergences politiques soient
radicalement opposées, on recourt au dialogue et au consensus. Tout processus
Démocratique doit élaborer ses principes d’autogestion que les leaders
politiques doivent s’approprier sans les avilir et sans les trahir. L’absence
de bases consensuelles de gestion de la Démocratie s’apparente, soit à faire de
la poésie sans le savoir, soit à pratiquer la science sans conscience ; l’un
et l’autre ne sont que ruinent de l’Ame.
Que tous les partis et leaders
politiques se réclamant de l’opposition n’aient pas pris part aux dernières
élections législatives relèvent certainement des conclusions des analyses contradictoires
des uns et des autres. Une fois de plus divisée, l’opposition a défendu des
positions opposées. D’abord « pas d’élections sans biométrie » ;
ensuite, « il faut aller aux élections pour ne pas pratiquer la politique
de la chaise vide ».
Les opposants qui ont été battus aux
législatives ont indiscutablement fait une très mauvaise analyse du contexte préélectoral
qui, pourtant, donnait des faits publics
clairement établis qui étaient de nature à les instruire et qui sont : un,
que la biométrie n’a pas été mise en place avant le scrutin ; deux, que
l’Union Nationale, nouveau parti de l’opposition qui était formé en majorité
par les candidats malheureux des présidentielles a été dissout suite à une
monumentale erreur de l’un de ses responsables qui a attendu un an avant de
s’autoproclamé vainqueur de la présidentielle ; trois, que les élections
partielles ont été marquées par les
« défaites » de deux « poids lourds » de cette opposition
dans l’Estuaire et l’Ogooué Lolo, ce qui constituait un signal fort pour tout
analyste politique ; quatre, qu’il fallait prendre pour piste de réflexion
que le PDG avait commencé à préparer sa victoire aux législatives très tôt après
la victoire de son candidat à la présidentielle ; cinq, que la
nouvelle opposition, avec tous ses chefs, n’a point entrepris, avant l’appel au
boycott des législatives, une tournée nationale pour se rapprocher des
populations de toutes les provinces du Gabon en vue desdites législatives…
Toute
élection se prépare et se gagne grâce à une forte mobilisation des troupes. La partie
de l’opposition qui n’est pas allé aux votes peut se satisfaire d’avoir
conservé son capital d’estime auprès de ses partisans. En revanche, celle qui y
est allé doit maintenant se démener pour redorer son blason. Objectivement, il
manque à l’opposition gabonaise un
leader charismatique, vertueux, ayant le sens du discernement et l’esprit du
sacrifice. En Afrique, non seulement être opposant n’est pas banal ; mais surtout,
la condition d’opposant est très compliquée à gérer sur le long terme parce que
l’alternance, et surtout la succession au pouvoir d’Etat y passent rarement par
l’opposition.
Même la cohabitation est encore un lointain rêve. En conséquence,
la stratégie politique de tous les partis doit reposer sur le patriotisme et la
formation de leurs futurs dirigeants, en faisant en sorte que la Démocratie
permette la détection de jeunes compatriotes talentueux dans le monde
politique. Pour terminer, paraphrasons un vieux lutteur français qui s’est
battu pour la République et qui avait écrit que : « Ainsi, toujours
poussé vers de nouveaux rivages, dans la nuit éternelle emporté sans retour, ne
pourrons nous jamais sur l’océan des âges jeter l’ancre un seul jour….Quand,
prêt à quitter l’horizon de la vie, je me retournerai encore et d’un regard
d’envie je contemplerai ces biens dont je n’ai point joui, pleurant de mes
longs jours l’espoir évanoui ». Le patriotisme seul peut grandir et purifier
l’homme politique désintéressé et Idéaliste.
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