4 mars 2012

IDEALISME ET NIHILISME POLITIQUES

Cet écrit est prioritairement destiné à ceux qui ont les indispensables clés pour décoder certains messages spéciaux. Son contenu, à dessein haché, accentue cette caractéristique. Si l’homme est un loup pour l’homme, il sait aussi se montrer une merveilleuse créature d’essence divine. Je Pense donc je Suis.

L’écrivain français A. de Musset avait dit que « l’Homme est un apprenti, la douleur est son Maître, et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert. C’est une dure loi, mais une loi suprême, vieille comme le monde et la fatalité, qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême, et qu’à ce triste prix tout doit être acheté ». 

Quoique quelque peu exagérée, cette pensée est d’une portée infinie. On peut logiquement la ramener à la « Passion du Christ » qui, par son sang versé sur le Golgotha a racheté les péchés du monde, comme nous le rapportent les écritures. La personnalité de tout Être Humain se forme à plusieurs niveaux, dont la Famille dans laquelle, jeune, il tire de ses parents les enseignements et les pratiques qui constitueront les fondations de sa future personnalité adulte. 

C’est d’abord en côtoyant ses parents, ses grands-parents, ses frères et sœurs, puis d’autres gens extérieurs,  qu’il apprendra ce qu’est la vie de groupe, la solidarité, l’Amour du prochain, les joies et les peines des jours qui se suivent sans ressemblance. C’est d’abord dans nos familles que nous expérimentons, sans formalités ni contraintes externes, les valeurs qui nous serviront de références. Tout Homme n’a que deux principales insertions dans la société ; l’une, géographique par l’espace, l’autre historique par le temps et, celles-ci sont parfaitement traduites dans la pièce d’état civil de chaque nouveau-né appelée « Acte de Naissance » qui contient les informations basiques de tout vivant. 


En effet, l’examen de ce document donne de précieuses informations, quoiqu’incomplètes, sur chacun de nous: nom prénom, date de naissance, lieu de naissance, coutume, nom du père, nom de la mère… visa de l’autorité. Deux informations manquent à ce niveau à cause de leur caractère spécial, ce sont la photo du visage encore trop neuf et déformé à la naissance, et l’empreinte digitale à cause de la fragilité du corps du nouveau-né. C’est, devenu adulte, que l’homme se découvre à lui-même et aux autres. Ses choix seront liés à sa perception de l’humanité et à l’importance qu’il donnera à ses impulsions, à ses besoins et à la manière dont il voudra les satisfaire. 

Du banc de l’école au lieu du travail jusqu’à sa vieillesse, il posera des actes qui vont donner  de lui une image, soit de fidèle continuité ou contrastée ; soit de successives médiocres ruptures intempestives qui feront de lui un Etre compris ou incompris, adulé ou méprisé par ses contemporains. Produit de la société, c’est surtout, Homme Politique, s’il opte pour une carrière politique, qu’il s’exposera immanquablement au jugement des populations, à travers des actes qui s’incarneront et se traduiront par son discours politique. 

Le discours public traduit, quand il est juste, les convictions et les élans de cœur de son auteur. Les orateurs qui se réclament du siècle français des lumières et du socialisme, sont adeptes d’un discours qui tente de réconcilier la politique d’avec l’exigence christique de vérité et d’Amour ; même si l’on répète sur tous les tons que la politique n’a rien en commun avec les sentiments, la réalité est que la politique est l’agrégation des sentiments particuliers de partage, exprimés à travers la demande populaire d’une vie collective meilleure. 

Oui ! La politique doit s’intégrer les sentiments nobles ainsi que les valeurs qui émanent de la masse. La raison d’être des idéalistes est qu’ils veulent l’amélioration et la transformation positives et continues des conditions d’existence de l’Homme social. Pour cette raison, s’il s’élève au Gabon un compatriote ou un groupe de compatriotes qui démontrent en actes et proclament dans leurs discours le rêve de faire du Gabon un lieu de vie agréable pour tous, quelle créature dotée d’intelligence peut ne pas s’accorder avec cette vision ? 

La politique est un domaine où le parjure et la démagogie sont pratiqués sans vergogne et si certains tentent d’introduire dans ce domaine des élans de cœur, c’est uniquement parce que leur engagement politique se justifie d’abord par l’amour pour leur pays, leur peuple et l’humanité. Engagement personnel vivifié par le gout de Liberté, de Vérité, d’Amour et de Justice qui surpassent tout sentiment subalterne, fait d’égoïsme, de jalousie et de petits calculs. Ils sont partisans de la grandeur et de la dignité du Gabon dans une Afrique qui cherche à se débarrasser des tares nées de la colonisation et accentuées par la néo colonisation et par la dictature de certains dirigeants du continent. 

La Démocratie politique ne s’accommode pas de l’unanimisme, elle repose sur la diversité d’opinions, le débat contradictoire, la liberté d’expression, le compromis. S’il arrive que  les opinions, les positions, les divergences  politiques soient radicalement opposées, on recourt au dialogue et au consensus. Tout processus Démocratique doit élaborer ses principes d’autogestion que les leaders politiques doivent s’approprier sans les avilir et sans les trahir. L’absence de bases consensuelles de gestion de la Démocratie s’apparente, soit à faire de la poésie sans le savoir, soit à pratiquer la science sans conscience ; l’un et l’autre ne sont que ruinent de l’Ame. 

Que tous les partis et leaders politiques se réclamant de l’opposition n’aient pas pris part aux dernières élections législatives relèvent certainement des conclusions des analyses contradictoires des uns et des autres. Une fois de plus divisée, l’opposition a défendu des positions opposées. D’abord « pas d’élections sans biométrie » ; ensuite, « il faut aller aux élections pour ne pas pratiquer la politique de la  chaise vide ». 

Les opposants qui ont été battus aux législatives ont indiscutablement fait une très mauvaise analyse du contexte préélectoral qui, pourtant, donnait des faits  publics clairement établis qui étaient de nature à les instruire et qui sont : un, que la biométrie n’a pas été mise en place avant le scrutin ; deux, que l’Union Nationale, nouveau parti de l’opposition qui était formé en majorité par les candidats malheureux des présidentielles a été dissout suite à une monumentale erreur de l’un de ses responsables qui a attendu un an avant de s’autoproclamé vainqueur de la présidentielle ; trois, que les élections partielles ont  été marquées par les « défaites » de deux « poids lourds » de cette opposition dans l’Estuaire et l’Ogooué Lolo, ce qui constituait un signal fort pour tout analyste politique ; quatre, qu’il fallait prendre pour piste de réflexion que le PDG avait commencé à préparer sa victoire aux législatives très tôt après la  victoire de son candidat à la présidentielle ; cinq, que la nouvelle opposition, avec tous ses chefs, n’a point entrepris, avant l’appel au boycott des législatives, une tournée nationale pour se rapprocher des populations de toutes les provinces du Gabon en vue desdites législatives… 

Toute élection se prépare et se gagne grâce à  une forte mobilisation des troupes. La partie de l’opposition qui n’est pas allé aux votes peut se satisfaire d’avoir conservé son capital d’estime auprès de ses partisans. En revanche, celle qui y est allé doit maintenant se démener pour redorer son blason. Objectivement, il manque à l’opposition gabonaise  un leader charismatique, vertueux, ayant le sens du discernement et l’esprit du sacrifice. En Afrique, non seulement être opposant n’est pas banal ; mais surtout, la condition d’opposant est très compliquée à gérer sur le long terme parce que l’alternance, et surtout la succession au pouvoir d’Etat y passent rarement par l’opposition. 

Même la cohabitation est encore un lointain rêve. En conséquence, la stratégie politique de tous les partis doit reposer sur le patriotisme et la formation de leurs futurs dirigeants, en faisant en sorte que la Démocratie permette la détection de jeunes compatriotes talentueux dans le monde politique. Pour terminer, paraphrasons un vieux lutteur français qui s’est battu pour la République et qui avait écrit que : « Ainsi, toujours poussé vers de nouveaux rivages, dans la nuit éternelle emporté sans retour, ne pourrons nous jamais sur l’océan des âges jeter l’ancre un seul jour….Quand, prêt à quitter l’horizon de la vie, je me retournerai encore et d’un regard d’envie je contemplerai ces biens dont je n’ai point joui, pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui ». Le patriotisme seul peut grandir et purifier l’homme politique désintéressé et Idéaliste.   

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